En à peine trois semaines, l’Algérie enregistre un tournant décisif dans la modernisation de son système de sécurité sociale. Plus de 613 000 cartes ‘’Chifa’’, indispensables au remboursement des soins et à la délivrance des médicaments, ont été actualisées directement dans les pharmacies conventionnées, selon les chiffres communiqués par la Direction de la modernisation relevant du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Une modernisation en profondeur du parcours de soins
Jusqu’ici, l’actualisation des cartes ‘’Chifa’ nécessitait systématiquement un déplacement des assurés vers les agences de la CNAS (Caisse Nationale des Assurances Sociales des travailleurs salariés). Désormais, grâce à l’intégration du service dans les officines via l’application ‘’Chifa Officine’’, l’ensemble de la procédure peut s’effectuer sur place, au moment de l’achat des médicaments. Cette simplification représente un véritable progrès en matière de gestion administrative et de qualité de service, surtout pour les personnes âgées, les patients chroniques et les assurés habitant dans des zones éloignées.
Un dispositif opérationnel dans plus de 12 000 officines
Lancée il y a une vingtaine de jours, cette opération d’envergure s’appuie sur un réseau national de plus de 12 000 pharmacies conventionnées avec la CNAS. Ce maillage dense du territoire permet de désengorger les agences sociales et de rapprocher davantage les services des assurés.
La Direction de la modernisation précise que cette campagne d’actualisation massive se déroule « avec fluidité, sans aucun incident technique majeur ». Une réussite qui illustre la solidité des infrastructures numériques déployées en amont pour accompagner cette réforme.
Une avancée numérique stratégique pour la sécurité sociale
La mise en place de ce service s’inscrit pleinement dans la stratégie de numérisation des services publics de santé et de protection sociale, engagée par le ministère du Travail. L’objectif est double : d’une part, réduire la charge administrative et les délais de traitement ; d’autre part, sécuriser et actualiser en temps réel les données des assurés sociaux.
En permettant un accès immédiat aux données médicales et administratives, cette interconnexion entre la CNAS et les officines contribue aussi à prévenir les fraudes, à éviter les anomalies de remboursement et à garantir un suivi rigoureux des soins délivrés.
Des bénéfices concrets pour les patients et le système de santé
Sur le terrain, les effets sont déjà perceptibles. Les assurés sociaux peuvent :
- Mettre à jour leur carte sans rendez-vous ni délai d’attente.
- Retirer directement leurs médicaments après actualisation.
- Gagner un temps précieux, notamment en cas d’urgence médicale.
Pour le personnel des officines, cette simplification permet également une meilleure gestion des stocks et des ordonnances, tout en évitant les litiges administratifs fréquents liés à des cartes non actualisées.
Un partenariat institutionnel exemplaire
Ce projet numérique a vu le jour grâce à un protocole d’accord signé entre la CNAS et le Syndicat National Algérien des Pharmaciens d’Officine (SNAPO). Cette coopération public-privé témoigne d’une synergie efficace entre les institutions étatiques et les professionnels de santé, un modèle de gouvernance appelé à se développer dans d’autres domaines du système de santé algérien.
Une étape clé vers l’e-santé en Algérie
Au-delà de l’actualisation des cartes, cette évolution ouvre la voie à des perspectives plus larges : gestion numérique des dossiers médicaux, suivi automatisé des traitements chroniques, téléconsultations sécurisées et dématérialisation progressive des procédures médicales. La modernisation du système ‘’Chifa’’ constitue ainsi l’une des premières briques concrètes d’un futur écosystème national de santé numérique.
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