On estime qu’environ 1.800 enfants sont diagnostiqués avec un cancer chaque année en Algérie, soit une moyenne de 5 nouveaux cas par jour. La Journée internationale du cancer de l’enfant, célébrée le 15 février de chaque année, est l’occasion de sensibiliser et informer sur cette pathologie infantile qui représente 1 à 2 % de l’ensemble des cancers.

Des progrès mais les chiffres mondiaux restent alarmants.

Malgré les avancées médicales, le cancer demeure la deuxième cause de décès chez les enfants de moins de 15 ans à l’échelle mondiale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 400 000 enfants et adolescents âgés de 0 à 19 ans reçoivent un diagnostic de cancer chaque année.

La Journée internationale du cancer de l’enfant, observée le 15 février de chaque année, offre une occasion cruciale de se rappeler que derrière ces statistiques alarmantes se trouvent des récits inspirants de courage de la part des jeunes patients. C’est également une occasion de sensibiliser à la réalité du cancer chez les enfants et de mettre en lumière les défis auxquels sont confrontées les familles et les professionnels de la santé.

En Algérie, moins de 2% du nombre total des cancers

D’après les spécialistes, environ 1800 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année chez les enfants en Algérie, dont 450 chez les adolescents âgés de 15 à 17 ans et plus de 1000 cas chez les jeunes de 18 à 25 ans. Bien que relativement rares dans ces tranches d’âge, les cancers restent la principale cause de décès par maladie chez les moins de 20 ans.

Les cas les plus fréquents des cancers pédiatriques

Les experts soulignent que parmi les cancers pédiatriques les plus courants en Algérie figurent la leucémie, le lymphome, le cancer des reins (néphroblastomes), les cancers des os, les tumeurs cérébrales et le rétinoblastome, un cancer de la rétine de l’œil.

Les cancers de l’enfant sont toujours inévitables

Ces cancers peuvent se manifester à tout âge et affecter n’importe quelle partie du corps. Ils commencent par des altérations génétiques de quelques cellules qui se multiplient pour former une masse appelée tumeur. Cette tumeur peut ensuite se propager, entraînant la formation de nouvelles tumeurs dans d’autres parties du corps, ce qui peut causer des dommages importants et, en l’absence de traitement ou d’une intervention précoce, conduire au décès.

Contrairement aux cancers chez les adultes, la grande majorité des cancers chez les enfants n’ont pas de cause identifiée. Le cancer chez les enfants est généralement inévitable.

En effet, les adultes peuvent réduire le risque de développer un tiers des cancers en adoptant un mode de vie sain, comme une alimentation équilibrée, la pratique d’une activité physique, la prévention des infections, la lutte contre l’obésité, l’arrêt du tabac et de l’alcool. En revanche, chez les enfants, les cancers surviennent souvent de manière imprévisible et ne peuvent pas être prévenus de la même manière.

L’importance du dépistage précoce

Les cancers chez les enfants sont souvent difficiles à dépister, même s’ils progressent rapidement. C’est pourquoi un diagnostic précoce est essentiel pour déterminer le traitement le plus approprié. En effet, plus le diagnostique est précoce, meilleures sont les chances de survie pour l’enfant.

Malgré les progrès scientifiques, le chemin reste encore long

La collaboration entre les oncologues pédiatriques et les chercheurs a conduit à des avancées significatives dans les traitements des cancers pédiatriques au cours des dernières années. Actuellement, le taux de guérison pour ces cancers est estimé à environ 83%, ce qui signifie que sur 10 cas de cancer pédiatrique, de 8 à 9 sont guérissables avant l’âge de 5 ans.

Cependant, ces progrès ne profitent pas à tous de manière égale. Environ 20% des cas de cancers pédiatriques restent sans réponse thérapeutique satisfaisante, en particulier en cas de rechute, comme dans le cas des gliomes infiltrants du tronc cérébral et des leucémies aiguës. De plus, les taux de guérison chez les adolescents et les jeunes adultes demeurent inférieurs à ceux observés chez les enfants, notamment dans les cas de leucémies lymphoblastiques, d’ostéosarcomes et de tumeurs d’Ewing.

Par ailleurs, des études ont révélé qu’environ 10% des enfants atteints de cancer ont une prédisposition génétique, ce qui souligne l’importance de la recherche dans ce domaine pour une meilleure compréhension des facteurs sous-jacents aux cancers pédiatriques.

Quels sont symptômes des cancers pédiatriques

Concernant les symptômes des cancers pédiatriques, les experts soulignent que chaque type de cancer présente ses propres manifestations, d’où l’importance pour les parents de rester attentifs. Par exemple, chez les enfants présentant des signes d’anémie ou des saignements fréquents, une numération formule sanguine (NFS) peut révéler la présence d’une leucémie.

Il est crucial pour les parents de surveiller tout symptôme persistant chez leur enfant. En cas de persistance de symptômes inhabituels, il est recommandé de procéder à une investigation approfondie pour en déterminer la cause. Un diagnostic précoce permet un traitement plus efficace et favorise la récupération rapide de l’enfant.

La prise en charge des cancers de l’enfant en Algérie

Il est important de souligner que la gestion des cancers pédiatriques en Algérie est un élément central du Plan national de prévention et de lutte contre le cancer 2023-2030. Cette prise en charge repose sur plusieurs piliers, dont la prévention, le dépistage précoce, les traitements thérapeutiques et les soins palliatifs.

Appels à plus d’infrastructures de soins

Les experts de la santé constatent une nette évolution dans la prise en charge des enfants atteints de cancer ces dernières années au sein des unités d’oncologie pédiatrique. Toutefois, ils continuent de plaider en faveur de l’amélioration de l’accès aux soins et du désengorgement des établissements existants. La surcharge des services dans les structures hospitalières chargées de cette pathologie impacte la prise en charge des enfants, en particulier ceux nécessitant une greffe. Les centres anticancéreux (CAC) disséminés à travers le pays ne disposent pas des services adéquats pour la gestion du cancer pédiatrique, notamment en ce qui concerne la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. “Le manque, par exemple, de services de greffe de moelle osseuse en nombre suffisant pour les enfants souffrant d’immunodéficience et de leucémie constitue un obstacle sérieux à la prise en charge de ces enfants”, déplorent les professionnels de santé et les parents de patients.

B.C.