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Certification de l’élimination du paludisme en Algérie : ‘’Le cap est toujours maintenu’’

Edité par : Chabane BOUARISSA | JOURNALISTE
22 mai 2024

Depuis plus de quatre ans et demi, l’Algérie a reçu la certification de l’élimination du paludisme par l’OMS, grâce à l’engagement des autorités et aux efforts des professionnels de la santé et leur implication dans la lutte contre la propagation de cette maladie, soutenus par l’Organisation Mondiale de la Santé (’OMS).

Depuis que l’Algérie a obtenu la certification de l’élimination du paludisme, aucun cas de transmission locale de la maladie n’a été enregistré. Tous les cas signalés depuis lors sont des cas importés, c’est-à-dire des personnes ayant contracté la maladie en dehors du pays et l’ayant ensuite introduite sur le territoire algérien.

 Cela souligne l’efficacité des mesures de contrôle et de surveillance mises en place pour maintenir le pays exempt de transmission endémique du paludisme.

La transmission locale du paludisme a été éliminée en Algérie grâce à une série d’actions coordonnées et rigoureuses. Tout d’abord, la pérennisation des activités de surveillance épidémiologique a été essentielle. Cela inclut la mise en place de systèmes de détection précoce des cas, permettant une identification rapide des personnes atteintes de la maladie. Une fois diagnostiqués, ces cas sont immédiatement pris en charge, ce qui limite leur capacité à propager la maladie à d’autres individus.

De plus, une investigation approfondie est menée autour de chaque cas, afin de déterminer les éventuelles sources d’infection et de prévenir toute propagation ultérieure. Parallèlement, des efforts importants ont été déployés dans la lutte contre les vecteurs, les moustiques, dans les zones identifiées comme étant à risque de réapparition du paludisme. Ces actions intégrées visent à réduire la population de vecteurs et donc à limiter les chances de transmission de la maladie.

Toutes ces initiatives sont soigneusement planifiées et exécutées conformément à des procédures standard opérationnelles, garantissant ainsi une approche cohérente et efficace dans la prévention de la réintroduction du paludisme en Algérie.

La journée mondiale de lutte contre le paludisme, normalement célébrée le 25 avril de chaque année, revêt une importance particulière cette année. En effet, la célébration officielle a été exceptionnellement reportée au 22 mai, pour commémorer le jour où l’Algérie a obtenu la certification d’élimination de la transmission locale du paludisme. Cette décision vise à rendre hommage aux nombreux acteurs qui ont contribué à cette réussite, ainsi qu’à mettre en lumière les progrès et les efforts déployés dans la lutte contre le paludisme.

En choisissant cette date symbolique, les autorités entendent souligner l’engagement continu de l’Algérie à maintenir son statut exempt de paludisme. Cette célébration offre également l’occasion de sensibiliser davantage la population aux enjeux de cette maladie et de promouvoir la coopération internationale dans la lutte contre le paludisme.

Cette année, un slogan national significatif guide la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme en Algérie : “l’Algérie est certifiée libre de paludisme : préservons cet acquis”.

Ce slogan reflète l’importance capitale de maintenir les progrès réalisés dans l’élimination du paludisme et souligne la responsabilité collective de la population à préserver ce précieux acquis.

En mettant l’accent sur la certification obtenue, ce slogan rappelle à chacun l’importance de rester vigilant et engagé dans la lutte contre le paludisme, afin de garantir un avenir sans cette maladie dévastatrice en Algérie.

Elle constitue aussi une opportunité pour :

  • Souligner les progrès accomplis en matière de prévention de la réintroduction et de lutte contre le paludisme en rappelant l’importance de la détection et de la prise en charge rapide des cas de paludisme ;
  • S’engager davantage pour prévenir la réintroduction et la reprise de la transmission locale du paludisme par une riposte immédiate et efficace ;
  • Informer et sensibiliser aux mesures de prévention contre le paludisme ;
  • Promouvoir la collaboration et la coordination intersectorielle particulièrement dans la lutte anti vectorielle.

