Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Ouacim Kouidri, a reçu jeudi l’ambassadeur du Zimbabwe en Algérie, M. Vusumuzi Ntonga, pour une réunion axée sur l’approfondissement des liens de coopération entre les deux pays dans le domaine pharmaceutique. L’objectif central : développer une stratégie commune pour renforcer l’accès aux médicaments sûrs, efficaces et produits localement, tout en jetant les bases d’un partenariat industriel durable à haute valeur ajoutée.

Un enjeu médical de premier plan

Dans un contexte africain marqué par une dépendance massive aux importations pharmaceutiques — plus de 70 % des médicaments consommés sur le continent proviennent de l’étranger — cette initiative bilatérale répond à un impératif sanitaire urgent : améliorer l’autonomie thérapeutique des États africains. Pour le Zimbabwe, qui fait face à des pénuries chroniques de médicaments essentiels, la coopération avec l’Algérie ouvre la voie à un approvisionnement régulier en traitements de qualité, certifiés et produits selon les normes internationales de bonnes pratiques de fabrication (BPF).

Cap sur l’exportation et le transfert de technologie

L’Algérie, forte de son infrastructure pharmaceutique moderne, ambitionne d’exporter vers le Zimbabwe une gamme de médicaments couvrant plusieurs domaines thérapeutiques prioritaires : antibiotiques, antidiabétiques, antihypertenseurs, analgésiques, traitements contre les maladies infectieuses et les affections chroniques. Le ministre Kouidri a souligné la capacité du pays à produire à grande échelle tout en maintenant un haut niveau de contrôle qualité, grâce à ses laboratoires publics (comme Saidal) et ses entreprises privées certifiées.

Au-delà de l’exportation, les discussions ont également porté sur le transfert de compétences et de technologies. L’Algérie propose un partenariat industriel structurant : installation d’unités de production sur le sol zimbabwéen, formation de personnel local, co-développement de formules pharmaceutiques, et partage de savoir-faire technique. Cette approche intégrée permettrait au Zimbabwe de renforcer son autonomie tout en stimulant la création d’emplois qualifiés.

Une dynamique politique et économique renforcée

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de la visite officielle en Algérie du président Emmerson Mnangagwa, au cours de laquelle il a pu constater le niveau d’expertise algérien, notamment lors de sa visite de l’usine Saidal d’El-Harrach. Cette initiative bilatérale traduit la volonté des deux pays d’aller au-delà des échanges commerciaux ponctuels pour bâtir une coopération stratégique sur le long terme.

Vers une souveraineté sanitaire africaine

Ce rapprochement s’inscrit dans une vision continentale portée par l’Union africaine, qui vise à produire localement 60 % des médicaments consommés en Afrique d’ici 2040. Le partenariat Algérie–Zimbabwe constitue un levier concret pour atteindre cet objectif, en mutualisant les ressources, en développant les compétences locales et en réduisant la dépendance aux circuits d’approvisionnement internationaux souvent vulnérables, comme l’a montré la crise du Covid-19.

Une réponse économique aux défis de demain

Du point de vue économique, cette coopération représente une opportunité pour les deux pays :

• Pour l’Algérie : renforcer ses exportations hors hydrocarbures, stimuler sa balance commerciale et valoriser ses investissements industriels.
• Pour le Zimbabwe : bénéficier de médicaments à moindre coût, réduire les dépenses en devises pour les importations et stimuler la relance de son tissu industriel pharmaceutique.

Une vision partagée au service de la santé et du développement durable

En s’appuyant sur l’expérience algérienne et sur un dialogue politique renforcé, cette coopération pharmaceutique vise à construire un modèle d’intégration régionale fondé sur la solidarité, la sécurité sanitaire et la prospérité commune. Une alliance médicale et industrielle porteuse d’espoir pour les populations africaines, en quête d’un meilleur accès aux soins et d’une souveraineté thérapeutique durable.

Mots clés : pharmaceutique ; Algérie ; Zimbabwe ; Kouidri ; santé ; médicament ;

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