La première chose à savoir, concernant le cancer du sein, est que l’autopalpation, qui permet de détecter précocement la maladie, doit être une routine de chacun(e). L’autre point à retenir de cet Octobre Rose, la campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser les Algériennes au dépistage du cancer du sein, rappelle l’impératif de prévention et de suivi annuel pour faire face à une maladie, désormais, évitable si prise à temps.
Dès lors que la maladie est diagnostiquée, la prise en charge est conforme aux standards internationaux. Il ne reste plus aux patientes qu’à prendre soin d’elles. Tels sont les messages délivrés par les spécialiste en clôture d’Octobre Rose 2023.
Une journée d’études à Alger sur le “cancer du sein et la médecine de précision’’
Le mois de lutte contre le cancer du sein a trouvé son épilogue, mardi à Alger, des experts en épidémiologie, oncologie et génétique ont salué, lors d’une journée d’étude sur le thème ‘’cancer du sein et la médecine de précision’’, le développement que connait la médecine de précision dans la thérapie ciblée et l’immunothérapie, contribuant ainsi à l’amélioration de l’état de santé des patients atteints de cette pathologie, notamment le cancer du sein.
A ce propos, le directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP), Abderrezak Bouamra a salué l’organisation de cette journée d’études, d’autant que le cancer du sein représente, a-t-il dit, la moitié des types de cancer enregistrés en Algérie, avec une moyenne de 15.000 nouveaux cas par an, relevant l’importance de la médecine de précision à la faveur du progrès enregistré dans ce domaine.
Pour sa part, Dr. Widad Gais, oncologue au CHU de Beni Messous a évoqué les thérapies de prévention du cancer du sein et l’immunothérapie, qui font partie du domaine très avancé de la médecine de précision qui a contribué à l’amélioration de l’état de santé des patients.
Le Pr. Asma Kerbouaa, professeur en oncologie médicale au centre Pierre et Marie Curie (CPMC), a abordé, de son côté, le progrès réalisé en matière de prise en charge de cette maladie et de recherche de traitements innovants en vue de découvrir les facteurs à l’origine des métastases tumorales.
Dans le même sillage, le Pr. George Uzan de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et Dr. Samira Kahia-Tani, spécialiste en médecine génétique ont mis en avant le progrès atteint dans le domaine de la médecine de précision afin d’adopter de nouvelles thérapies au profit des patients.
Une prise en charge à la hauteur de l’enjeu
Cet événement a été l’occasion pour les professionnels de santé de faire le point sur la réalité de la prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein, en Algérie.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et la première cause de décès par cancer chez la femme. «On estime qu’une femme sur 8 sera touchée par le cancer du sein au cours de sa vie. Détecté à un stade précoce, 9 femmes sur 10 en guérissent à l’horizon de 5 ans, d’où l’importance de la prévention», rappellent les participants
Une fois le diagnostic posé, le parcours de soins peut-être adapté au patient, localement. Et, la bonne nouvelle est que le traitement est le même, dans toutes les régions du pays et dans le monde.
A cette occasion de la clôture du mois d’Octobre Rose ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ a souhaité rappeler à ses lectrices et lecteurs de la prévention du cancer du sein.
Un mois de sensibilisation pour le dépistage
Il est donc plus que nécessaire de s’informer des gestes et réflexes à adopter comme le dépistage, qui peut sauver des vies. Il permet de repérer les éventuelles anomalies et de prévenir l’apparition des symptômes de la maladie.
Pour rappel, plus le cancer du sein est détecté tôt, plus les chances de guérison sont importantes.
Il a été aussi question de l’autopalpation mammaire. Il s’agit d’une habitude que chaque femme doit définitivement intégrer dans son hygiène de vie. Il permet la détection précoce du cancer du sein.
Mobilisons nous, toute l’année, contre le cancer du sein
Le cancer du sein ne prend pas de congés. Il est présent tout au long de l’année. Donc nous aussi, nous devons continuer nos actions durant après octobre Rose et restons vigilants. Si certains facteurs ne sont pas modifiables (comme l’hérédité), il est toutefois possible d’agir au quotidien grâce à de petits gestes simples afin de réduire les chances de développer un cancer du sein.
Mesures préventives de base
L’apparition d’un cancer du sein résulte de multiples facteurs. S’il n’est pas possible d’agir sur chacun d’entre eux, quelques habitudes simples permettent de diminuer le risque de cancer au quotidien en agissant sur notre mode de vie et notre environnement.
