Une dynamique inédite qui reflète la montée en puissance de l’industrie pharmaceutique nationale
L’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques (ANPP) a franchi un cap important en 2024 avec environ 2 500 décisions rendues concernant l’enregistrement de médicaments et l’autorisation de mise sur le marché de dispositifs médicaux. C’est ce qu’a indiqué Khadidja Bouguerra, responsable du management qualité au sein de l’Agence, lors d’une intervention à la Radio Algérienne.
Une croissance marquée du volume des décisions
Parmi ces décisions, l’ANPP a enregistré environ 1 350 autorisations de mise sur le marché de médicaments, et plus de 1 100 approbations concernant des dispositifs médicaux, tels que les équipements d’imagerie, les implants, ou encore les consommables chirurgicaux.
Comparé à l’année 2023, qui avait comptabilisé près de 1 050 décisions au total, cette progression témoigne d’un bond qualitatif et quantitatif, illustrant les efforts de modernisation du système d’enregistrement pharmaceutique.
Un système de régulation plus fluide, plus rigoureux
Cette hausse est attribuée à une meilleure organisation interne de l’ANPP, mais aussi à une stabilisation du cadre réglementaire mis en place ces dernières années.
Les processus d’évaluation se fondent désormais sur trois piliers :
- une analyse documentaire rigoureuse,
- des contrôles en laboratoire,
- et une évaluation scientifique approfondie du profil qualité, sécurité et efficacité des produits.
Selon Mme Bouguerra, cette démarche garantit que chaque médicament ou dispositif médical autorisé répond aux normes internationales, tout en réduisant les délais d’étude sans compromettre la rigueur.
Une souveraineté pharmaceutique en construction
L’ANPP souligne un autre indicateur clé : la production locale couvre aujourd’hui 79 % des besoins du marché algérien en médicaments. Ce chiffre est le reflet d’une politique volontariste visant à réduire la dépendance aux importations, en développant des unités locales capables de produire des médicaments de qualité équivalente aux standards internationaux.
Ce taux de couverture est aussi le fruit d’une stratégie d’accompagnement ciblée des producteurs nationaux, notamment via des allègements de procédures, des incitations à l’investissement, et une orientation vers les classes thérapeutiques prioritaires.
L’environnement réglementaire attire les investisseurs
Mme Bouguerra note un intérêt croissant des industriels, nationaux comme étrangers, pour investir dans le secteur pharmaceutique algérien. En cause : un environnement juridique devenu plus transparent, plus stable et plus efficace, notamment depuis la réforme enclenchée il y a quatre ans.
Cette dynamique est perçue comme une traduction concrète de la vision des hautes autorités de l’État, qui misent sur la souveraineté sanitaire, la sécurité d’approvisionnement, et le renforcement des capacités industrielles locales.
Produire localement les médicaments les plus nécessaires
L’ANPP, en coordination avec le ministère de l’Industrie pharmaceutique, oriente les investisseurs vers la fabrication de médicaments stratégiques, c’est-à-dire ceux en tension ou régulièrement absents des pharmacies.
Cette approche permet non seulement de réduire les pénuries, mais aussi de rééquilibrer la balance commerciale du secteur, qui reste marquée par un volume d’importations encore élevé dans certaines spécialités, notamment les traitements du cancer ou les biothérapies.
L’innovation et la biotechnologie : nouveaux axes prioritaires
Au-delà de la production classique, l’Agence encourage fortement l’investissement dans les médicaments innovants : traitements ciblés, thérapies biologiques, vaccins de nouvelle génération, etc.
La biotechnologie, notamment, est identifiée comme un levier stratégique pour positionner l’Algérie comme un acteur régional en matière de santé. Des projets de transfert de technologie sont en cours, et certains laboratoires se sont déjà engagés dans la production de biosimilaires, une alternative aux traitements onéreux.
Vers une industrie pharmaceutique compétitive et indépendante
Les résultats de 2024 traduisent une réelle transformation de l’écosystème pharmaceutique algérien. Entre amélioration des processus réglementaires, essor de la production locale, et ouverture vers l’innovation, l’Algérie s’inscrit désormais dans une dynamique de souveraineté et de compétitivité en matière de santé publique.
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