Face à une crise démographique sans précédent et une population vieillissante, le Japon cherche des solutions innovantes pour encourager la natalité. Tokyo, la capitale, a adopté une politique de semaine de travail de quatre jours pour certains parents, espérant ainsi favoriser un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Ce changement pourrait avoir des effets bénéfiques non seulement sur la natalité, mais aussi sur la santé mentale et physique des travailleurs.
Un modèle de flexibilité pour encourager les naissances
Le Japon est l’un des pays ayant le taux de natalité le plus bas au monde, avec un indice de fécondité de 1,2 en 2023, tombant à 0,99 à Tokyo, alors que le seuil de renouvellement des générations est de 2,1 (OCDE, 2023). Pour inverser cette tendance, le gouvernement de Tokyo a introduit une réduction du temps de travail spécialement destinée aux parents. Cette initiative permet aux employés concernés de travailler quatre jours par semaine ou de réduire leur journée de travail de deux heures.
La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, défend cette mesure en soulignant la nécessité de revoir les styles de travail afin de ne pas contraindre les femmes à choisir entre carrière et maternité. Le FMI souligne que les femmes japonaises effectuent cinq fois plus de tâches non rémunérées que les hommes, ce qui constitue un frein majeur à la natalité.
Une réforme aux multiples bienfaits sur la santé
Outre son impact démographique, la semaine de quatre jours pourrait jouer un rôle clé dans l’amélioration de la santé mentale et physique des travailleurs japonais. Des études menées par “4 Day Week Global” dans six pays ont montré que réduire le temps de travail diminue le stress d’un tiers et améliore la qualité du sommeil. Moins de stress signifie aussi une meilleure prévention des troubles psychosociaux et cardiovasculaires, des pathologies en forte augmentation au Japon.
D’un point de vue physique, le temps libre supplémentaire incite à la pratique régulière d’activités physiques. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montre que l’activité physique régulière réduit de 30 % le risque de dépression et d’anxiété.
Une expérience économique et sociétale concluante
Contrairement aux craintes initiales, l’expérimentation de la semaine de quatre jours dans plusieurs entreprises japonaises a montré une augmentation de la productivité, avec une concentration accrue et une meilleure efficacité des employés. Un rapport du Japan Productivity Center indique que les sociétés ayant adopté cette mesure enregistrent une réduction des congés maladie et une amélioration du moral des employés.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la flexibilité du travail pourrait aussi rendre le marché plus attractif pour les jeunes actifs et les femmes, incitant ainsi à une meilleure participation économique.
L’expérience de Tokyo pourrait inspirer d’autres grandes métropoles confrontées à des défis similaires. En combinant des politiques de soutien à la natalité et des mesures favorisant la santé publique, la semaine de quatre jours se présente comme une solution novatrice et efficace pour un avenir plus équilibré au Japon.
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