Une Bonne Santé pour une Vie Meilleure

Des ovocytes humains créés à partir de cellules de peau : un espoir pour l’infertilité

Edité par : Dr. Wioletta Julia Puzio | Docteur en médecine
5 octobre 2025

Une équipe de chercheurs américains a franchi une étape scientifique inédite : créer des ovocytes humains fonctionnels à partir de cellules de peau, puis en féconder certains. Une prouesse qui pourrait transformer, à long terme, le traitement de l’infertilité.

« La nature nous a donné deux méthodes de division cellulaire, nous venons d’en développer une troisième », a déclaré Shoukhrat Mitalipov, directeur du Centre de thérapie cellulaire et génique embryonnaire de l’Université d’État de l’Oregon.

Le principe repose sur une opération délicate :

  • retirer le noyau d’une cellule cutanée,
  • l’insérer dans un ovocyte de donneuse vidé de son propre noyau,
  • et déclencher un processus inédit appelé ‘’mitoméïose’’, qui imite la méiose naturelle.

Cette étape était cruciale pour résoudre un problème majeur : les cellules de peau contiennent 46 chromosomes, contre 23 seulement pour les cellules reproductrices. La ‘’mitoméïose’’ a permis d’éliminer aléatoirement la moitié des chromosomes surnuméraires, rendant l’ovocyte modifié fonctionnel et fécondable.

« Nous avons réalisé quelque chose que l’on croyait impossible », s’est félicité Mitalipov.

Au total, 82 ovocytes modifiés ont été fécondés avec du sperme humain. Résultat :

  • seuls 9 % ont atteint le stade de blastocyste (70 à 200 cellules),
  • la majorité présentait des anomalies chromosomiques,
  • aucun embryon n’a été cultivé au-delà du sixième jour.

Ces chiffres montrent une efficacité encore très faible, bien en deçà des standards de la fécondation in vitro (FIV).

« La perspective d’une application clinique reste lointaine », préviennent des spécialistes en reproduction. Selon les chercheurs, il faudra au moins dix ans de recherches avant d’envisager un essai clinique — si celui-ci est un jour autorisé.

Malgré ces limites, le potentiel est immense. Cette technique pourrait, un jour, permettre à des femmes :

  • privées d’ovocytes après une chimiothérapie,
  • atteintes de pathologies entraînant une défaillance ovarienne,
  • ou encore nées sans cellules reproductrices fonctionnelles,

… de concevoir des enfants porteurs de leur patrimoine génétique.

Pour plusieurs spécialistes : « La capacité à générer de nouveaux ovules constituerait une avancée majeure pour les femmes qui ne peuvent pas fonder de famille en raison de la perte d’ovocytes. »

À plus court terme, ces travaux offrent déjà un nouvel éclairage sur les mécanismes de la reproduction humaine.

Selon de nombreux professionnels en reproduction: « Ces recherches pourraient transformer notre compréhension de l’infertilité et des fausses couches, souvent liées à des anomalies chromosomiques encore mal expliquées. »

En étudiant la ‘’mitoméïose’’ et les erreurs qui surviennent, les scientifiques espèrent identifier les causes de nombreux échecs reproductifs.

Ce qui ressemble aujourd’hui à une prouesse de laboratoire pourrait, dans une décennie, changer la vie de millions de couples confrontés à l’infertilité. Mais l’éthique et la sécurité resteront des étapes incontournables avant toute application clinique.

En attendant ces avancées encore expérimentales, les spécialistes de  la Clinque Tiziri rappellent quelques mesures clés pour préserver la fertilité :

  • Consulter tôt : un bilan de fertilité dès les premiers signes d’infertilité (après 12 mois de tentatives infructueuses, ou 6 mois après 35 ans).
  • Préserver ses ovocytes : la vitrification (congélation) peut être proposée aux femmes avant un traitement anticancéreux ou en cas de risque connu de perte ovarienne.
  • Hygiène de vie : Arrêter tabac, alcool et surpoids, facteurs de baisse de la fertilité.
  • Prévention médicale : dépister et traiter précocement les infections génitales, causes fréquentes d’infertilité.
  • Accompagnement psychologique : la prise en charge de l’infertilité est éprouvante et nécessite un soutien adapté.

Si l’application clinique est encore lointaine, cette avancée marque une étape décisive dans la quête de solutions contre l’infertilité et ouvre une nouvelle page de la médecine reproductive.

Mots clés : Tiziri ; santé ; médecine ; reproduction ; fertilité ; ovocytes ; humains ; cellules ; peau ; mitoméïose ;

à lire aussi: