Dans une démarche visant à renforcer le front intérieur face au danger de la drogue, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a lancé une campagne nationale de sensibilisation sous le slogan : « Pour une jeunesse consciente et une société à l’abri du fléau de la drogue », depuis la Maison de l’Imam à El Mohammadia, en présence de nombreux responsables ministériels et institutionnels.

Une bataille intellectuelle et éducative globale

Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youssef Belmehdi, a affirmé que la lutte contre la drogue ne relève pas uniquement des responsabilités sécuritaires, mais constitue une bataille intellectuelle et éducative qui nécessite la mobilisation de toutes les composantes de la société, en premier lieu l’institution religieuse. Il a souligné que la cohésion sociale ne peut être préservée que par l’ancrage des valeurs de foi, de discipline et de conscience quant à la gravité de ce fléau qui menace la sécurité de la société et l’unité nationale.

Le ministre a précisé que cette campagne nationale sera étendue à l’ensemble des institutions du secteur, telles que les mosquées, les écoles coraniques et les centres culturels islamiques, afin d’intensifier la sensibilisation auprès des jeunes et de renforcer la culture de la prévention contre la dépendance.

Un rôle central pour les imams et les institutions religieuses

De son côté, le directeur général de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a salué les efforts consentis dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre ce phénomène, mettant en avant l’importance de la nouvelle loi qui comprend un ensemble de mesures préventives et répressives.

Il a insisté sur le rôle crucial que jouent les imams et les conseillères religieuses à l’intérieur et à l’extérieur des mosquées en matière d’orientation, de conseil et de sensibilisation, soulignant l’importance de la complémentarité entre les institutions pour cerner ce phénomène sous tous ses aspects.

Le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion a également salué le rôle actif des imams dans les établissements pénitentiaires, soulignant que leur présence contribue à guider les détenus et à leur enseigner le Coran, ce qui les pousse à se repentir, à adopter une conduite droite et à se réinsérer positivement après leur libération.

Un colloque scientifique pour étudier le phénomène et les mécanismes de lutte

Dans le cadre des activités de lancement de la campagne, le ministre Youssef Belmehdi a présidé une journée d’étude intitulée : « Le danger de la drogue sur la cohésion sociale et l’unité nationale », avec la participation de représentants de plusieurs secteurs et institutions, dont le ministère de la Santé, la Direction générale de la sûreté nationale, le commandement de la Gendarmerie nationale, les Scouts musulmans algériens et l’Office de lutte contre la drogue.

La journée a été marquée par une session scientifique au cours de laquelle des experts spécialisés ont présenté des communications abordant les aspects sanitaires, psychologiques, sociaux et religieux de la toxicomanie. Ils ont également partagé des expériences concrètes menées dans certaines mosquées, dont les initiatives d’accompagnement des personnes dépendantes, avec notamment une présentation sur l’impact de la mémorisation du Coran dans le traitement de la dépendance.

Une complémentarité institutionnelle au service d’une société sûre

La campagne de sensibilisation constitue une initiative stratégique s’inscrivant dans les efforts du ministère des Affaires religieuses pour renforcer la conscience collective face au danger de la drogue. Elle représente une concrétisation pratique de la complémentarité institutionnelle nécessaire pour faire face à ce fléau. La campagne vise à instaurer un environnement sain et sécurisé à travers un discours religieux rationnel s’adressant aux jeunes dans le langage des valeurs et de la citoyenneté, soutenu par un partenariat actif avec l’ensemble des acteurs concernés.

Cette démarche marque le début d’un processus de sensibilisation à long terme, reflétant l’engagement de l’État algérien à lutter contre le fléau de la drogue par la prévention communautaire, et non uniquement par des mesures sécuritaires et judiciaires.

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