Dans le cadre du renforcement des efforts nationaux de santé publique, la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer a tenu les assises nationales consacrées à la lutte contre le cancer , au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal à Alger. Cet événement de grande envergure réunira plus de 600 participants, avec pour objectif l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention et de lutte contre le cancer pour la période 2025-2035.
Une mobilisation multisectorielle pour une cause nationale
Le président de la Commission, Pr Adda Bounedjar, a souligné que ces assises marqueront un tournant dans la lutte contre le cancer en Algérie. Elles s’inscrivent dans la continuité de la dynamique enclenchée depuis l’installation des commissions thématiques le 4 février dernier, qui ont mobilisé des experts de divers domaines médicaux, scientifiques et institutionnels.
L’ensemble des acteurs concernés par cette problématique – professionnels de santé, chercheurs, représentants de la société civile, décideurs et partenaires institutionnels – sont appelés à contribuer à cette réflexion collective.
Un diagnostic partagé et des perspectives à long terme
Les travaux s’articuleront autour de l’évaluation du Plan national de lutte contre le cancer 2015-2019, de l’analyse de la situation actuelle, ainsi que de la formulation de recommandations concrètes, nourries par des expériences internationales présentées à cette occasion.
Sept ateliers thématiques structureront les échanges :
- 1. Prévention primaire : lien entre tabagisme, obésité, alimentation, vaccination et cancer ;
- 2. Dépistage précoce : focus sur les cancers du col utérin, de la prostate et colorectal ;
- 3. Diagnostic : état des lieux des laboratoires, de la biochimie et de la pathologie ;
- 4. Parcours du patient : amélioration de la prise en charge globale ;
- 5. Médicaments et dispositifs médicaux ;
- 6. Financement et gouvernance du système de lutte contre le cancer ;
- 7. Formation et recherche scientifique.
Une situation préoccupante mais des capacités renforcées
Le professeur Bounedjar a fait état de plus de 60.000 nouveaux cas enregistrés annuellement en Algérie. Chez les hommes, le cancer colorectal demeure le plus fréquent, suivi des cancers de la prostate et des poumons, tandis que chez les femmes, le cancer du sein prédomine, avec environ 15.000 nouveaux cas par an.
Face à cette réalité épidémiologique, il a rappelé que l’Algérie dispose d’importantes ressources humaines, de capacités de financement renforcées, et œuvre à l’amélioration de l’organisation du système de prise en charge. Le pays prévoit notamment la mise en service de sept nouveaux centres anti-cancer (CAC), en complément des dix centres actuellement opérationnels, et une augmentation du nombre d’accélérateurs à 90 d’ici l’an prochain.
Une fiscalité de santé publique en réflexion
Le président de la Commission a également évoqué le Fonds de lutte contre le cancer, dont le budget a été réévalué à la hausse. Une proposition d’augmentation de la taxe sur le tabac est en cours d’étude, afin de renforcer les ressources financières dédiées à la mise en œuvre de cette stratégie nationale ambitieuse, inscrite dans une logique de prévention active et de justice sanitaire.
