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Cancer : l’aspirine, un espoir inattendu contre les métastases…

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
9 mars 2025

Un médicament courant aux vertus insoupçonnées Le traitement du cancer pourrait-il reposer sur un médicament aussi simple que l’aspirine ? Depuis 1968, des études suggèrent que cette molécule, connue pour soulager la douleur et réduire la fièvre, pourrait aussi jouer un rôle protecteur contre la propagation du cancer. Au-delà de ses effets anti-inflammatoires, l’aspirine limiterait le risque de métastases, c’est-à-dire la dissémination des cellules cancéreuses vers d’autres organes. 

Des analyses rétrospectives menées sur des essais cliniques montrent que la prise régulière d’aspirine chez les patients atteints d’un cancer pourrait réduire la mortalité de 20% à 36%. L’effet semble particulièrement bénéfique pour les cancers du sein, du poumon et du pancréas. Cependant, c’est dans le cancer colorectal héréditaire (notamment le syndrome de Lynch) que les résultats sont les plus marquants. 

Face à ces données encourageantes, le ‘’NICE (National Institute for Health and Care Excellence)’’, l’agence de référence en santé au Royaume-Uni, recommande depuis 2020 l’aspirine pour prévenir les récidives chez les patients atteints du syndrome de Lynch. Cette reconnaissance institutionnelle confirme l’intérêt croissant des chercheurs pour ce médicament dans la lutte contre le cancer. 

Si l’effet anticancéreux de l’aspirine est bien documenté, les mécanismes précis expliquant son efficacité contre les métastases restent encore en cours d’étude. Plusieurs hypothèses sont avancées : 

  • Un effet anti-inflammatoire puissant : L’aspirine inhibe la production de prostaglandines, des molécules qui favorisent l’inflammation et qui sont impliquées dans la progression tumorale. En réduisant l’inflammation, elle pourrait freiner le développement du cancer. 
  • Une action sur les plaquettes sanguines : Des recherches montrent que les cellules cancéreuses utilisent les*plaquettes pour se protéger et se diffuser dans l’organisme. L’aspirine, en fluidifiant le sang et en réduisant l’agrégation plaquettaire, pourrait empêcher ces cellules de migrer et de coloniser d’autres organes. 
  • Un impact sur les cellules tumorales : L’aspirine pourrait aussi influencer directement le métabolisme des cellules cancéreuses en modulant certains gènes impliqués dans leur prolifération et en favorisant leur destruction programmée (apoptose). 

Malgré ces résultats prometteurs, l’aspirine n’est pas un remède miracle. Son usage prolongé n’est pas sans risques, notamment en raison de ses effets secondaires potentiels comme les saignements gastro-intestinaux ou les ulcères. C’est pourquoi les chercheurs insistent sur la nécessité de ne pas l’utiliser sans avis médical, surtout chez les patients souffrant de troubles digestifs ou sous traitement anticoagulant. 

Les chercheurs poursuivent leurs investigations pour mieux comprendre l’impact de l’aspirine sur le cancer et identifier les profils de patients qui pourraient en tirer le plus grand bénéfice. De nouveaux essais cliniques sont en cours pour confirmer ces découvertes et, peut-être, ouvrir la voie à une utilisation plus large de l’aspirine dans la prévention et le traitement des cancers. 

En attendant, ces résultats rappellent l’importance de la recherche sur des solutions accessibles et peu coûteuses, qui pourraient révolutionner la prise en charge du cancer dans le futur.

Mots clés : cancer ; santé ; aspirine ; tumorales ; anti-inflammatoire ;