Devant l’absence effective de prise en charge et le suivi des parents, les jeunes peuvent s’adonner à des pratiques susceptibles de mettre en danger leur vie et infecter leur entourage social. La toxicomanie est un mal qui ronge inexorablement la jeunesse. Des mesures urgentes sont ainsi nécessaires justement pour endiguer ce phénomène qui ne cesse de prendre proportions alarmantes. C’est ce qu’a été, d’ailleurs, suggéré, la semaine dernière, par les intervenants au forum du journal El Moudjahid de la semaine dernière. Dans ce sens, le Dr Abdelkrim Abidat, expert consultant international et président de l’Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse a tiré la sonnette d’alarme en mettant en exergue des chiffres qui illustrent parfaitement ce danger.

Les écoles doivent être protegées

« Il y a quelques années, l’Algérie était un pays de transit, et actuellement, elle en est devenue un grand consommateur. Les centres spécialisés accueillent plus de 600.000 toxicomanes dont 2% sont des filles, en plus des consommateurs occasionnels ou non identifiés », a-t-il laissé entendre devant les journalistes.

La consommation de drogue se propage rapidement chez les jeunes

Le même orateur a alerté des  dangers que provoquent des trafiquants de drogue qui, a-t-il déploré, ciblent les enfants autours des établissements scolaires. «Les écoles doivent être protegées» car, a-t-il insisté, la consommation de la drogue provoque la déperdition scolaire et des désastres pour la société. Selon Moussa Boudahane, enseignant du droit constitutionnel à l’Université d’Alger, la consommation de la drogue se propage rapidement chez la classe juvénile. «  Le phénomène est inquietant », a-t-il fait remarquer.

L’addiction est une maladie chronique qu’il faut soigner

Le même  universitaire a relevé la nécessité de combattre ce fléau par tous les moyens, a-t-il soutenu. De son côté, le Dr Benhadj, psychothérapeute a apporté un regard psychologique au phénomène en question. Il a expliqué que l’addiction est une maladie chronique qu’il faut soigner. «  C’est une maladie comme le diabète et l’hypertension. Il faut aider les personnes dépendantes à réussir leur cure car, l’addiction n’est pas une délinquance », a ajouté le Dr Benhadj. Par ailleurs, en somme, les intervenants ont précisé que la  rupture avec l’ordre social, provoquée par un manque de communication, les mauvaises fréquentations, les conduites à haut risque, la démission parentale, l’éclatement de la cellule familiale, l’exiguïté des logements, l’absence de repères sont parmis les raisons qui incitent à la drogue.

H. Azzouzi