En effet, les bonnes habitudes de vie (exercice physique, saine alimentation comprenant suffisamment de légumes et de fruits, arrêt du tabagisme, consommation d’alcool modérée, etc.) et le maintien d’un poids santé contribuent à réduire le risque de plusieurs types de cancers, incluant le cancer du sein.
• Pratiquer une activité physique régulière : La pratique d’une activité sportive permet de booster notre système immunitaire et contribue à l’oxygénation des cellules. En association avec une alimentation équilibrée, elle permet de maintenir un poids de forme en limitant le surpoids et l’obésité, facteurs de risque d’apparition du cancer du sein. Il est recommandé de pratiquer du sport environ 30 minutes, 5 fois par semaine. Cela peut être de la marche rapide, du yoga, de la natation, du running… L’essentiel est de faire travailler le système cardiovasculaire.
• Adopter une alimentation saine : Privilégier une alimentation saine et équilibrée à base de fruits et légumes frais permet de réduire le risque de cancer. Il faut limiter la nourriture trop riche, trop grasse, ou trop sucrée contenue dans les produits industriels.
• Arrêter la consommation de tabac : Le tabagisme régulier est un facteur de risque d’apparition des cancers. Le tabagisme passif augmente lui aussi les risques du cancer du sein. L’arrêt du tabac est indispensable de diminuer le risque de pathologies pour vous et votre entourage.
• Réduire ou stopper la consommation d’alcool : L’éthanol contenu dans l’alcool augmente le risque de voir apparaître une tumeur maligne. C’est également le cas dans le cancer du sein. Selon des chercheurs, environ 17 % des cancers du sein seraient étroitement liés à la consommation éthylique. Par ailleurs, on sait que l’alcool augmente le risque de cancer dès deux verres par jour. La prudence est donc de mise.
• Maintenir un apport suffisant en vitamine D : Selon certaines études, il y aurait un lien étroit entre la vitamine D présente dans le sang et le risque de survenue d’un cancer du sein. Afin de veiller au bon maintien d’un taux de vitamine D satisfaisant, il est recommandé de s’exposer environ un quart d’heure par jour à la lumière naturelle, principale source de vitamine D. On peut également la retrouver en petite quantité dans certains aliments, comme les poissons gras.
• Prudence au niveau gynécologique : On sait que certains facteurs de risque gynécologiques sont étroitement liés au cancer du sein. L’âge de la première grossesse en fait partie. Les femmes qui ont un enfant après 30 ans, ou les femmes qui n’ont pas d’enfants ont plus de risque d’être touchées par le cancer du sein. En revanche, l’allaitement pour une durée de plus de 6 mois serait un facteur protecteur.
Le Traitement Hormonal Substitutif (THS) de la ménopause peut également être un facteur de risque des tumeurs mammaires. Le risque est augmenté avec la durée de prise du traitement. Avant de prescrire ce traitement, les équipes médicales s’assurent des bénéfices et des risques que cela peut impliquer pour chaque patiente, en fonction de son historique personnel et médical.
• Limiter l’exposition aux plastiques, produits chimiques et pesticides :Certains produits contenus dans nos cosmétiques ou produits ménagers contiennent des perturbateurs endocriniens pouvant entraîner des maladies et possiblement, augmenter le risque de cancer du sein. Leur implication est encore difficile à mesurer, mais il est toutefois recommandé de prendre des précautions.
Par ailleurs, les récipients et bouteilles en plastique que l’on utilise dans nos cuisines contiennent des résidus chimiques, notamment le Bisphénol A, qui serait dangereux pour la santé. Il est conseillé de vérifier les étiquettes avant l’achat de boite de conservation en plastique ou de biberons. Dans la mesure du possible, privilégiez plutôt les contenants en verre.
D’autres facteurs de risques possibles à surveiller
Pour rester en bonne santé, d’autres éléments seraient à prendre en considération. Des chercheurs ont découvert que le travail nocturne, lorsqu’il est réalisé pendant une longue période, peut augmenter le risque de cancer du sein. Ainsi l’exposition aux polluants organiques persistants, émanant des activités industrielles, constituerait un facteur de risque de localisations secondaires du cancer du sein, surtout chez les femmes en surpoids.
Par ailleurs, il faut faire attention à la pollution de l’air. Veillez à garder un intérieur toujours aéré pour renouveler régulièrement l’air de votre logement.
B.C.