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Célébration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA : ‘‘Agissons ensemble pour un accès universel’’.

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
3 décembre 2024

L’Algérie a célébré la Journée Mondiale de Lutte contre le SIDA le 1er décembre 2024, sous le slogan national “Agissons ensemble pour un accès universel”. Cette journée, organisée par le Ministère de la Santé avec le soutien de l’ONUSIDA Algérie, à Alger, a mis en lumière l’engagement du pays pour l’accès universel aux soins et la continuité des services liés au VIH.

La cérémonie a eu lieu en présence de Dr Djamal Fourar, Directeur Général de la Prévention et de la Promotion de la Santé au Ministère de la Santé, et de Dr Soraya Alem, Directrice et Représentante de l’ONUSIDA Algérie.

L’événement a été marqué par une exposition de stands et plusieurs conférences, abordant des thèmes essentiels dans la lutte contre le VIH. Parmi les sujets traités, on note :

  • ‘’La situation mondiale du VIH’’, présentée par Dr Soraya Alem, Représentante de l’ONUSIDA Algérie.
  • ‘’Le VIH/SIDA en Algérie : Bilan et perspectiv, avec les interventions de Dr A. Bouchala et A. Hammadi (DHPPS/MS).
  • ‘’Le rôle de la société civile dans l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH’’, présenté par M. Boufenissa.
  • ‘’L’implication de la société civile dans l’élimination de la transmission mère-enfant’’, par M. Bourouba.
  • ‘’ Contribution du ministère de la Jeunesse et des Sports à la lutte contre le Sida’’, présentée par Dr Hamlaoui

Un film documentaire sur le SIDA, réalisé par le Lycée National des Arts Ali Maachi, a également été projeté, ajoutant une dimension culturelle à la journée.

Dr. Djamel Fourar a rappelé l’objectif fondamental de cette journée : sensibiliser la population mondiale et renforcer l’engagement collectif pour éradiquer cette pandémie. Il a souligné les efforts continus de l’Algérie dans la lutte contre le VIH, en mettant en avant les actions de prévention, de sensibilisation et d’accès universel aux soins. “L’Algérie reste résolument engagée à garantir des soins de qualité à toutes les personnes vivant avec le VIH, tout en poursuivant ses efforts pour éradiquer ce fléau”, a-t-il affirmé.

Il a également rappelé l’importance de la coopération avec l’ONU et les organisations internationales, soulignant que la lutte contre le SIDA ne saurait être gagnée que par une action collective et solidaire.

Dr. Soraya Alem a débuté son discours en exprimant la solidarité envers les personnes vivant avec le VIH et en rendant hommage aux disparus dans la lutte contre cette pandémie. Elle a également salué les efforts de ceux qui se sont consacrés à la lutte contre le VIH/sida en Algérie, citant des figures emblématiques telles que : Professeur Abdelmadjid Boufermouh ; Professeur Youssef Mehdi, Professeur Abdelaziz Taj Eddine et Adel Zaddam”Qu’ils reposent en paix et que Dieu les accueille dans Son vaste paradis”, a-t-elle ajouté.

Bien que l’Algérie présente un faible taux de prévalence du VIH comparé à d’autres pays, notamment africains, les 24 000 cas enregistrés en 2023 rappellent la nécessité de poursuivre la lutte.

Depuis 1998, l’Algérie est un modèle en matière de lutte contre le VIH, offrant gratuitement des traitements antirétroviraux et menant des programmes de prévention et de sensibilisation à l’échelle nationale.

Dr. Alem a salué les efforts de l’Algérie, et a fait écho aux propos de Madame Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, qui a salué les progrès réalisés par le pays dans le cadre du Plan d’action stratégique national 2024-2028.

Dr. Alem a conclu son discours en appelant à une coopération renforcée entre le gouvernement, la société civile et les organisations internationales pour garantir un avenir sans VIH, non seulement pour l’Algérie, mais pour le monde entier.

Elle a également partagé le message du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, à l’occasion de cette journée mondiale de lutte contre le SIDA, soulignant l’importance de maintenir l’engagement mondial pour éradiquer le VIH.

‘’Ensemble, agissons pour un accès universel aux soins et mettons fin à la pandémie du VIH/SIDA.’’

‘‘La situation mondiale du VIH, présentée par Dr Soraya Alem, Représentante de l’ONUSIDA Algérie’’

Dr. Soraya Alem a exposé la situation mondiale du VIH, en soulignant les progrès réalisés et les défis restants. Elle a précisé que, malgré les avancées significatives en matière de traitement et de prévention, le VIH continue de représenter une menace majeure pour la santé mondiale. Les nouvelles infections sont en baisse, mais des disparités persistent, particulièrement dans certaines régions du monde. Dr. Alem a également insisté sur la nécessité de maintenir l’engagement global pour atteindre les objectifs de l’ONUSIDA et éliminer le VIH d’ici 2030.

Pour rappel, Dans son dernier rapport annuel, l’Onusida annonce une baisse historique des infections au VIH en 2023. Bien que les progrès soient réels, l’agence souligne que la lutte contre le VIH avance encore trop lentement pour atteindre l’objectif d’éradication d’ici 2030.

