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Congrès europeen de cardiologie : Les grasses matinées  bien plus bénéfiques sur la santé cardiaque…

Edité par : Chabane BOUARISSA. | Journaliste
1 septembre 2024

Les grasses matinées du week-end, bien qu’elles ne compensent pas totalement le manque de sommeil accumulé, pourraient être bénéfiques pour notre cœur. C’est ce que révèle une nouvelle étude scientifique, présentée le 29 août 2024 lors du congrès annuel de la Société européenne de cardiologie.

Une étude basée sur les données de la Biobanque britannique, menée sur plus de 90 000 personnes suivies sur une période médiane de 14 ans, a révélé que les personnes qui compensent leur manque de sommeil le week-end réduisent leur risque de développer une maladie cardiaque de 20 % par rapport à celles qui ne dorment pas davantage le week-end.

“Un sommeil compensatoire suffisant est associé à un risque plus faible de maladie cardiaque”, a déclaré M. Yanjun Song, coauteur de l’étude et chercheur au National Centre for CardiovascularDisease de l’hôpital Fuwai à Pékin, Chine. “Ce lien est encore plus marqué chez les personnes souffrant régulièrement de manque de sommeil en semaine”, a-t-il ajouté.

Le sommeil compensatoire : Un bouclier contre les maladies cardiaques

Pour étudier l’effet du sommeil compensateur du week-end sur les maladies cardiaques, des données ont été collectées via des accéléromètres et les participants ont été répartis en quartiles, selon la quantité de sommeil récupéré :

  • Q1 (22 475 personnes): Le groupe le moins compensé, avec un déficit de sommeil allant de -16,05 à -0,26 heures.
  • Q2 (22 901 personnes) : Un léger déficit à un léger excédent de sommeil, entre -0,26 et +0,45 heures.
  • Q3 (22 692 personnes) : Un excédent de sommeil de +0,45 à +1,28 heures.
  • Q4 (22 695 personnes) : Le groupe le plus compensé, avec un excédent de sommeil de 1,28 à 16,06 heures.

Les chercheurs ont utilisé les dossiers d’hospitalisation et les données des registres des causes de décès pour diagnostiquer diverses maladies cardiaques, telles que la cardiopathie ischémique, l’insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire, et les accidents vasculaires cérébraux.

Les résultats ont montré que les participants du quartile 4, avec le sommeil le plus compensateur, avaient 19 % moins de risques de développer une maladie cardiaque que ceux du quartile 1, avec le moins de sommeil compensatoire.

Chez les patients souffrant de privation de sommeil quotidienne (moins de 7 heures par nuit), ceux ayant le plus de sommeil compensateur présentaient un risque réduit de 20 % de développer une maladie cardiaque, comparativement à ceux ayant le moins de sommeil récupéré.

Notons que l’analyse n’a révélé aucune différence significative entre les hommes et les femmes dans ces résultats.

Il est important de souligner que cette étude est de nature observationnelle. Cela signifie qu’elle établit une association entre le sommeil compensatoire et la réduction du risque de maladies cardiaques, sans pour autant prouver un lien de cause à effet. En effet, d’autres facteurs tels que l’hygiène de vie, l’alimentation, ou encore le suivi médical, pourraient également influencer ces résultats.

D’autres recherches ont parfois associé les grasses matinées à un risque accru de certaines pathologies, notamment métaboliques comme le diabète, en raison de la perturbation des rythmes biologiques qu’elles peuvent engendrer.

Il est donc recommandé de maintenir des horaires de coucher et de lever réguliers, ainsi que des temps de sommeil suffisants tout au long de la semaine. Cependant, il n’y a pas lieu de culpabiliser si vous choisissez de faire une grasse matinée occasionnelle pour récupérer un déficit de sommeil.

Mots clés : sommeil ; grasse matinée ; cardiaque ;  compensatoire ; maladie ; santé ;

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