« Le monde doit prendre des mesures urgentes pour protéger les personnels de santé et investir en leur faveur dans tous les pays. Les personnels de santé ont besoin d’une rémunération et de conditions de travail décentes », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS lors de son intervention à l’occasion du 50e forum mondial sur les ressources humaines pour la santé tenu du 3 au 5 avril dernier à Genève.
Investir davantage dans la formation
« Si les tendances actuelles se poursuivent, il manquera, d’ici à 2030, 10 millions de personnels de santé et d’aide à la personne à l’échelle mondiale, les pénuries les plus graves concernant les pays les plus pauvres », a-t-il ajouté.
Durant cette rencontre, les participants ont mis également l’accent sur plusieurs aspects ayant trait au secteur des blouses blanches.
« Si nous voulons l’équité et la couverture sanitaire universelle, si nous voulons la sécurité sanitaire mondiale, nous devons protéger les personnels de santé. Nous devons investir en leur faveur, et nous devons agir ensemble », a-t-il été souligné dans le communiqué sanctionnant les travaux du Forum.
A travers le même document, l’OMS exhorte tous les pays à investir davantage dans la formation et l’emploi des personnels de santé afin de «répondre aux besoins de leur population et aux exigences de leur système de santé. Cela nécessite un leadership politique dans tous les secteurs, pas seulement dans la santé ».
La pandémie a fait payer un lourd tribut aux personnels de santé
La même organisation estime, en outre, que le nombre de diplômés dans le domaine de la santé doit être augmenté afin de passer de 8 à 12 % de la main-d’œuvre active par an. Ainsi, un pays comptant 5000 médecins au total devrait former entre 400 et 600 médecins par an pour maintenir et améliorer ses capacités par rapport aux besoins de la population et à la demande du système de santé.
L’OMS revient, par ailleurs, sur la période de la pandémie de la COVID-19 et l’énorme travail assuré par les soldats blancs dans la prise en charge des malades. « La pandémie a fait payer un lourd tribut aux personnels de santé : les derniers chiffres montrent qu’environ 50 % des personnels de santé et d’aide à la personne, qui étaient déjà confrontés à une surcharge de travail et se sentaient insuffisamment reconnus avant la COVID-19, ont connu l’épuisement professionnel en raison de la charge énorme de travail supplémentaire qui leur incombait ».
Évoquant toujours le coronavirus, l’OMS précise que, trois ans après le début de la pandémie de COVID-19, « l’état de santé de la population et l’espérance de vie régressent». Les résolutions du 50e forum mondial sur les ressources humaines pour la santé seront certainement au centre des débats lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle et la prévention prévue en septembre 2023.
H. Azzouzi