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Le ministère de la Santé célèbre la Journée mondiale de lutte contre la rage : 141.000 cas de morsures en Algérie..

Edité par : Chabane Bouarissa | Journaliste
26 septembre 2023

Le ministère de la Santé a organisé, mardi, à l’Institut Pasteur à Dely Brahim (Alger), une rencontre à l’occasion de la journée mondiale de prévention et de lutte contre la rage, célébrée cette année sous le slogan ‘’Ensemble pour éliminer la rage d’ici 2030’’

Allocution du ministre

Dans une allocution lue en son nom par le Directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, le Dr. Djamel Fourar, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a indiqué que “le ministère de la Santé célèbre la Journée mondiale de prévention et de lutte contre la rage à travers le territoire national sous le slogan “Ensemble pour éliminer la rage d’ici 2030”, relevant  qu’il s’agit d’une “journée dédiée à la mobilisation de toutes les parties concernées pour sensibiliser le grand public à la prévention de cette maladie et de ses risques”.

Et d’ajouter: “l’Algérie, depuis des décennies, poursuit ses efforts en matière de lutte contre cette maladie virale mortelle qui peut être prévenue par les vaccins”, ce qui a contribué, a-t-il dit, à la réalisation de nombreux acquis, notamment “la création d’une commission intersectorielle chargée de la prévention et de la lutte contre les maladies zoonotiques, de renforcer les capacités des acteurs activant dans le domaine de la prévention et des soins et de sensibiliser le grand public”.

Dr. Fourar : ‘‘au niveau mondial, 60.000 décès enregistrés chaque année’’

Dans une déclaration à la presse, Dr. Fourar a rappelé que “la rage est un problème de santé publique à l’échelle mondiale avec près de 60.000 décès enregistrés chaque année.

En Algérie : “L’Algérie, à l’instar du reste des pays du monde, a enregistré, durant de l’année 2022, plus de 141.000 cas de morsures ou de griffures de chiens ou des chats, causant la mort de 16 personnes”, a-t-il fait savoir.

De son côté, la spécialiste en épidémiologie au ministère, Dr. Bakri Tazroute Nadia, a indiqué que “les statistiques du ministère de la Santé pour l’année 2022 révèlent que 141.456 personnes ont été exposées à des morsures ou des griffures, faisant 16 décès et 8 autres de janvier à septembre 2023”.

“Les chiens représentent la principale cause de ces infections à hauteur de 63%, suivis des chats (29%), tandis que 8% de ces infections sont dus à d’autres facteurs”, a-t-elle ajouté, précisant que la plupart des personnes touchées sont “des enfants de moins de 15 ans”.

‘‘Plan national pour éliminer la rage d’ici 2030’’

Le ministère de la Santé célèbre cette occasion avec la participation des parties impliquées dans la lutte contre cette maladie, dont le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le ministère de la Communication, le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Environnement, “pour partager les informations en vue d’élaborer le programme élargi qui rassemblera ces secteurs, afin d’élaborer un plan national pour éliminer la rage d’ici 2030”, a ajouté Dr Fourar.

Ce plan vise à “atteindre zéro cas d’ici à 2030”, précise M. Fourar, ajoutant qu’il repose sur la vaccination des animaux transmettant cette maladie, la surveillance épidémiologique et la fourniture des médicaments nécessaires au niveau des unités sanitaires de base qui prennent en charge les personnes exposées aux morsures, notamment à travers la sensibilisation des citoyens à la gravité de cette maladie.

L’OMS, la vaccination contre la rage sauve des vies

L’OMS célèbre cette année la Journée mondiale contre la rage sous le slogan “La rage: une seule santé, zéro décès”, en œuvrant à prévenir et éliminer cette maladie d’ici 2030.

Cette maladie infectieuse dont l’éradication est pourtant possible grâce à la vaccination, reste pour beaucoup de pays un fléau. L’OMS estime à plus de 15 millions le nombre de personnes vaccinées chaque année suite à une morsure.

La vaccination, même si elle n’est pas encore suffisamment accessible à tous (coûteuse), aurait déjà permis d’éviter des centaines de milliers de décès dans le monde.

‘’Ma Santé, Ma Vie’’ participe au plan de lutte contre la rage

A cette occasion, ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ se joint à ce plan pour éliminer la rage d’ici 2030 en apportant à ses lecteurs plus explications et de recommandations

  • La rage : Qu’est-ce que c’est ?

