Une nouvelle étude présentée au congrès annuel de la Société de radiologie d’Amérique du Nord met en lumière les risques parfois graves liés aux injections d’acide hyaluronique réalisées sans repérage préalable des vaisseaux du visage. Si ces injections sont couramment utilisées pour atténuer les rides ou restaurer les volumes, elles ne sont jamais totalement dénuées de risques — surtout lorsqu’elles sont administrées hors cadre médical ou sans respect strict des protocoles anatomiques.
Une pratique répandue mais loin d’être anodine
Les experts rappellent que l’injection dans ou à proximité d’un vaisseau peut provoquer une obstruction, compromettant la circulation sanguine. Le résultat peut être sévère : perte de tissu cutané, nécrose, ou — dans des cas extrêmes — troubles visuels pouvant aller jusqu’à la cécité.
Une étude internationale qui alerte sur des complications rares mais lourdes

Les chercheurs ont passé en revue 100 complications signalées dans des centres d’Amérique du Sud, des Pays-Bas et des États-Unis. L’analyse échographique a mis en évidence un large éventail d’anomalies vasculaires.
Selon le Dr Rosa Sigrist, chercheuse principale et radiologue, ces événements restent rares mais lorsqu’ils surviennent, les dégâts peuvent être importants : destruction de tissus, cicatrices permanentes, asymétries du visage.
Elle souligne que la zone nasale est particulièrement à risque, car les vaisseaux du nez communiquent avec des structures essentielles de la tête. En cas d’occlusion, des complications graves — bien que exceptionnelles — peuvent survenir, comme une altération de la vision ou un accident vasculaire cérébral.
L’échographie : un outil essentiel pour sécuriser les injections
Les résultats de l’étude sont sans appel :
- dans près d’un cas sur deux, les échographies ont mis en évidence une absence de flux dans les petits vaisseaux reliant les artères superficielles et profondes ;
- dans un tiers des cas, les artères principales du visage ne présentaient plus de flux sanguin.
Pour le Dr Sigrist, ces données confirment l’importance d’un repérage vasculaire avant chaque injection. Elle recommande l’usage systématique de l’échographie qui permet de « cartographier » les voies sûres et d’éviter d’injecter dans une zone où un vaisseau pourrait être obstrué.
Sans guidage, explique-t-elle, les praticiens « injectent à l’aveugle ». À l’inverse, l’imagerie facilite la détection des occlusions et permet une prise en charge immédiate, cruciale pour éviter les séquelles.
Pourquoi l’échographie change tout ?
L’échographie permet de :
- visualiser les vaisseaux réels du patient (chaque visage a des variations anatomiques),
- définir les zones à haut risque,
- guider l’aiguille en temps réel,
- intervenir rapidement en cas de complication.
Cette approche réduit considérablement les erreurs d’injection et améliore la sécurité globale des procédures esthétiques.
Recommandations médicales pour les patients
Les spécialistes encouragent les personnes envisageant des injections à suivre plusieurs précautions :
Avant l’injection
- Choisir un médecin formé à l’anatomie vasculaire du visage (dermatologue, chirurgien, médecin esthétique).
- Vérifier que la clinique dispose d’un équipement d’échographie.
- Éviter les injections réalisées en dehors du cadre médical ou dans des lieux non certifiés.
Pendant la procédure
- Privilégier une injection sous guidage échographique.
- S’assurer de l’utilisation de produits sûrs, autorisés et traçables.
Après l’injection
- Signaler immédiatement toute douleur intense, pâleur de la peau, perte de sensibilité, troubles visuels ou maux de tête inhabituels.
- Éviter de masser la zone injectée sauf indication spécifique du médecin.
Un appel à la prudence dans un marché en pleine expansion
Avec la popularité croissante des traitements esthétiques non chirurgicaux, les chercheurs insistent sur la nécessité de renforcer la formation, les protocoles et l’accès à l’imagerie. L’objectif n’est pas de décourager les injections, mais de rappeler qu’elles nécessitent une expertise rigoureuse et un environnement sécurisé.
Cette étude apporte un éclairage crucial : l’échographie pourrait devenir un standard indispensable pour réduire les risques et protéger les patients.
Mots clés : échographe ; patient ; Injections ; acide hyaluronique ; visage ; peau ;
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