En 2023, entre 1 million et 1,7 million de personnes ont contracté le VIH, marquant une baisse significative par rapport aux pics des années passées. “Moins de personnes ont été infectées cette année qu’à tout autre moment depuis la fin des années 1980”, indique le rapport. Cette diminution de 69 % par rapport au pic de 2,1 millions de cas en 2004 est un progrès notable, mais le virus continu de faire des victimes. En 2023, l’Onusida estime que 630 000 personnes sont décédées des suites de maladies liées au VIH.

L’Onusida reste optimiste mais ferme dans ses objectifs. L’agence des Nations Unies ambitionne de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Toutefois, le rapport note que les progrès réalisés ne sont pas suffisants pour atteindre cet objectif. “Le monde n’est pas sur la bonne voie pour y parvenir”, avertit l’Onusida. Les avancées demeurent trop lentes.

Malgré les progrès, une part importante des personnes infectées reste sans traitement. L’Onusida chiffre à environ 10 millions le nombre de personnes qui, encore aujourd’hui, n’ont pas accès aux traitements antirétroviraux, indispensables pour contrôler le virus et empêcher sa multiplication. Sans ces traitements, l’éradication du VIH semble encore loin.

Si les chiffres de l’Onusida montrent des progrès importants dans la lutte contre le VIH, le chemin reste semé d’embûches. L’objectif de l’éradication d’ici 2030 est ambitieux, mais nécessitera un effort mondial renforcé, notamment en matière d’accès aux soins et de prévention.

Le VIH/SIDA en Algérie : Bilan et perspectives, avec les interventions de Dr A. Bouchala et A. Hammadi (DHPPS/MS).

Dr. A. Bouchala et A. Hammadi ont présenté un bilan détaillé de la situation du VIH en Algérie. Ils ont souligné les efforts constants du pays pour contenir l’épidémie, notamment grâce à l’accès gratuit aux traitements antirétroviraux et aux programmes de prévention. Cependant, ils ont aussi abordé les défis persistants, tels que la stigmatisation et la désinformation, qui freinent l’efficacité des campagnes de prévention. Ils ont enfin évoqué les perspectives pour les années à venir, notamment avec la mise en œuvre du Plan stratégique national pour la période 2024-2028.

‘’Le rôle de la société civile dans l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH, présenté par M. Boufenissa’’.

M. Boufenissa a mis en avant l’importance du rôle de la société civile dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Il a expliqué comment les associations et les ONG soutiennent les malades, non seulement en termes d’accès aux soins, mais aussi en offrant des services d’accompagnement psychosocial. Il a insisté sur l’importance de l’engagement communautaire pour réduire la stigmatisation et favoriser l’observance des traitements. Selon lui, la société civile joue un rôle clé dans l’intégration des personnes vivant avec le VIH dans la société.

‘’L’implication de la société civile dans l’élimination de la transmission mère-enfant, par M. Bourouba’’ .

M. Bourouba a abordé l’implication de la société civile dans la lutte contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant (eTME). Il a expliqué les actions mises en place pour sensibiliser les femmes enceintes et les soutenir dans l’accès aux soins. Grâce à l’éducation et à des programmes de prévention ciblés, la société civile joue un rôle essentiel pour garantir que chaque grossesse soit surveillée et que les enfants nés de mères porteuses du VIH soient protégés. Il a également salué les partenariats entre les ONG, le gouvernement et les institutions internationales qui permettent de renforcer cette lutte.

‘’Contribution du ministère de la Jeunesse et des Sports à la lutte contre le Sida, présentée par Dr Hamlaoui’’.

Dr. Hamlaoui a détaillé la contribution du ministère de la Jeunesse et des Sports dans la lutte contre le VIH/SIDA. Il a souligné que la jeunesse est un public clé dans la prévention, et que son ministère met en place des programmes éducatifs et de sensibilisation ciblant les jeunes. Ces initiatives, menées à travers des camps, des ateliers et des événements sportifs, visent à promouvoir des comportements sains et à lutter contre les stéréotypes associés au VIH. Dr. Hamlaoui a également évoqué la création de partenariats avec des associations pour renforcer la mobilisation et sensibiliser davantage à l’importance du dépistage et de la prévention.

Professeur N. Achour, infectiologue, à El Kattar: ‘’L’Importance du suivi Clinique et Psychologique dans la prise en charge des patients VIH’’

Pr. Achour a insisté sur le suivi clinique et psychologique. ‘’Il est vrai que, souvent, nous sommes pris de court. Nous manquons parfois des moyens nécessaires pour réaliser la charge virale ou mesurer le taux de CD4. Parfois, nous sommes un peu ralentis, mais cela ne signifie pas que nous ne suivrons pas le patient ou que nous lui fixerons un rendez-vous lointain. Il est essentiel de continuer à revoir le patient en consultation, de manière rapprochée. Des examens complémentaires doivent être demandés, et bien sûr, il est crucial d’approfondir l’interrogatoire. Rester clinicien avant toute autre chose est fondamental. Le clinicien joue un rôle très important, tout comme celui du psychologue. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.

Mots clés : ONUSIDA ; VIH ; Algérie ; ONU ; Alem ; traitement Sida