1 200 médecins algériens ont réussi aux épreuves de vérification de connaissances (EVC) en France, ce qui leur permet d’exercer dans les hôpitaux de ce pays, conformément aux postes listés dans l’arrêté du 6 août 2021.
L’arrêté du 6 août portant ouverture des épreuves de vérification des connaissances mentionnées aux articles L. 4111-2-I et L. 4221-12 du code de la santé publique, a été publié dans le Journal officiel de la République française ,Numéro 183 du 8 août 2021, au chapitre des textes généraux du ministère des Solidarité et de la Santé.
Les médecins algériens, pourront, ainsi, occuper leurs postes de travail en fonction de leur spécialité et de leur rang de classement dans les EVC. Ils ont concouru, rappelons-le, parmi 2 000 praticiens à diplômes hors Union Européenne (PADHUE). Cette opération de recrutement vise à renforcer la couverture sanitaire dans les hôpitaux français, amoindrie par la pandémie mondiale de Coronavirus et l’âge avancé de quelques praticiens (même dans le secteur privé), dont beaucoup avaient, depuis longtemps, dépassé l’âge de la retraite mais continué à exercer, faute de personnel le remplaçant.
Déclarations :
Lyes Merabet, président du Syndical national des praticiens de la santé publique SNPSP, Lors de son intervention sur la Chaine Tv Echourouk News, a indiqué que « les médecins retenus sont parmi les meilleurs dans leur domaine, la preuve, ils ont été sélectionnés et seront recrutés directement sans bénéficier d’un cycle de perfectionnement au préalable»
Lyes Merabet a, au sujet des causes de cette « perte pour l’Algérie », révélé que, « c’est tout l’écosystème de la santé qui doit être pointé du doigt, notamment, les conditions socioprofessionnelles du personnel médical et paramédical en constante dégradation ». « Et depuis des années maintenant, ajoute-t-il, que nous déplorions cette situation, celle-ci n’ait pas été solutionnée, et ce, en dépit des politiques engagées par les pouvoirs publics, avançant à un rythme qui ne permet pas de faire évoluer les choses. »
Il s’interroge à juste titre sur « les raisons de laisser les médecins algériens quitter leur pays, et essayer, en compensation, d’encourager la venue de médecins étrangers pour faire les mêmes actes médicaux, souvent d’une manière moins efficace que les Algériens, et qu’auraient pu faire ces derniers si les moyens étaient mis à leur disposition.», avant de poursuivre, « il fallait tout simplement doter les médecins algériens des mêmes conditions matérielles et morales dont bénéficient leurs homologues étrangers, quelque que ce soit leurs nationalités».
Importance du médecin généraliste…
Lyes Merabet a révélé que « la chirurgie, la réanimation, la cardiologie, la psychiatrie et la médecine générale, sont parmi les spécialités perdues par l’Algérie ». Il a également déclaré : « Le médecin généraliste est un métier que beaucoup de pays tentent d’en combler le manque, notamment, au niveau du secteur privé, dans le milieu urbain et rural ».
Enfin, l’intervenant a, encore une fois, manifesté son indignation par rapport à l’hémorragie qui a touché le secteur de la santé. « Nous avions toujours dénoncé l’exode des médecins, que ce soit du secteur public vers le secteur privé, que de l’Algérie vers d’autres pays. Ce qui fait mal aussi, est le fait que les médecins algériens ont toujours réussi là où ils exerçaient, aux USA, en France, dans les pays du Golf, etc. Il fallait tout simplement les valoriser localement.»