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L’existence de cas d’Ebola au CHU de Tizi Ouzou démentie, L’effet de la rumeur sur la population

Edité par : Hafid Azzouzi | Journaliste et Consultant en communication
19 juillet 2023

Des rumeurs sont relayées sur les réseaux sociaux  évoquant l’existence de cas d’Ebola au niveau du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Ces fausses informations ont vite créé une sorte de psychose sur la Toile au point de susciter la frayeur aussi bien chez les soignants que les citoyens.

Désinformation..

Cela étant, une rumeur surtout lorsqu’il s’agit de la santé publique se propage rapidement surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux. Ces derniers  font véhiculer, sans la moindre vérification, de fausses informations  qui ont, dans certains cas, induit en erreur des médias traditionnels en l’absence des moyens de «Fact-cheking » au niveau de rédaction.

Ceux  qui lancent  des rumeurs ne se rendent, dans la plupart de cas, pas vraiment compte des conséquences terribles que cela peut générer. La désinformation crée de  l’angoisse,  davantage de la confusion, exacerbe les tensions,  pousse à la violence et menace même la santé publique. Le manque de communication institutionnelle peut également conduire à des situations  qui laissent libre cours à ce genre d’informations provoquant  un climat d’inquiétude.

Pour revenir à la question de la rumeur qui a fait état de l’existence de cas d’Ebola. Et ce, après le décès d’un médecin résident et de quatre autres personnes au niveau du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, en 48 heures. Il est important de se fier à la communication officielle, en l’occurrence  le communiqué de la direction du CHU en question qui a formellement démenti ce qu’a été écrit, notamment sur facebook où des internautes ont même publié un le bordereau d’une note ministérielles envoyée à tous les CHU et autres structures de santé.

Communication officielle..

Ce courrier est relatif au renforcement du dispositif de surveillance et d’alerte  face à la menace de fièvre hémorragique à virus Marburg. La mention « pour large diffusion et exécution » de ce document, qui devrait être interne, a certainement créée également un sentiment de peur chez les citoyens.

Et pour cause, les séquelles psychologiques de la pandémie de la Covid-19 sont toujours là. La population réagit à la moindre information sans  prendre le temps de vérifier sa véracité.  Et pourtant, le communiqué rendu public par la direction du CHU est clair, concis et précis. Avec des mots simples et explicites, les rédacteurs de ce document ont expliqué, en outre, que « la canicule, sévissant ces derniers jours sur le pays, a particulièrement affecté les régions nord, non habituées à ces fortes températures prolongées, du reste soutenues par des BMS de sensibilisation toujours d’actualité. Cela n’a pas été sans conséquences sur certains sujets, fragilisés par l’âge ou par d’autres pathologies chroniques ».

« Le CHU de Tizi-Ouzou, qui demeure le seul établissement régional, a, de ce fait, enregistré un afflux de patients évacués des structures sanitaires, non seulement locales mais aussi régionales, à l’instar des wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa… Si la majorité des consultants, pour les coups de chaleurs et insolations subis, finissent par rejoindre leurs domiciles après les soins aux urgences, malheureusement, cinq décès ont été enregistrés durant ces dernières quarante huit heures ».

« C’est dans ce contexte très particulier et concomitant à la perte tragique, d’une praticienne exerçant au sein de l’établissement, survenue dimanche dernier, qu’une vague de rumeurs s’est répandue, notamment sur la Toile créant ainsi un climat d’angoisse chez la population locale ».

Réunion d’urgence multidisciplinaire..

Le même texte ajoute : « Une réunion d’urgence regroupant les spécialités de maladies infectieuses, épidémiologie, réanimation, laboratoire de microbiologie s’est tenue le 18 juillet 2023 pour se pencher sur la situation et organiser la mise en place d’un dispositif préventif spécial ».

« A la lumière des échanges, et révision des dossiers des malades décédés, il a été conclu qu’aucune piste n’oriente, jusque-là, vers une infection virale, encore moins une épidémie. Et aucun cas d’Ebola confirmé, à ce jour, n’a été enregistré sur le territoire de la wilaya, comme le colportent de fausses informations ».

« Enfin, au vu des prévisions métrologiques persistantes, il est plus que jamais recommandé de veiller au strict respect des mesures à observer en cette période de fortes chaleurs».

Ainsi, faut-il le rappeler, la communication est indispensable dans ce genre de situation afin de limiter l’impact négatif de fausses informations sur l’image d’un établissement. Surtout quand il s’agit d’une structure de santé.

A l’ère du numérique, les rumeurs et les phénomènes semblables tels que la désinformation, les fake-news se sont énormément répandus et prospèrent de plus en plus, d’où la difficulté de distinguer le vrai du faux dans un monde très connecté où les nouvelles vont vite; surtout que certaines informations erronées véhiculées peuvent avoir des répercussions négatives, voire dangereuses pour les populations.

H. Azzouzi