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La wilaya de Timimoun modernise ces infrastructures sanitaires… les Directeurs nous en parlent.

Edité par : Ourida. Ait Ali | Journaliste
28 mai 2022

Dans le cadre du programme de formation médicale continue initiée par le ministère de la santé et mis en application par les autorités locales de wilaya de Timimoun, la dite wilaya a abrité du 13 au 15 mai 2022, un séminaire de formation spécialisée au profit des médecins généralistes et sage-femmes sur l’utilisation de l’Enregistrement du Rythme Cardiaque Fœtal (ERCF), d’une part, et de échographie, d’autre part.

Mr Baha Eddine El Fatemi, directeur de la santé, répond aux questions de ‘Ma santé ma vie’.

 

Mr Baha Eddine El Fatemi, directeur de la santé au niveau de la wilaya de Timimoune, nous en dit plus sur ce programme de formation médicale continue et sur les décisions qui ont été prises par le Ministère de la santé pour réhabiliter les structures de santé de wilaya.

Ma Santé Ma vie : pouvez-vous nous présenter la wilaya de Timimoun ?

Mr Baha Eddine El Fatemi : La wilaya de Timimoun s’étend sur une surface de 81 000 km², et abrite une population de 179 464 habitants. Elle se caractérise par son étendue géographique et son relief accidenté, et juste, à titre indicatif les communes de Talmine et metarfa sont distantes respectivement de 100 à 140 km de Timimoun. Du fait de ces distances, assez considérable, entre les communes elles même, d’une part, et d’autre part, entre les communes et le chef-lieu, toutes ces caractéristiques rendent les déplacements et les communications assez difficiles.

Par ailleurs, retenons que les ksours sont des espaces de regroupement de populations vivant en symbiose et la wilaya en compte une centaine.

Ma Santé Ma vie : Qu’en est-il de la situation sanitaire ?

Mr B. El Fatemi : Nous enregistrons des difficultés quant à la prise en charge sanitaire des populations, ceci en raison, entre autres, à son étendue géographique. Déjà, avant le récent découpage administratif les difficultés étaient patentes puisque Bordj Badji Mokhtar et Timimoun, les nouvelles wilayas, sont distantes respectivement de Adrar, la wilaya-mère, de 800 km et de 220 km.

Timimoun est dotée d’un EPH de 120 lits créé en 1983, mais malheureusement, il n’a pas connu d’amélioration ou de rénovation depuis, hormis, le bloc opératoire en 2011, mais ces réaménagements ne correspondent pas du tout aux normes.

Par ailleurs, une maternité récemment réalisée et rattaché à l’EPH possède 60 lits répartis à part égale entre la pédiatrie et l’obstétrique. Toujours est-il, nous espérons vivement que cette structure soit érigée en Etablissement hospitalier Spécialisé (EHS) mère/enfant, puisque un certain nombre de conditions sont réunies, à savoir la présence de gynécologues, Sage-femme et paramédicaux. Néanmoins, et de façon générale, nous enregistrons un manque de médecin radiologue, et c’est extrêmement pénible de voir des patients faire 400 Km voire 600 Km pour une mammographie par exemple ou un scanner, alors que les équipements sont disponibles à notre niveau.

D’ autre part, le manque flagrant des ambulances est constaté à travers toute la wilaya, même si SONATRACH nous est venue à la rescousse, pour le moment, en mettant à la disposition de l’EPH de la commune de Aougrout deux ambulances. Il reste que nous sommes obligés de faire appel à des moyens de transport de particuliers pour transférer nos malades et cet état de fait n’est pas normal.

Ma Santé Ma vie : Quelles sont les perspectives du développement du secteur sanitaire ?

Mr B. El Fatemi : Il est projeté la réalisation d’un hôpital de 240 lits au chef-lieu de la wilaya et un EHS de 60 lits en ophtalmologie, stomatologie et ORL, ainsi que 2 EPH dans les daïras de Cherouine et Timekout.

Ma Santé Ma vie : Où en est-on dans la réalisation de ces infrastructures ?

Mr B. El Fatemi : Concernant l’établissement de 60 lits d’Aougrout, son état d’avancement a atteint 80% au plan physique et seuls les VRD posent problème. Pour causes : les travaux y afférents ont été refaits, à deux reprises, en raison d’une étude technique déficiente. Aussi, nous sommes dans l’attente de l’affectation d’un budget de 400 millions de DA pour l’acquisition des équipements.

Ceci étant, les Ksours, dont je parlais précédemment, sont dotés certes de salles de soins mais ceux-ci n’ont pas les capacités de répondre à la demande, aussi, nous espérons la réalisation des polycliniques dans un futur proche.

Ma Santé Ma vie : Quels sont les dispositifs mis en place pour améliorer la situation ?

Mr B. El Fatemi : En effet, les services du ministère de la santé sont au courant de la situation et des décisions ont été prises, d’ores et déjà, pour réhabiliter certaines polycliniques afin de mieux répondre aux urgences médicales.

Ma Santé Ma vie : Vous accordez une grande importance à la formation médicale continue n’est-ce pas ?

