Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a insisté lundi à Batna sur la nécessité de produire localement les matières premières essentielles à l’industrie pharmaceutique. Il a souligné que cet enjeu est stratégique pour renforcer la souveraineté sanitaire de l’Algérie et limiter la dépendance aux importations, qui rendent le secteur vulnérable aux fluctuations du marché international.
Vers une industrie pharmaceutique plus autonome.
En développant une production nationale robuste, l’Algérie pourra non seulement sécuriser son approvisionnement en médicaments, mais aussi favoriser la création d’emplois et renforcer son expertise dans ce domaine crucial.
Une première en Algérie : fabrication locale du paracétamol.
Lors de sa visite à Batna, Kouidri a inspecté le projet d’usine de production de matière première pour le paracétamol, situé dans la zone industrielle et intégré à l’unité commerciale “Est” du groupe Saïdal. Il a annoncé que, pour la première fois en Algérie, cette substance serait produite localement grâce à des technologies de pointe. Cette avancée marque une étape clé dans le développement de l’autosuffisance pharmaceutique du pays.
Il a également précisé que la première cargaison d’équipements destinée à cette usine était en cours d’acheminement vers le port de Djen Djen, à Jijel, soulignant ainsi la rapidité avec laquelle le projet progresse.
Un projet structurant pour la souveraineté sanitaire.
Le ministre a mis en avant l’ambition du groupe Saïdal de se positionner comme un acteur majeur dans la fabrication de matières premières et de substances actives. L’objectif est de couvrir le traitement d’un large éventail de maladies et de réduire la nécessité d’importer des composants essentiels.
Il a rappelé que cet effort s’inscrit dans le cadre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui place la sécurité sanitaire au cœur des priorités nationales. La production locale de matières premières pharmaceutiques permettrait non seulement de garantir un accès stable aux médicaments, mais aussi d’optimiser les coûts et de renforcer la compétitivité du secteur à l’international.
Intégration des start-ups et micro-entreprises dans l’industrie pharmaceutique.
Wassim Kouidri a également insisté sur l’importance d’impliquer les start-ups et les micro-entreprises dans cet élan industriel. En facilitant leur participation à la fabrication de réactifs de diagnostic et de fournitures de laboratoire, le ministère souhaite stimuler l’innovation et diversifier l’offre pharmaceutique nationale.
Cette initiative permettrait de développer des compétences locales, d’améliorer l’indépendance du pays en matière de recherche et de production pharmaceutique, et d’encourager les jeunes entrepreneurs à s’investir dans ce secteur stratégique.
Une usine aux ambitions industrielles majeures.
Sur le site de la future usine de production de paracétamol, dont les travaux ont débuté en novembre 2024 et dont la mise en service est prévue dans 18 mois, le ministre a reçu des explications détaillées sur les capacités de production. L’usine devrait produire environ 2 000 tonnes de paracétamol par an, ce qui couvrira une grande partie des besoins nationaux et pourrait même permettre d’envisager l’exportation vers d’autres marchés.
Le site accueillera également d’autres unités de production dédiées à l’insuline et aux médicaments cardiologiques, renforçant ainsi l’offre nationale en traitements essentiels. Ces développements visent à répondre aux besoins croissants de la population en médicaments de première nécessité et à réduire la facture d’importation.
Inspection d’unités de production et lancement de l’exportation.
Avant sa visite à Batna, Kouidri s’est rendu dans plusieurs autres unités industrielles :
– Usine “Chark Pharm” à Ain Yagout : spécialisée dans la fabrication d’équipements de diagnostic et de mesure de la glycémie, cette unité joue un rôle clé dans le suivi et la gestion du diabète en Algérie.
– Unité de production de désinfectants médicaux et d’équipements de protection à El Madher : essentielle pour la sécurité des établissements de santé, cette unité renforce la capacité du pays à produire localement des consommables médicaux indispensables.
Enfin, le ministre a donné le signal de départ pour l’exportation de deux cargaisons de clinker produites à la cimenterie d’Ain Touta : l’une à destination du Pérou, l’autre vers la Côte d’Ivoire. Ce développement illustre la volonté de l’Algérie de diversifier ses exportations industrielles et de renforcer sa présence sur les marchés internationaux.
Un tournant stratégique pour l’industrie pharmaceutique algérienne.
La mise en place d’une production locale de matières premières pharmaceutiques représente un tournant décisif pour l’Algérie. En réduisant sa dépendance aux importations, en soutenant l’innovation locale et en renforçant ses capacités industrielles, le pays se donne les moyens d’atteindre une souveraineté sanitaire durable.
L’implication du groupe Saïdal, l’intégration des start-ups et le développement de nouvelles unités de production témoignent de la volonté des autorités d’inscrire cette dynamique dans une vision à long terme, au service de la santé publique et du développement économique national.
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