Des chercheurs ont récemment découvert des protéines spécifiques dans le sang associées à l’isolement social et à la solitude. Ces protéines ne se contentent pas de marquer l’isolement, elles jouent également un rôle dans le développement de plusieurs pathologies, soulignant les conséquences biologiques profondes de la solitude.
Les liens entre isolement social et santé
Il est désormais prouvé que les personnes qui entretiennent des liens sociaux solides jouissent généralement d’une meilleure santé. À l’inverse, l’isolement social, le manque d’amis et de relations, et la solitude peuvent augmenter considérablement le risque de maladies et de mortalité prématurée. En fait, les effets négatifs de la solitude sur la santé sont désormais comparables à ceux de facteurs de risque bien établis, tels que le tabagisme, l’obésité et la sédentarité, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cependant, jusqu’à récemment, les mécanismes biologiques qui expliquent ces effets demeuraient mal compris. Des chercheurs des universités de Cambridge (Royaume-Uni) et de Fudan (Chine) ont entrepris de répondre à cette question en analysant les liens entre l’isolement social et la santé.
« L’isolement social est communément défini comme le fait d’avoir peu de contacts et de piètre qualité avec autrui. Cette situation suppose moins de relations sociales et peu de rôles sociaux ainsi que l’absence de rapports mutuels gratifiants».
Une étude approfondie pour élucider les mécanismes biologiques
Pour comprendre ces mécanismes, les chercheurs ont suivi un groupe de plus de 40 000 adultes anglais pendant une moyenne de douze ans. Parmi ces participants, environ 9 % étaient socialement isolés, et 6 % souffraient de solitude. L’isolement social a été mesuré de manière objective, par exemple, en prenant en compte des critères comme la fréquence des contacts sociaux ou la présence de proches dans la vie quotidienne.
Les protéines révélatrices d’un risque accru de pathologies
Les résultats de cette étude ont permis de révéler que les personnes souffrant d’isolement social et de solitude présentaient des niveaux accrus de certaines protéines dans leur sang. Ces protéines, souvent liées à des inflammations et à des troubles immunitaires, sont également impliquées dans des maladies chroniques comme les maladies cardiaques, l’arthrite et d’autres affections inflammatoires.
Les chercheurs ont découvert que ces protéines, qui apparaissent comme des marqueurs biologiques de la solitude, pourraient expliquer en partie pourquoi les individus socialement isolés ou solitaires sont plus susceptibles de développer ces pathologies.
L’isolement social, un facteur de risque biologique
En analysant ces protéines, les chercheurs ont pu mettre en évidence que l’isolement social génère une réponse biologique spécifique dans le corps, qui semble favoriser l’inflammation. Ce processus inflammatoire, lié à des niveaux élevés de certaines protéines, serait une explication majeure du risque accru de maladies chroniques chez les personnes souffrant de solitude. Cela pourrait également expliquer pourquoi ces personnes ont un taux de mortalité plus élevé, en raison de la contribution de l’inflammation systémique à des pathologies graves.
L’isolement social peut entraîner des problèmes de santé, la solitude, des troubles émotionnels et d’autres effets négatifs.
Implications pour la santé publique
Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles approches de santé publique visant à mieux comprendre et traiter les effets néfastes de la solitude. Elle suggère que la lutte contre l’isolement social pourrait constituer une stratégie importante pour prévenir les maladies chroniques et améliorer la santé publique. De plus, elle souligne l’importance des liens sociaux pour maintenir non seulement la santé mentale mais aussi la santé physique.

L’isolement social, un danger invisible pour la santé
Cette étude révèle non seulement l’impact psychologique de l’isolement social, mais aussi ses répercussions biologiques sur le corps humain. L’identification des protéines associées à la solitude ouvre la voie à de nouvelles recherches qui pourraient permettre de développer des interventions précoces pour lutter contre l’isolement social et ses effets néfastes sur la santé.
La conclusion est claire : maintenir des relations sociales solides ne relève pas seulement du bien-être mental, mais aussi de la santé physique, et devrait donc être une priorité pour les politiques de santé publique.