L’Académie algérienne pour le développement des sciences judiciaires a organisé la quatrième édition de la conférence scientifique internationale sur le développement de la médecine légale, sous le slogan ‘’Pour une pratique médicale harmonieuse”.
Cette édition qui visait principalement l’unification du travail médico-légal au niveau national et l’échange d’expériences dans le respect du droit algérien et international, a été rehaussée par la participation de nombreux médecins légistes nationaux et étrangers, des juges et des officiers de la police judiciaire.
La médecine légale au service de la justice
La médecine légale est très importante dans la recherche de preuves criminelles et d’indices sur des crimes mystérieux. Lorsque les enquêteurs se trouvent dans l’incapacité de débusquer les criminels, le médecin légiste leur vient en aide pour tenter de déceler des preuves. Il examine les victimes d’agressions et les cas d’empoisonnement criminel. Cet examen médical est effectué dans le cadre de l’expertise juridique pour déterminer la cause du décès, avec délivrance d’un certificat médical attestant l’examen de la victime.
Le médecin légiste porte une grande responsabilité sur ses épaules car il ne doit pas se tromper. Avec le développement mondial des industries modernes, de nombreux moyens et équipements qui viennent en aide au médecin légiste dans son travail ont fait leur apparition.
Le professeur Rachid Belhadj, président de l’Académie algérienne pour le développement des sciences judiciaires, à ‘‘Ma Santé Ma Vie’’ :
Le professeur Belhadj, a souligné, dans sa déclaration à ‘’ma Santé, ma Vie’’, « la nécessité de mettre en place un comité national composé de médecins légistes et d’experts de la Gendarmerie nationale, de la sûreté nationale et de la justice pour contribuer au développement du domaine de la médecine légale en Algérie ».
Cette rencontre scientifique s’est articulée autour de plusieurs axes liés à l’exercice de ce métier, notamment dans le domaine de l’accueil des victimes, de la mise à disposition des moyens nécessaires et de l’adaptation aux évolutions de la société. Ces journées scientifiques ont abouti à de nombreuses recommandations pour améliorer la pratique de l’autopsie.
Le Pr Belhadj a indiqué que l’objectif principal de cette conférence est d’unifier les protocoles médico-légaux au niveau national, ce qui permettra la présentation de l’expérience algérienne dans les domaines de la médecine légale, ainsi que l’échange de ses expériences avec nombre de pays arabes et africains, et ce, afin de coordonner les pratiques médicales et juridiques dans le domaine de la prise en charge des victimes des violences, selon les recommandations internationales, d’autant plus que la Constitution algérienne de 2020, dans son article 40, accorde une importance particulière à la protection des groupes vulnérables de la société.
Le porte-parole a ajouté que l’Algérie dispose d’un grand nombre de jeunes compétences dans ce domaine, environ 250 médecins légistes, ce qui est important par rapport à d’autres pays.
L’Algérie dispose également d’instituts et de centres et le souci de ces protocoles unifiés découle du principe du respect du droit des justiciables et de la victime afin que tous ceux qui sont impliqués dans le domaine de la violence obtiennent des preuves scientifiques concluantes, en respect des normes et des lois internationales.
Le professeur a mis l’accent sur la prise en charge des victimes de violences morales, physiques et sexuelles, et le suivi psychologique de ces dernières. Il a aussi estimé que la plupart des victimes ne bénéficient actuellement pas d’une prise en charge suffisante. Il a déclaré à ce propos : «Nous refusons que la victime de violences soit sujette à la souffrance entre différents services car le service de médecine légale ne dispose pas de moyens matériels, humains et techniques adéquats pour le bon accueil des victimes et leur suivi psychologique.
Les cadres juridiques pour unifier le travail du médecin légiste s’articulent autour de trois points qui sont la méthode d’autopsie, les violences physiques et les violences sexuelles, compte tenu de la divergence des rapports médicaux d’un état à l’autre.
Aicha. O.H