En visite officielle à Alger, le ministre jordanien de la Santé, Firas Ibrahim Al Hawari, a exprimé son entière satisfaction quant à l’évolution des relations algéro-jordaniennes dans le domaine pharmaceutique. Il a salué une coopération “très fructueuse”, affirmant la volonté de la Jordanie d’intensifier les échanges avec l’Algérie, un pays considéré comme un acteur émergent et stratégique dans le secteur de la santé et de l’industrie du médicament.
Une coopération déjà bien ancrée
Accompagné d’une délégation d’opérateurs économiques actifs dans l’industrie pharmaceutique, le ministre jordanien a été reçu par Khaled Dahane, secrétaire général par intérim du ministère algérien de l’Industrie pharmaceutique. Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de consolidation d’une coopération bilatérale déjà concrète : trois entreprises jordaniennes sont actuellement implantées en Algérie, contribuant activement à la production de médicaments à usage local et régional.
Objectif : co-développement, innovation et production locale
Firas Al Hawari a souligné l’importance de développer une coopération fondée sur l’échange de compétences, la formation et la production conjointe, notamment dans le domaine des médicaments innovants. En retour, M. Dahane a présenté les grandes lignes de la stratégie algérienne qui vise à atteindre l’autosuffisance en médicaments essentiels, en mettant l’accent sur la production locale des matières premières pharmaceutiques, un défi majeur pour de nombreux pays du Sud.
Ce projet s’inscrit dans la volonté de l’Algérie de réduire sa dépendance aux importations et de maîtriser les coûts de production, tout en favorisant la souveraineté sanitaire nationale. Cette stratégie ouvre de nouvelles perspectives pour les industriels jordaniens, désireux de s’associer à cet élan de transformation.
Un cadre de coopération institutionnelle renforcé
La réunion, à laquelle ont également assisté le chef de cabinet du ministère, le directeur général de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et plusieurs hauts cadres, a permis de passer en revue les relations commerciales entre les deux pays, les mécanismes d’investissement, ainsi que les voies de coopération réglementaire.
Les deux parties ont convenu de renforcer la coordination entre l’ANPP et son homologue jordanienne, afin de simplifier et harmoniser les procédures d’enregistrement des médicaments et de faciliter leur commercialisation réciproque. Cette coopération réglementaire vise à raccourcir les délais d’accès au marché, stimuler l’innovation conjointe et garantir une meilleure accessibilité des produits de santé pour les populations des deux pays.
Un partenariat gagnant-gagnant dans un contexte régional tendu
Dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et des crises sanitaires mondiales, la coopération sud-sud entre l’Algérie et la Jordanie prend une importance accrue. Elle illustre la volonté des deux pays de bâtir des modèles de développement autonomes, en s’appuyant sur des partenariats solides, durables et mutuellement bénéfiques.
Cette visite du ministre jordanien s’inscrit dans une série d’initiatives visant à positionner l’Algérie comme une plateforme régionale de production et d’innovation pharmaceutique, avec le soutien de partenaires expérimentés, à l’image du Royaume hachémite de Jordanie, qui dispose d’une industrie pharmaceutique avancée et bien structurée.
Mots clés : Algérie ; Jordanie ; médicaments ; pharmaceutique ; industrie ;