Un mélange de Coca glacé et de frites salées censé soulager les crises migraineuses ? Sur TikTok, des milliers d’internautes partagent une astuce virale, surnommée “McMigraine”. Ce remède non conventionnel, composé d’un menu McDonald’s, suscite autant d’espoir que d’inquiétudes. Entre effet placebo et explication physiologique, les experts alertent.

Une tendance virale, une solution controversée

« Vous avez tout essayé contre vos migraines ? Essayez le McMigraine ! » C’est en substance ce que proposent les vidéos TikTok relayant ce nouveau “truc de grand-mère 2.0”. Le principe est simple : consommer une portion de frites salées accompagnée d’un Coca-Cola bien frais. Résultat, selon plusieurs témoignages : un soulagement presque immédiat de la douleur migraineuse.

Des dizaines de vidéos circulent avec des millions de vues, où des utilisateurs affirment que leur migraine a disparu après ce “menu miracle”. Mais est-ce réellement efficace ou simplement le fruit d’un effet placebo ?

Ce que dit la science : une explication plausible

Des neurologues interrogés reconnaissent que certains éléments de ce duo alimentaire peuvent temporairement atténuer la douleur.

• La caféine, présente dans le Coca-Cola, est connue pour ses effets vasoconstricteurs et son action stimulante sur le système nerveux. Elle est d’ailleurs utilisée en complément dans certains médicaments anti-migraineux.
• Quant aux frites riches en sel, elles apportent des électrolytes (notamment le sodium), qui contribuent à maintenir l’équilibre hydrique et la conduction nerveuse. Or, la déshydratation est un facteur fréquent de déclenchement des crises migraineuses.

Ces éléments pourraient expliquer un répit ponctuel chez certaines personnes, notamment en début de crise.

Un soulagement temporaire, pas un traitement

Malgré ce lien biologique possible, les spécialistes appellent à la prudence. Ils rappellent que ce type de tendance peut détourner les patients de traitements adaptés. Ils insistent : « Écoutez votre corps, pas TikTok ».

La caféine, bien que parfois utile, peut devenir contre-productive à forte dose. Elle risque même d’entraîner des migraines chroniques chez les personnes sensibles. Les aliments de fast-food contiennent également de la tyramine, un composé naturel connu pour être un déclencheur de migraines à long terme.

Des aliments ultra-transformés à consommer avec vigilance

Autre problème pointé par les professionnels : la qualité nutritionnelle des aliments recommandés dans cette tendance. Les produits McDonald’s sont ultra-transformés, riches en graisses saturées, en sel et en sucres. À long terme, leur consommation excessive est associée à des risques accrus de diabète, d’AVC ou de maladies cardiovasculaires.

L’idée de se tourner vers un menu de fast-food au moindre mal de tête est donc loin d’être anodine, surtout si la pratique devient fréquente.

Les migraines : un enjeu de santé publique

En Algérie, plus de 10 % de la population adulte souffre de migraines, avec une prévalence deux fois plus élevée chez les femmes, selon les dernières données du ministère de la Santé. Ce trouble neurologique, souvent invalidant, altère la qualité de vie et reste parfois résistant aux traitements classiques.

Certains patients, découragés par l’inefficacité des médicaments ou leurs effets secondaires, se tournent vers des solutions alternatives. Mais la recherche médicale rappelle que chaque migraine est différente, et qu’un suivi personnalisé est essentiel.

Adapter son mode de vie pour prévenir les crises

La prévention passe avant tout par l’hygiène de vie. Il est recommandé d’éviter les déclencheurs classiques :

• alcool,
• tabac,
• chocolat,
• viande rouge,
• stress
• et manque de sommeil.

Les spécialistes insistent aussi sur l’importance de reconnaître les signes avant-coureurs :

• bâillements fréquents,
• somnolence,
• irritabilité,
• envies soudaines de sel ou de sucre.

Ce sont souvent les premiers signaux d’alarme d’une crise imminente.

En cas de migraine fréquente : consulter reste la priorité

Face à la persistance des migraines, l’automédication ou les remèdes viraux ne suffisent pas. Il est crucial de consulter un neurologue ou un médecin généraliste, afin de mettre en place un traitement adapté, médicamenteux ou non, associé à une prise en charge globale.

Le “McMigraine”, s’il peut donner une illusion de soulagement à court terme, ne doit en aucun cas se substituer à une approche médicale sérieuse.

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