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Augmentation des intoxications liées aux drogues : Le service de toxicologie de Bab El Oued tire la sonnette d’alarme

Edité par : Rania Reffad | journaliste
11 juin 2025

L’Algérie connaît ces dernières années une augmentation préoccupante des taux de consommation de drogues, notamment chez les jeunes, ce qui représente un danger imminent pour les individus et la société dans son ensemble. Le service de toxicologie du centre hospitalo-universitaire de Bab El Oued a enregistré une hausse du nombre de cas d’intoxication liés à la consommation de drogues, reflétant ainsi l’expansion de ce phénomène destructeur.

La médecin du service de toxicologie de l’hôpital universitaire Bab El Oued, dr Bousebet Chaima, a déclaré que le phénomène de la consommation de drogues ne se limite plus à une catégorie spécifique de la société, mais s’est largement répandu dans différents milieux, y compris chez les femmes et même chez les enfants. Elle a souligné qu’une augmentation notable du nombre de consommateurs a été constatée ces dernières années, alors que la conscience sociale des dangers liés à ce phénomène reste limitée, ce qui conduit certains à le banaliser.

Dr Bousebet a expliqué que certains enfants qui arrivent aux services de soins ont un parent dépendant, ce qui crée pour eux un environnement non sécurisé susceptible de les faire glisser sur la même voie. Ce qui aggrave la situation, c’est l’absence de surveillance sociale et la normalisation dangereuse de ce phénomène.

Parmi les substances consommées en grande quantité par la jeunesse algérienne, on cite :

  •  Le cannabis (zattla)
  • Le “saroûkh”
  •  La cocaïne
  •  Le sénateur
  •  La poudre “ghabra”
  •  L’ecstasy

Ces substances figurent parmi les drogues les plus dangereuses en raison de leurs effets physiques et psychiques dévastateurs, pouvant conduire à la mort ou à des maladies mentales chroniques.

De son côté, la médecin du service de toxicologie de l’hôpital de Bab El Oued, dr ‘’Ben Fifi Hamida’’, a confirmé que le phénomène de la consommation de drogues résulte de plusieurs facteurs interconnectés, parmi lesquels :

  •  La désintégration familiale et la faiblesse du rôle des familles en matière d’orientation et de surveillance.
  •  La faiblesse du contrôle parental dans un contexte de parents occupés ou séparés.
  •  L’influence des réseaux sociaux, notamment Facebook et TikTok, qui promeuvent souvent une culture occidentale en contradiction avec les valeurs et principes de la société algérienne islamique.
  •  Les troubles psychologiques, tels que l’anxiété et la dépression, poussant les jeunes à fuir la réalité.
  •  La faiblesse de la personnalité et l’incapacité à prendre des décisions judicieuses.
  •  La situation sociale précaire comme la pauvreté et le chômage, qui pousse certains individus à consommer des drogues pour échapper à la réalité, voire à en faire le commerce pour subvenir à leurs besoins.

Dr Ben Fifi a appelé à l’adoption de campagnes de sensibilisation efficaces et continues, ciblant toutes les couches de la société, en particulier les jeunes et les adolescents. Elle a insisté sur l’importance d’impliquer :

  •  Les mosquées, à travers les sermons du vendredi et les cours religieux.
  •  Les écoles et les centres éducatifs par des programmes de sensibilisation structurés.
  •  Les universités, en tant qu’espaces rassemblant un grand nombre de jeunes.
  • Solutions médicales et communautaires pour lutter contre le fléau des drogues
  •  Traitements psychologiques et médicaux spécialisés.
  • Création de centres spécialisés dans le traitement de la dépendance, équipés de psychiatres, de toxicologues et de médecins généralistes.
  •  Traitement médicamenteux : utilisation de médicaments aidant le dépendant à surmonter les symptômes du sevrage physique et psychologique.
  • Thérapie cognitivo-comportementale : pour corriger les schémas de pensée et les comportements menant à la dépendance.
  •  Accompagnement psychologique à long terme : car la dépendance est une maladie chronique nécessitant un soutien continu et non un traitement ponctuel.
  •  Organisation de séances de sensibilisation dans les écoles, collèges et lycées sur les dangers des drogues.
  •  Inclusion de matières éducatives stimulant la pensée positive et la prévention des mauvaises fréquentations.
  •  Formation des parents aux méthodes de dialogue efficace avec leurs enfants et à la surveillance bienveillante sans oppression.

Mots-clés : drogues, consommation, santé, danger, intoxication, campagnes de sensibilisation, rôle de la famille.