La rage est une maladie d’origine virale, mortelle (sauf cas exceptionnels) sans prophylaxie (vaccination) post-exposition. Le virus rabique (du genre Lyssavirus) présent dans la salive de l’animal infecté, généralement un chien (ou une chauve-souris), est très majoritairement transmis à l’Homme par morsure de l’animal enragé. La transmission du virus peut également se faire par griffure ou léchage d’une peau lésée.  En revanche, la contamination d’Homme à Homme (transplantation, transmission materno-fœtale) est extrêmement rare.

  • Symptômes et diagnostic

Le virus rabique est neurotrope : il atteint le système nerveux et affecte son fonctionnement. Il ne provoque pas de lésions physiquement visibles dans le cerveau mais perturbe les neurones, notamment ceux qui régulent des fonctionnements autonomes comme l’activité cardiaque ou la respiration.

L’individu atteint développe un tableau d’encéphalite. La phase symptomatique débute souvent par une dysphagie (difficulté à avaler) et des troubles neuropsychiatriques variés, notamment l’anxiété et l’agitation. L’hydrophobie (spasme involontaire des muscles du cou et du diaphragme à la vue de l’eau) est parfois observée.

Une fois les signes déclarés, l’évolution se fait vers le coma et la mort en quelques heures à quelques jours. Hormis quelques cas décrits, l’issue est toujoursfatale.

Le diagnostic est tardif puisqu’il n’intervient que lorsque la rage est déclarée. Il repose sur l’analyse de prélèvements (salivaires, biopsies, ponction lombaire) et/ou sur la présence de certains signes spécifiques comme l’hydrophobie ou l’aérophobie. Le diagnostic n’est confirmé qu’après autopsie du malade.

  • Traitement

Il n’existe pas de traitement lorsque la rage est déclarée. En revanche, il est possible de bénéficier d’une vaccination après une exposition risquée. Il faut donc se rapprocher d’un des centres antirabiques afin de bénéficier de la vaccination post-exposition. Elle doit être réalisée le plus tôt possible afin de conférer une protection à l’organisme avant que la maladie ne se déclare.

Un humain mordu par un animal enragé n’est pas inexorablement condamné car la lenteur du développement du virus peut utilement être mise à profit. En effet, il est possible de commencer une vaccination qui va stimuler, chez le sujet infecté, en 7 à 10 jours environ, une production d’anticorps qui vont inhiber le virus avant qu’il n’ait le temps de révéler ses effets dévastateurs. Un tel traitement est cependant astreignant et nécessite de bénéficier d’un environnement médical compétent.

La Prévention…
La vaccination

Chez l’Homme, les vaccins antirabiques en prévention d’une exposition sont recommandés chez les personnes susceptibles d’être exposés au virus, généralement du fait de leur activité professionnelle (personnels de laboratoire, vétérinaires, gardes forestiers, etc.) ou personnelle (contact avec des chauves-souris ou autres animaux susceptibles d’être infectés).

Les voyageurs se rendant dans des zones où la rage est présente (et où l’accès à la prophylaxie post exposition est limitée) sont aussi concernés par cette mesure.

La sensibilisation et l’information des populations

La sensibilisation à la rage et la prévention des morsures auprès des enfants comme des adultes est un complément essentiel au programme de vaccination antirabique.

En Algérie, il est recommandé de ne pas s’approcher des chauves-souris. Il est également interdit d’importer de l’étranger des animaux non vaccinés et non identifiés.

Le traitement post-exposition

La prophylaxie post exposition désigne les mesures préventives à prendre en cas de morsure ou d’exposition à la rage. Elle s’articule en 3 points :

  • Nettoyage de la plaie avec application d’un antiseptique, le plus tôt possible après l’exposition. La peau doit être nettoyée à l’eau et au savon pendant au minimum 15 minutes, puis rincer abondamment avant l’application d’une solution antiseptique ;
  • Administration du vaccin antirabique (dans un des centres antirabiques) ;
  • Administration éventuelle d’immunoglobulines antirabiques en complément.
Les risques…

Le risque de contracter la rage est d’autant plus important si :

  • L’animal en cause appartient à une espèce connue pour être réservoir ou vecteur du virus ;
  • L’exposition a eu lieu dans une zone géographique où la rage est fréquente ;
  • L’animal a un comportement laissant penser qu’il est malade ;
  • L’animal n’a pas été vacciné ;
  • L’animal a attaqué sans raison évidente ;
  • La blessure ou une muqueuse a été contaminée par la salive de l’animal.

Autres actions : Lutter contre les chiens errants par leur éradication par les moyens des services vétérinaires.

B .C