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Anémie et carence en fer

Edité par : Fairouz kh | Journaliste
17 décembre 2022

Lors d’un media training organisé en faveur des journalistes en santé, le 17 décembre 2022, le professeur Issam Friqaa, chef de service de transfusion sanguine au CHU Mustapha-Pacha, arévélé que plus de 50% de la population souffre d’anémie, en raison d’une grave carence en fer.

En fait, il a expliqué que l’anémie ferriprive est une maladie complexe due à une carence en fer dans l’organisme causée soit par des pertes de sang, soit par un manque de fer dans l’alimentation ainsi que d’autres facteurs. Ses conséquences sont dues non seulement par l’absence de symptômes mais aussi de diagnostic, a-t-il ajouté. 

L’anémie par carence en fer est souvent asymptomatique. Si elle s’accentue, elle provoque une fatigue, un essoufflement, des maux de tête, une constipation, une chute de cheveux, une perte de la mémoire, en plus de l’accélération du rythme cardiaque et l’apparition de douleurs musculaires.

Le fer est le principal composant de l’hémoglobine. Il est responsable de la transmission de l’oxygène dans le sang, des poumons vers les autres organes du corps, les muscles et les tissus. Il intervient également dans le processus de division cellulaire. 

Le professeur a souligné que tout déséquilibre en taux de fer peut affecter le corps. La carence en fer chez les enfants et les adolescents peut aussi influer sur leur cursus scolaire, provoquer un retard dans lacroissance et des perturbations dans la distribution d’oxygène dans le sang. Cette carence nécessite une correction par la prescription de médicaments par le médecin traitant.

Le même intervenant, qui occupe également le poste de président du conseil scientifique au niveau de l’Agence nationale du sang, a ajouté que la carence en fer est classée en 9e position sur les 26 facteurs de risque qui entraînent diverses maladies, selon les données de l’OMS. Cela est dû à l’absence de diagnostic et à un approvisionnement sanguin insuffisant.

Pour sa part, la chef de service gynécologie-obstétrique au CHU Lamine-Debaghine de Bab El Oued, à Alger, la professeure Fadhila Medassi, aévoqué le danger de la carence en fer chez la femmeen particulier. Cette carence provoque l’anémie et nuit à la santé générale de la femme. D’autant plus que les femmes perdent une certaine proportion de leur sang pendant leurs menstruations. Les femmes ont besoin de cinq fois plus de fer que les hommes pendant la grossesse.

Les apports nutritionnels conseillés sont de 9 mg par jour pour les femmes qui allaitent et de 25 mg pour les femmes enceintes, car le flux sanguin maternel augmente. Une grande partie est absorbée par lefœtus, ce qui lui permet de survivre six mois après la naissance et acquérir ensuite un stock suffisant en fer à travers l’allaitement et la nutrition.

D’autre part, elle estime que même si les femmes enceintes sont en bonne santé, la nutrition seule ne suffit pas à répondre à leurs besoins en fer. Il faut plutôt prescrire des médicaments de supplémentationpour éviter d’atteindre le stade d’anémie, qui peut plonger la femme enceinte, lors de l’accouchement,dans un état comateux et conduire même à son décèssi la situation n’est pas corrigée.

Dans le même contexte, elle a décrit l’anémie comme le berceau de toutes sortes de maladies virales chez la femme enceinte, appelant au passage à un bon suivi de la carence en fer et de l’anémie chez la femme pendant et après la grossesse, pendant la ménopause, et même les enfants, en procédant à des analyses biologiques. 

La professeure a évoqué aussi les mesures prises par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en mettant en place un programme national de suivi des grossesses, et ce, en lançant un guide spécial pour réduire le taux de mortalité chez cette catégorie, notamment lors de la survenue d’hémorragies, exprimant son regret de ne pas avoir ausculté beaucoup de femmes.

F.K