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Le Syndicat National des Pharmaciens Algériens Agréés dénonce les pratiques de vente forcée accompagnant certains médicaments

Edité par : Rania Reffad | Journaliste
21 mai 2025

À un moment où le système de santé algérien fait face à des défis croissants, le secteur pharmaceutique se trouve confronté à des pratiques étrangères qui menacent l’essence même d’une profession longtemps associée à la confiance, au professionnalisme et à la dimension humaine. Parmi les abus les plus préoccupants, émerge le phénomène de la “vente forcée accompagnée” de certains médicaments, qui a suscité une vague d’indignation dans les milieux pharmaceutiques.

Cette situation a poussé le Syndicat National des Pharmaciens Algériens Agréés (S.N.P.A.A) à publier un communiqué au ton ferme, tirant la sonnette d’alarme et dénonçant les tentatives de transformer les pharmacies en de simples espaces commerciaux, bien loin de leur mission de santé noble.

Le syndicat a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie de « pratiques commerciales immorales » liées à la vente de certains médicaments, en particulier l’imposition de ce que l’on appelle la vente forcée accompagnée.

Il a exprimé sa vive préoccupation face à cette « dérive grave », qu’il considère comme une violation flagrante des lois encadrant l’exercice de la pharmacie, ainsi qu’une atteinte aux principes déontologiques de la profession. Le syndicat a rappelé que le pharmacien n’est pas un commerçant, mais un acteur de santé offrant un service humanitaire au patient.

Le communiqué indique :« L’imposition de la vente d’un médicament prescrit, que ce soit par certains distributeurs ou par le laboratoire producteur, constitue une forme de pratique purement commerciale, totalement étrangère à la mission sanitaire du pharmacien, et à la nature du service rendu au patient. »

Le syndicat a qualifié ces pratiques de forme de concurrence déloyale, portant atteinte aux pharmaciens intègres et compromettant la confiance du citoyen dans le professionnalisme du secteur de la santé. Il s’agit, selon lui, d’une transgression explicite des lois encadrant l’exercice de la pharmacie en Algérie.

Il a ajouté que ces comportements affectent non seulement la relation entre le pharmacien et le patient, mais aussi l’image même de la profession pharmaceutique au sein de la société, alertant sur le risque de voir la pharmacie réduite à un simple espace de commerce, où le patient perd tout sentiment de sécurité et de confiance.

Dans une démarche concrète visant à lutter contre ce phénomène, le syndicat a annoncé le dépôt de plaintes officielles auprès du ministère de l’Industrie pharmaceutique et de l’Inspection générale, parallèlement au lancement d’un questionnaire national pour évaluer l’ampleur du phénomène et en assurer une documentation précise. Il a également entamé une coordination avec les autorités judiciaires et réglementaires compétentes pour engager les procédures légales appropriées contre les contrevenants.

Le syndicat a appelé tous les pharmaciens du pays à signaler ces pratiques illégales par les voies officielles disponibles, insistant sur l’importance de respecter la déontologie de la profession et de soutenir les efforts collectifs visant à protéger la dignité du pharmacien et sa place au sein du système de santé.

À la fin de son communiqué, le Syndicat National des Pharmaciens Algériens Agréés a insisté sur la nécessité de faire front commun face à ces dérives, déclarant :« Non à la marchandisation de la santé, la pharmacie n’est pas un marché. Ensemble, pour protéger notre profession et garantir une pharmacie citoyenne, responsable et intègre. »

Cet appel clair reflète une prise de conscience croissante au sein du milieu pharmaceutique quant à la nécessité d’une action collective et d’une coordination continue avec les autorités, dans le but d’assainir la profession des pratiques étrangères et de préserver la place du pharmacien en tant qu’acteur essentiel des soins de santé.

Mots-clés : Syndicat National des Pharmaciens Algériens, commerce, éthique.