Cet accomplissement majeur souligne la nécessité d’une vigilance constante, étant donné la présence persistante de facteurs de risque climatiques et environnementaux favorisant la réintroduction du paludisme.

La décision de tenir la célébration à Tamanrasset revêt une symbolique particulière. En raison de sa vaste superficie et de sa position géographique, cette région enregistre plus de 90 % du total des cas de paludisme notifiés et confirmés par le laboratoire national de référence du paludisme (LNR).

Ces cas, bien que tous importés, ont été gérés avec succès sans qu’il y ait eu de reprise de la transmission locale. Ainsi, en choisissant Tamanrasset, les organisateurs souhaitent mettre en lumière les défis uniques auxquels cette région est confrontée dans la lutte contre le paludisme et souligner les succès obtenus dans la gestion efficace de la maladie, malgré ces défis.

Le paludisme, également connu sous le nom de malaria, est une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par les piqûres de moustiques infectés du genre Anopheles.

C’est l’une des maladies les plus répandues dans le monde, touchant principalement les régions tropicales et subtropicales, où les conditions environnementales favorisent la reproduction des moustiques vecteurs.

  • Les symptômes

Les symptômes du paludisme peuvent varier d’une personne à l’autre, mais ils incluent généralement :

  •  de la fièvre,
  • des frissons,
  • des maux de tête ;
  • des douleurs musculaires.

Dans les cas graves, la maladie peut entraîner des complications telles que :

  • des troubles neurologiques,
  • une anémie sévère,
  • voire le décès si elle n’est pas traitée rapidement et efficacement.

  • Les populations les plus vulnérables

Les populations les plus vulnérables au paludisme sont souvent :

  •  les enfants de moins de cinq ans,
  • les femmes enceintes ;
  • les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

De plus, les régions les plus touchées par la maladie sont souvent celles où l’accès aux soins de santé est limité et où les conditions de vie favorisent la propagation du parasite.

  • La lutte contre le paludisme

La lutte contre le paludisme repose sur plusieurs stratégies, notamment la prévention des piqûres de moustiques à l’aide de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’utilisation de médicaments prophylactiques chez les personnes à risque et la pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des habitations pour tuer les moustiques vecteurs.

Des efforts considérables ont également été déployés pour développer des vaccins antipaludiques efficaces, bien que leur déploiement et leur accessibilité restent des défis majeurs.

Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme au cours des dernières décennies, la maladie reste un problème de santé publique majeur dans de nombreuses régions du monde, avec des millions de cas et de décès chaque année. La recherche continue et l’engagement mondial sont essentiels pour atteindre l’objectif d’éliminer cette maladie dévastatrice une fois pour toutes.

Depuis 2000, le monde a mobilisé plus de 50 milliards de dollars  pour soutenir les efforts de lutte contre le paludisme et d’élimination de cette maladie, ce qui a permis d’éviter 2,1 milliards de cas de paludisme et 11,7 millions de décès associés à ce fléau entre 2000 et 2022.

Cet investissement a réduit de moitié le taux de mortalité due au paludisme, qui est passé de 29 décès pour 100 000 habitants à risque en 2000 à 14,3 décès pour 100 000 habitants à risque en 2022, malgré la pandémie de COVID-19.

En 2023, l’OMS a approuvé le R21/Matrix M, le deuxième vaccin antipaludique après le RTS,S (qui a été approuvé en 2021). Ces deux vaccins seront déployés dans 19 pays de la Région africaine cette année et offriront un nouvel espoir à des centaines de milliers d’enfants qui risquent de mourir des suites de paludisme.

Le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde montre comment le paludisme touche de manière disproportionnée les groupes vulnérables tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes, les communautés rurales et les personnes déplacées.

Les nourrissons et les jeunes enfants représentent environ 80 % de la mortalité, tandis que des études montrent que les enfants de moins de cinq ans issus des ménages les plus pauvres d’Afrique subsaharienne ont cinq fois plus de chances d’être infectés par le paludisme que les enfants issus des ménages les plus riches. Outre les enfants et les femmes, d’autres groupes à haut risque tels que les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées dans leur propre pays ont été répertoriés dans certaines régions.

C. B