Un thème mondial centré sur l’inclusion
La Journée internationale des personnes handicapées, célébrée chaque 3 décembre depuis 1992, adopte en 2025 un thème ambitieux : « Favoriser des sociétés inclusives pour les personnes handicapées afin de stimuler le progrès social ». Ce choix reflète un constat universel : malgré les avancées, les personnes handicapées continuent de faire face à des obstacles majeurs dans l’accès aux droits, à l’emploi, aux services publics et à la participation citoyenne.
Comprendre la Journée Internationale des Personnes Handicapées
Une journée mondiale de sensibilisation et d’action Instituée par les Nations Unies en 1992, la Journée Internationale des Personnes Handicapées (JIDPH) se tient chaque année le 3 décembre. Son objectif ? Promouvoir les droits, le bien-être et l’inclusion des personnes handicapées dans tous les domaines de la société, avec un focus particulier sur l’emploi et l’autonomie.
Les chiffres clés du handicap dans le monde
Plus d’un milliard de personnes vivent avec un handicap, soit 15% de la population mondiale
Des inégalités persistantes dans toutes les régions
Partout dans le monde, les personnes handicapées et leurs familles demeurent exposées à une série de vulnérabilités structurelles :
- Elles sont plus exposées à la pauvreté.
- Elles subissent encore une forte discrimination à l’emploi, des salaires plus bas et une surreprésentation dans l’économie informelle.
- Les systèmes de protection sociale restent inégaux, souvent incapables de couvrir les coûts supplémentaires liés au handicap.
- Les services de soins et d’accompagnement manquent encore de respect envers leur dignité, leur autonomie et leur capacité à décider pour elles-mêmes.
Ces obstacles freinent directement les trois piliers du développement social : l’éradication de la pauvreté, le plein emploi décent et l’intégration sociale. Leur réalisation est indissociable d’un environnement politique, juridique et économique favorable, où l’inclusion des personnes handicapées n’est plus une option, mais une condition du progrès collectif.
Un engagement mondial renforcé
Le thème de 2025 s’inscrit dans l’élan du deuxième Sommet mondial pour le développement social, où les dirigeants ont réaffirmé leur volonté de bâtir des sociétés justes, inclusives et durables.
L’ONU rappelle que le développement social ne peut avancer que si tous les segments de la société participent pleinement, y compris les personnes handicapées.
Un cadre international solide
Plusieurs instruments internationaux guident cette transformation :
- Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006) : texte fondateur pour l’égalité de droits et l’autonomie.
- Programme de développement durable à l’horizon 2030 : engagement clair à « ne laisser personne de côté ».
- Cadre de Sendai (2015-2030) : prise en compte du handicap dans la gestion des risques de catastrophe.
- Charte pour l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire.
- Nouveau programme pour les villes et Programme d’action d’Addis-Abeba : inclusion dans les politiques urbaines et financières.
Ces cadres forment une architecture cohérente visant une société résiliente, accessible et inclusive pour tous.
La Stratégie des Nations Unies pour l’inclusion du handicap
Lancée en 2019, cette stratégie marque un tournant : l’ONU s’engage à montrer l’exemple, du siège aux opérations sur le terrain.
Elle impose :
- l’intégration du handicap dans toutes les politiques,
- l’amélioration continue des services,
- le suivi des progrès dans chaque agence onusienne.
En 2025, le Secrétaire général présente le sixième rapport de mise en œuvre. Le document couvre la période 2019-2024 et met en lumière :
- des progrès significatifs dans la prise en compte du handicap,
- des pratiques exemplaires déployées dans de nombreuses agences,
- des priorités pour accélérer la transformation et consolider les acquis.
Les recommandations fixent un niveau d’exigence plus élevé pour les années à venir, afin d’assurer une inclusion systématique, constante et mesurable.
Focus : l’Algérie renforce ses politiques en faveur des personnes à besoins spécifiques
À l’occasion de la Journée internationale, l’Algérie réaffirme son engagement à promouvoir les droits des personnes en situation de handicap.
Un cadre législatif modernisé
La loi n° 25-01 du 20 février 2025, consacrée à la protection et à la promotion des personnes à besoins spécifiques, renforce leurs droits dans tous les domaines :
- éducation,
- emploi,
- accompagnement social,
- accès aux services publics
- et insertion professionnelle.
Un réseau d’établissements spécialisés
Le secteur de la solidarité nationale supervise plus de 240 établissements spécialisés, dédiés notamment :
- aux enfants présentant un handicap mental,
- aux déficiences visuelles, auditives ou motrices,
- aux troubles du spectre de l’autisme.
Ces structures s’appuient sur des équipes pluridisciplinaires : pédagogues, éducateurs spécialisés, psychologues, assistants sociaux. Tous bénéficient d’une formation continue pour améliorer les méthodes d’accompagnement.
Un appui renforcé pour les personnes autistes
Sous l’impulsion des orientations présidentielles, le pays œuvre à :
- l’unification des programmes de prise en charge,
- la mise en place d’un centre national dédié à la formation et à la recherche sur l’autisme,
- l’harmonisation des pratiques au niveau national.
Insertion professionnelle : encourager l’autonomie
L’Algérie mise sur :
- la valorisation du potentiel des jeunes en situation de handicap,
- la création de projets adaptés à leurs compétences,
- un accompagnement dans la dynamique économique du pays.
Cette stratégie inclut également la prévention, la couverture sociale et la sensibilisation aux facteurs de risque du handicap.
Recommandations médico-sociales pour une société réellement inclusive
1. Renforcer le dépistage précoce
- Accès systématique au diagnostic précoce des handicaps sensoriels, moteurs et neurodéveloppementaux.
- Soutien aux familles dès les premiers signes d’alerte.
2. Garantir l’accessibilité universelle
- Transports, administrations, hôpitaux, écoles et espaces culturels doivent être accessibles.
- Formation des professionnels à l’accueil inclusif.
3. Améliorer la qualité des soins
- Développement de services de santé adaptés.
- Respect strict de la dignité, des droits et du consentement des personnes.
4. Promouvoir l’éducation inclusive
- Adapter les programmes et les environnements d’apprentissage.
- Renforcer la formation du personnel éducatif.
5. Soutenir l’emploi et l’autonomie économique
- Incitations à l’emploi inclusif.
- Programmes de formation adaptés au marché du travail.
- Reconnaissance des compétences, et non du seul handicap.
6. Impliquer les personnes handicapées dans les décisions
- Participation directe à l’élaboration des politiques publiques.
- Intégration des associations de personnes handicapées dans les instances consultatives.
Mots clés : handicapé ; ONU ; insertion ; soins ; santé ; inclusion ; diagnostic précoce ;
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