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Journée mondiale de la prévention du suicide : Un enjeu crucial pour la santé mentale.

Edité par : Safa Kaouthar BOUARISSA . | Journaliste.
9 septembre 2024

Le 10 septembre marque la Journée mondiale de la prévention du suicide, une occasion essentielle pour sensibiliser le public, les institutions et les gouvernements aux ravages causés par ce fléau silencieux. Chaque année, près de 800 000 personnes dans le monde mettent fin à leurs jours, ce qui équivaut à une mort toutes les 40 secondes, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, malgré ces chiffres alarmants, la prévention du suicide reste un sujet tabou dans de nombreuses sociétés, comme la nôtre.

Cette année, le thème de la Journée mondiale, “Créer de l’espoir par l’action”, appelle à une mobilisation collective afin de démontrer que des gestes concrets peuvent sauver des vies. Les initiatives de prévention incluent des campagnes d’information, des programmes d’éducation sur la santé mentale, ainsi que l’amélioration de l’accès aux services de soutien psychologique et psychiatrique. L’objectif est de briser le silence et de faire comprendre que parler du suicide ne l’encourage pas, mais contribue à en prévenir les drames.

Le suicide est un phénomène complexe, souvent causé par une combinaison de facteurs psychologiques, sociaux, économiques et de santé. Les personnes qui en souffrent peuvent être aux prises avec des troubles mentaux comme la dépression, l’anxiété, ou encore des problèmes de toxicomanie.

Les jeunes et les personnes âgées, deux catégories particulièrement vulnérables, ont été particulièrement touchées.

La prévention du suicide repose en grande partie sur l’accompagnement des personnes en détresse.

Encourager le dialogue, offrir un soutien psychologique et social, et réduire la stigmatisation autour des troubles mentaux sont des mesures essentielles pour prévenir ces actes. Dans de nombreux pays, des lignes d’écoute téléphonique ou des plateformes d’assistance en ligne permettent aux personnes en difficulté de parler anonymement à des professionnels formés à la gestion des crises.

La Journée mondiale de la prévention du suicide nous rappelle que tout un chacun peut jouer un rôle dans la prévention.

Il est crucial de savoir reconnaître les signes avant-coureurs du suicide, qui peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains indicateurs communs incluent :

  • Isolement : Une personne peut s’éloigner socialement, réduire ses interactions avec la famille, les amis, ou cesser de participer à des activités qu’elle aimait auparavant.
  • Changements de comportement : Cela peut se manifester par des sautes d’humeur, un désintérêt soudain, un comportement impulsif ou autodestructeur, ou encore des habitudes alimentaires ou de sommeil perturbées.
  • Évocation d’idées suicidaires : Si une personne parle ouvertement de se faire du mal ou d’en finir, cela ne doit jamais être pris à la légère. Même des déclarations subtiles, comme « Je ne vois plus de solution » ou « Le monde serait mieux sans moi », sont des signaux d’alerte.

Dès que des signes de détresse sont identifiés, il est important :

  • Ne pas ignorer la situation.
  • Intervenir rapidement pour éviter des conséquences graves.
  • Engager une conversation sincère avec la personne concernée.
  • Faire preuve d’empathie et éviter tout jugement.
  • Se rendre disponible pour discuter et écouter activement.
  • Ne pas éviter de parler directement du suicide.
  • Encourager la personne à exprimer ses sentiments, ce qui peut apporter un soulagement.

Le soutien émotionnel est primordial pour une personne en détresse.

  • Accorder toute son attention : Écoutez activement sans interrompre ni minimiser les propos de la personne.
  • Poser des questions ouvertes : Encouragez la personne à s’exprimer pleinement en posant des questions qui invitent à la réflexion et à la discussion.
  • Montrer un véritable souci du bien-être : Faites preuve de sincérité dans votre préoccupation pour la personne et assurez-la que vous êtes là pour elle.
  • Faire savoir qu’elle n’est pas seule : Rassurez la personne en lui montrant qu’elle a du soutien et qu’elle n’est pas isolée dans sa situation.
  • Atténuer le sentiment d’isolement : Une écoute bienveillante peut aider à réduire le sentiment de solitude que peut ressentir la personne en crise.

Bien que le soutien familial et amical soit important, il est tout aussi crucial de diriger la personne vers des professionnels compétents : psychologues, psychiatres, ou des lignes d’écoute spécialisées .Ces experts disposent des outils nécessaires pour évaluer la gravité de la situation et proposer des solutions thérapeutiques adaptées. Accompagnez la personne dans ses démarches, si elle en a besoin, pour lui faciliter l’accès aux soins.

Faire preuve de compassion, c’est montrer à la personne que vous tenez à elle et que sa souffrance est reconnue. Encouragez-la à ne pas garder ses pensées pour elle-même et à rechercher de l’aide. Offrir votre soutien, que ce soit par des appels réguliers, des visites ou même des messages, peut renforcer son sentiment d’appartenance et diminuer la solitude ou le désespoir qu’elle ressent. Des petits gestes réguliers peuvent faire une grande différence dans la vie d’une personne en détresse.

Ces cinq actions, lorsqu’elles sont appliquées avec attention et bienveillance, peuvent contribuer à prévenir le suicide. Le rôle de chacun dans cette mission est vital. La Journée mondiale de la prévention du suicide est un rappel puissant que, par de simples actions, nous pouvons tous faire une différence et sauver des vies.

Bien que les statistiques disponibles indiquent environ 500 à 600 cas de suicide par an en Algérie, avec une prévalence plus élevée chez les hommes, les spécialistes estiment que le pays n’est pas sévèrement touché par ce phénomène. Cependant, les comportements suicidaires restent préoccupants. Les signes de détresse sont souvent visibles chez certaines catégories sociales, en particulier les jeunes consommant des drogues. L’utilisation de psychotropes peut entraîner des effets inquiétants, y compris des idées suicidaires.

Les promoteurs de cette politique visent plusieurs objectifs clés pour améliorer la santé mentale au niveau national. Ils préconisent la création d’un réseau national dédié à la prise en charge de la santé mentale, le renforcement des actions de prévention des fléaux sociaux, en particulier dans les établissements scolaires, et la réhabilitation de la formation paramédicale.

Pour lutter efficacement contre le suicide et les facteurs de risque associés, une collaboration intersectorielle est jugée essentielle. Cela inclut la formation spécialisée des professionnels de santé ainsi qu’une implication accrue des écoles, des médias et des chercheurs. Le Plan national de la santé mentale, qui s’inscrit dans une stratégie préventive, répond à ce besoin pressant en mettant l’accent sur la prévention et l’amélioration des pratiques en santé mentale.

Alors que les taux de suicide continuent de grimper dans de nombreux pays, cette journée vise à encourager les gouvernements à renforcer leurs systèmes de santé mentale, et à soutenir les organisations qui œuvrent sur le terrain. Il est également essentiel de promouvoir des politiques de santé publique qui prennent en compte les déterminants sociaux de la santé mentale, comme la pauvreté, les inégalités ou encore l’exclusion sociale.

La prévention du suicide ne doit pas se limiter à une seule journée, mais être intégrée dans les politiques de santé publique et au sein des communautés tout au long de l’année. Chaque vie sauvée est une victoire, et il est du devoir de tous de contribuer à cette cause. Ensemble, en créant de l’espoir par des actions concrètes, nous pouvons faire une réelle différence.

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