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Cauchemars nocturnes : le fromage est-il en cause ?

Edité par : Dr Imad BOUARISSA | Docteur en médecine
4 juillet 2025

Une étude canadienne explore les liens possibles entre alimentation et rêves perturbants, et pointe un suspect inattendu : les produits laitiers, notamment chez les personnes intolérantes au lactose.

Une équipe de chercheurs de l’Université MacEwan, au Canada, a mené une étude sur 1 082 étudiants pour mieux comprendre comment ce que nous mangeons pourrait influencer notre sommeil et nos rêves. Publiée dans ‘’Frontiers in Psychology’’, cette étude a examiné plusieurs facteurs : qualité du sommeil, contenu onirique, habitudes alimentaires, état de santé physique et mental.

Les participants ont indiqué, via questionnaire, s’ils percevaient un lien entre leur alimentation et la survenue de cauchemars.

Résultat : seulement 5,5 % estimaient que leur régime alimentaire influençait leurs rêves, en particulier après consommation de sucreries, plats épicés ou produits laitiers.

Les données révèlent une association significative entre intolérance au lactose, symptômes gastro-intestinaux et mauvais rêves. Chez les personnes souffrant d’intolérance, les produits laitiers pourraient induire un inconfort digestif nocturne. Cet inconfort perturberait alors le sommeil et favoriserait les cauchemars.

 « Les cauchemars sont plus fréquents et plus intenses chez les individus intolérants au lactose, surtout en cas de troubles digestifs marqués », explique le Dr Tore Nielsen, auteur principal de l’étude. « Le lien est cohérent, car nous savons que les signaux corporels influencent l’activité onirique. »

Les cauchemars récurrents peuvent entraîner des réveils en sursaut, une sensation de malaise et une aversion progressive pour le sommeil, aggravant encore les troubles nocturnes. Ce cercle vicieux pourrait, à terme, nuire à l’équilibre émotionnel et à la santé mentale.

Dr Nielsen précise : « Les réveils nocturnes provoqués par des rêves angoissants peuvent conduire à une fragmentation du sommeil, ce qui empêche le cerveau de récupérer correctement. »

Si les résultats se confirment, une prise en charge nutritionnelle ciblée pourrait suffire à réduire les cauchemars et améliorer la qualité du sommeil. Toutefois, la relation entre alimentation et sommeil n’est pas univoque. D’autres facteurs peuvent entrer en jeu : stress, troubles digestifs chroniques, hygiène de vie, ou même sommeil perturbé influençant les habitudes alimentaires. « Il est possible que certaines personnes mangent mal parce qu’elles dorment mal, et non l’inverse. Les liens sont complexes et doivent encore être clarifiés. », souligne Dr Nielsen.

Pour valider ces observations, les chercheurs recommandent la réalisation d’études expérimentales contrôlées, avec une plus grande diversité de profils : âges, régimes alimentaires, origines sociales. Une expérimentation est déjà envisagée où les participants consommeraient du fromage ou un aliment témoin avant de dormir, afin d’observer les effets sur leur sommeil et leurs rêves.

En attendant davantage de preuves, les personnes sujettes à des cauchemars fréquents peuvent essayer de tenir un carnet de suivi.

L’objectif : identifier d’éventuelles corrélations entre certains aliments et les troubles du sommeil.

Chaque jour, il est recommandé de noter :

  • Les heures de coucher et de lever
  • La durée et la qualité du sommeil
  • La présence ou non de cauchemars
  • Les repas consommés, en particulier le dîner

Il est préférable d’introduire un seul aliment à la fois, et de conserver une alimentation équilibrée. Ce suivi peut être fait avec l’aide d’un médecin ou d’un diététicien.

  • Certaines personnes intolérantes au lactose pourraient être plus exposées aux cauchemars, surtout en cas de troubles digestifs nocturnes.
  • Le fromage ou les produits laitiers ne sont pas directement responsables des cauchemars, mais l’inconfort qu’ils provoquent peut altérer le sommeil.
  • Une approche diététique personnalisée pourrait améliorer la qualité du sommeil chez les sujets sensibles.
  • Des recherches plus poussées sont nécessaires pour confirmer ces liens et mieux comprendre l’interaction entre alimentation, système digestif et activité onirique.

Mots clés : santé ; cauchemar ; fromage ; alimentation ; digestif ; nocturne ;