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Impact des sucres ajoutés sur la santé cardiovasculaire : Une question d’équilibre.

Edité par : Dr. Mohamed Tahar Aissani | Docteur en médecine
14 mars 2025

Une récente étude suédoise publiée dans Frontiers in Public Health met en lumière des conclusions surprenantes sur l’effet des sucres ajoutés sur la santé cardiovasculaire. Si leur consommation excessive est nocive, une privation totale pourrait également avoir des conséquences négatives. Par ailleurs, les résultats suggèrent qu’il vaudrait mieux manger des pâtisseries que de consommer des boissons sucrées. Cette étude apporte une nouvelle perspective sur la manière dont nous devrions aborder notre consommation de sucre.

Depuis 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de limiter la consommation de sucres libres à moins de 50 g par jour, soit 10 % des apports énergétiques journaliers. Ces sucres libres incluent aussi bien ceux ajoutés par les industriels que ceux présents dans le miel, les sirops et les jus de fruits. Cependant, l’étude suédoise révèle que tous les sucres ne se valent pas en matière de risques cardiovasculaires.

L’étude s’est penchée sur l’effet des sucres ajoutés sur sept maladies cardiovasculaires :

  • AVC ischémique
  • AVC hémorragique
  • Infarctus du myocarde
  • Sténose aortique
  • Insuffisance cardiaque
  • Fibrillation atriale
  • Anévrisme de l’aorte abdominale

Les chercheurs ont analysé les données de 69 705 Suédois à l’aide de questionnaires alimentaires afin d’estimer leur consommation de sucres ajoutés. Ils ont ensuite évalué les risques de développement de ces maladies selon l’origine des sucres : boissons sucrées, friandises et garnitures sucrées.

Les résultats de l’étude montrent que les individus dont l’apport en sucres ajoutés était inférieur à 5 % des apports énergétiques journaliers avaient un risque accru de maladies cardiovasculaires. Ce phénomène pourrait s’expliquer par des carences nutritionnelles ou la compensation par des aliments riches en acides gras saturés.

Cependant, une consommation excessive de sucres ajoutés (à hauteur de 20 % des apports énergétiques journaliers) était également associée à un risque accru d’AVC ischémique et d’anévrisme de l’aorte abdominale. Le risque le plus faible était observé chez les consommateurs intermédiaires (entre 5 et 10 % des apports énergétiques journaliers).

L’origine des sucres consommés joue un rôle essentiel. Les grands consommateurs de boissons sucrées (à raison de plus de 8 par semaine) présentaient un risque accru de :

  • Insuffisance cardiaque (+18 %)
  • AVC ischémique (+19 %)
  • Fibrillation atriale (+11 %)
  • Anévrisme de l’aorte abdominale (+31 %)

En revanche, les personnes consommant très peu de friandises présentaient également un risque accru de maladies cardiovasculaires, suggérant que leur consommation modérée pourrait avoir un effet protecteur.

Les chercheurs soulignent que les pâtisseries et autres friandises sont souvent consommées dans un cadre social, comme lors de la pause fika en Suède. Ce moment de convivialité favorise une alimentation plus équilibrée, contrairement aux boissons sucrées qui sont souvent associées à des régimes alimentaires déséquilibrés.

Cette étude met en avant la complexité de la relation entre sucres ajoutés et santé cardiovasculaire. Il ne suffit pas de diaboliser le sucre, mais plutôt de préconiser une consommation modérée et équilibrée. Éviter complètement les sucres ajoutés pourrait être aussi dommageable qu’en abuser. L’origine des sucres consommés joue un rôle crucial : mieux vaut privilégier les aliments solides comme les pâtisseries aux boissons sucrées, qui augmentent significativement les risques cardiovasculaires.

Mots-clés : sucre ; ajouté ; cardiovasculaires ; boissons ; santé ; alimentation ; nutrition ; cardiovasculaire