La troisième mission de coopération médicale de l’équipe spécialisée en greffe rénale du CHU BenflisTouhami de Batna, menée en Mauritanie du 6 au 11 août, connaît un succès éclatant. Cette initiative illustre l’excellence médicale algérienne et consolide le partenariat stratégique entre les deux pays, tout en favorisant un transfert de compétences hautement qualifié au service des patients.

Une expertise algérienne au service de la Mauritanie

Sous la direction du professeur émérite Houssam Eddine Waghlant et de la professeure émérite Soumya Maïssoum, l’équipe chirurgicale algérienne a réalisé deux transplantations rénales, dont l’une sur un enfant de 7 ans, marquant une avancée notable dans le développement de la chirurgie de haute spécialité dans la région.

Une prouesse technique et médicale

La transplantation rénale est une intervention complexe qui consiste à remplacer un rein défaillant par un organe sain provenant d’un donneur vivant ou décédé. Elle nécessite une préparation minutieuse, comprenant le bilan de compatibilité immunologique (groupage sanguin, typage HLA), la prévention du rejet par des traitements immunosuppresseurs, et une coordination parfaite entre les équipes chirurgicales, anesthésiques et néphrologiques.

L’opération réalisée sur l’enfant de 7 ans revêt un caractère particulier : la chirurgie pédiatrique en transplantation impose une précision accrue, car les vaisseaux sanguins et les structures anatomiques sont de taille réduite, augmentant la complexité technique. Les protocoles d’anesthésie et de suivi postopératoire doivent également être adaptés pour minimiser les risques et assurer une bonne reprise de la fonction rénale.

Des soins pratiqués à Nouakchott

Ces interventions se sont déroulées au Centre national des maladies cardiaques de Nouakchott, un établissement de référence en Mauritanie qui, bien que spécialisé dans la cardiologie, a su adapter ses plateaux techniques pour accueillir des chirurgies lourdes de transplantation. Les blocs opératoires, dotés d’équipements de pointe, ont été aménagés pour répondre aux exigences spécifiques de la greffe rénale, notamment en matière de stérilité, de surveillance anesthésique et de gestion des fluides.

L’équipe algérienne n’a pas seulement réalisé les opérations : elle a également mené un important transfert de compétences. Ce programme de formation sur le terrain a permis aux médecins, chirurgiens, anesthésistes et infirmiers mauritaniens de se familiariser avec l’ensemble de la chaîne opératoire :

• Préparation préopératoire incluant les examens biologiques et radiologiques indispensables à la sélection du receveur et du donneur.
• Gestes opératoires allant du prélèvement du rein à son implantation, en passant par les anastomoses vasculaires et urinaires.
• Suivi post-opératoire immédiat avec surveillance de la reprise de la fonction rénale, gestion des fluides et prévention des complications.
• Mise en place et ajustement des traitements immunosuppresseurs, essentiels pour prévenir le rejet de l’organe et assurer sa longévité.

Ce travail conjoint vise à renforcer l’autonomie médicale de la Mauritanie dans le domaine des transplantations, réduisant ainsi le recours aux évacuations médicales vers l’étranger, souvent longues, coûteuses et éprouvantes pour les patients et leurs familles.

Un partenariat durable pour la santé en Afrique

Cette mission s’inscrit dans un programme de coopération médicale Sud-Sud visant à renforcer les capacités chirurgicales et à réduire la dépendance aux évacuations médicales à l’étranger, souvent coûteuses pour les familles et les États.

Les précédentes missions avaient déjà permis de réaliser plusieurs greffes et de mettre en place des protocoles de suivi, jetant les bases d’une autonomie progressive de la Mauritanie dans ce domaine.

Mots clés : Algérie ; Batna ; chirurgie ; rénale ; immunosuppresseur ; santé ; Mauritanie ;

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