Mr B. El Fatemi : Effectivement et d’ailleurs Mr le ministre de la santé sur ce plan a axé la méthodologie sur trois volets qui sont :

  • les mises à jours des connaissances de tous les personnels des structures de santé, les administrateurs, les médecins, les paramédicaux, les agents de sécurité et les agents d’hygiène. Actuellement ces formations sont dispensées par le biais de Visioconférences.
  • Le deuxième volet, c’est la normalisation des structures de santé selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé
  • Enfin le troisième volet correspond à la modernisation des structures afin de créer un environnement adéquat pour mettre en place des équipements modernes qui seront dotés d’une technologie avancée.

La formation continue et un outil nécessaire pour les objectifs que nous voulons atteindre en matière de savoir, de compétence et de modernité du secteur de la santé.

Ma Santé Ma vie : Un mot Mr le DSP pour conclure

Mr B. El Fatemi : Il important de noter, que dans certains cas nous recevons des équipements à la pointe de la technologie mais, malheureusement, nous ne pouvons pas encore les utiliser car nos infrastructures sont obsolètes et nécessitent une modernisation pour accueillir ce type d’outils dont les composants sont très sensibles et ont besoin de protection.

Mr Necira Abdallah, Directeur de l’établissement public hospitalier de Timimoun, répond aux questions de « Ma santé Ma vie ».

 

« Ma Santé Ma vie » : Quel est le nombre de structures de santé au niveau de la wilaya de Timimoun ?

 

Mr Necira. Abdallah : De prime abord, avant de répondre à votre question, il est important de préciser que la wilaya de Timimoun , nouvellement érigée en tant que telle, se compose de 4 daïras, de 10 communes et de 100 Ksours.

La wilaya est dotée de 2 EPH, l’un situé à Timimoun et l’autre à Tinerkouk. celui de Timimoun a été créé en 1983, donc ses structures ont près de 40 ans d’âge, ce qui implique la nécessité d’établir un plan de rénovations pour mieux répondre aux besoins de la population qui est en constante croissance démographique.

Concernant, plus précisément, l’EPH de Timimoun compte en son sein 54 médecins spécialistes et 33 médecins généralistes. Aussi, il dispose d’une maternité de 60 lits, c’est d’ailleurs la seule qui existe au niveau de la wilaya, alors que la demande est de plus en plus forte, ainsi, pour répondre à cette contrainte, un projet d’autonomie de cette structure est en voie d’achèvement, elle sera, également, dotée d’équipements et de moyens adéquats. De plus, il est prévu la création d’une maternité à Ougrout qui soulagera la pression de la demande subi au niveau de la première maternité. Nous noterons, encore, un manque de médecins radiologues, difficilement compensés par ceux qui sont en service civil.

« Ma Santé Ma vie » : Y a-t-il une unité d’oncologie ?

 

Mr N. Abdallah : Nous avons effectivement au niveau de l’EPH de Timimoun une cellule accueil/orientation des patients atteints de cancer, ainsi, que la collaboration d’un chirurgien oncologue et un anesthésiste. Toujours est-il que les patients sont pris en charge au niveau de Centre de la Lutte Contre le Cancer (CLCC) d’Adrar sur le plan de leur suivi médical.

« Ma Santé Ma vie » : Quels sont les cancers les plus fréquents au niveau de la wilaya de Timimoun ?

 

Mr N. Abdallah :  Comme dans le reste du pays, le colorectal est le premier cancer chez l’homme alors que celui du sein prédomine chez la femme. Au demeurant, un registre du cancer de la wilaya est tenu et mis à jour régulièrement.

Nous avons en conséquence enregistré au cours de ces 4 dernières années, c’est-à- dire entre 2018 et 2021, 365 nouveaux cas, 126 décès, 196 interventions chirurgicales, 705 consultations médicales et enfin 347 consultations psychologiques (patients et parents).

« Ma Santé Ma vie » : Quels sont les cancers les plus fréquents au niveau de la wilaya de Timimoun ?

 

Mr N. Abdallah : Comme dans le reste du pays, le cancer colorectal est le premier cancer chez l’homme alors que celui du sein prédomine chez la femme. Au demeurant, un registre du cancer de la wilaya est tenu et mis à jour régulièrement. Nous avons en conséquence enregistré au cours de ces 4 dernières années, c’est-à- dire entre 2018 et 2021, 365 nouveaux cas, 126 décès, 196 interventions chirurgicales, 705 consultations médicales et enfin 347 consultations psychologiques (patients et parents).

« Ma Santé Ma vie » : Qu’en est-il de la formation médicale continue ?

 

Mr N. Abdallah : Ce programme est pris en charge par visioconférence et les mises à jour se font de manière permanente pour ainsi dire.

« Ma Santé Ma vie » : Le mot de la fin ?

 

Mr N. Abdallah : Face à une demande en nette augmentation, nous souhaitons que l’offre suive. Ceci d’autant plus qu’au plan psychologique la population espère une amélioration des conditions de vie puisque Timimoun a été érigée en wilaya, à ce titre les attentes sont très fortes.

 

*Mr Baha Eddine El Fatemi, DSP de la wilaya de Timimoun.

* Mr Necira Abdallah, Directeur de l’établissement public hospitalier de Timimoun.

 

O. A. A.

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