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Cancer du sein : ne pas se faire dépister tôt augmente nettement le risque de mortalité, selon une vaste étude

Edité par : Dr. Wioletta Julia Puzio | Docteur en médecine
2 octobre 2025

Une nouvelle recherche, publiée jeudi dans le British Medical Journal (BMJ), confirme l’importance capitale du dépistage précoce du cancer du sein. Les femmes qui ne réalisent pas leur premier examen de mammographie présentent un risque de décès nettement plus élevé, même 25 ans plus tard.

Cette étude a exploité les données du programme national suédois de dépistage couvrant près d’un demi-million de femmes invitées entre 1991 et 2020. L’âge d’entrée dans le programme était fixé à 50 ans, puis abaissé à 40 ans à partir de 2005.

Près d’un tiers des femmes (32,1 %) n’ont pas effectué leur première mammographie. Celles qui ont refusé ou négligé ce premier examen se sont révélées par la suite :

  • moins assidues aux dépistages ultérieurs,
  • plus souvent diagnostiquées à un stade avancé de la maladie,
  • et plus exposées au risque de décès.

L’incidence du cancer du sein sur 25 ans était similaire entre les deux groupes (environ 7,7 %). En revanche, la mortalité divergeait fortement :

  • 9,9 décès pour 1000 femmes parmi celles n’ayant pas fait leur premier dépistage,
  • contre 7 décès pour 1000 chez celles qui l’avaient effectué.

Cela représente un sur-risque de 40 %, dû principalement à un retard de détection qui laisse évoluer la maladie silencieusement jusqu’à un stade difficile à traiter.

Les auteurs rappellent que la mammographie est l’outil le plus fiable pour la détection précoce. Détecter un cancer au tout début augmente considérablement les chances de guérison, réduit la nécessité de traitements lourds (chimiothérapie, mastectomie) et améliore la qualité de vie.

Selon les chercheurs, la participation à la première campagne de dépistage constitue un “investissement à long terme dans la survie”. Le comportement adopté face à ce premier rendez-vous médical serait un indicateur fort du pronostic futur.

Comme toute étude observationnelle, ce travail ne peut établir une causalité directe : d’autres facteurs (niveau socio-économique, mode de vie, accès aux soins) peuvent influencer les résultats. Néanmoins, les données restent solides et concordent avec les recherches précédentes confirmant l’efficacité du dépistage organisé.

  • Ne pas attendre les symptômes : le cancer du sein évolue souvent silencieusement. La douleur n’apparaît qu’à un stade avancé.
  • Suivre le calendrier de dépistage : une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans, dès 40 ans si facteurs de risque familiaux.
  • Surveiller les signes d’alerte : boule dans le sein, écoulement ou rétraction du mamelon, modification de la peau, rougeur persistante.
  • Adopter une hygiène de vie protectrice : limiter l’alcool, maintenir un poids stable, pratiquer une activité physique régulière.
  • Parler avec son médecin : un suivi personnalisé est indispensable pour les femmes à haut risque (antécédents familiaux, mutations BRCA1/2, traitements hormonaux prolongés).

Les experts appellent les systèmes de santé à mieux informer, soutenir et encourager les femmes dès leur premier dépistage. L’adhésion initiale au programme est déterminante pour sauver des vies.

Cette étude rappelle une vérité simple mais cruciale : faire sa première mammographie à temps, c’est se donner les meilleures chances de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

Mots clés : cancer ; sein ; dépistage ; précoce ; santé ; maladie ; mortalité ;

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