Le 4ème congrès de la chirurgie gynécologique est un grand rendez-vous de la chirurgie gynécologique qui réuni des gynécologues, des chirurgiens et des chirurgiens urologues. Ces spécialistes sont conviés à discuter des thèmes aussi complexes que la chirurgie du prolapsus et du placenta accreta. A citer aussi la chirurgie du cancer du sein, du cancer de l’ovaire, la chirurgie oncologique pelvienne ou encore les endométrioses profondes, problèmes tous liés au recours croissant à la pratique de la césarienne et qui causent plusieurs décès chez les femmes.
Pr Mokrane Medjtoh : ‘’Réduire le recours à la césarienne’’
Pr Mokrane Medjtoh, chef de service gynécologie-obstétrique de centre hospitalo-universitaire (CHU) ‘’Nafissa Hamoud’’, a appelé vendredi, en marge de ce 5eme congrès de gynécologie, à réduire le recours à la césarienne, compte tenu de « ses graves conséquences » sur la santé de la femme.
Le spécialiste a affirmé que « la césarienne sauve souvent la vie de la maman et de son bébé. En revanche, elle est à l’origine de plusieurs problèmes de santé dont le placenta accreta, voire parfois des problèmes au niveau de l’appareil digestif et de la vessie, causant ainsi des hémorragies pouvant mettre en péril la vie de la femme ».
Conséquences de la chirurgie du placenta accerta
Le Pr Medjtoh a qualifiant la chirurgie du placenta de très compliquée, compte tenu du nombre considérable de transfusion de poches de sang qu’elle exige.
Le placenta accreta consiste en une anomalie du positionnement du placenta sur l’utérus. Au lieu d’être fixé sur l’endomètre utérin, il est directement au contact du myomètre (la partie musculeuse, qui travaille durant l’accouchement). Ce cas de figure est de moins en moins rare, mais concerne plutôt les femmes qui ont déjà subi une césarienne ou celles qui ont auparavant accouché à plusieurs reprises, ou dont l’âge est supérieur à 35 ans.
Selon des spécialistes, on peut diagnostiquer un placenta accreta grâce à l’IRM. S’il est associé à un placenta praevia, on peut les détecter simultanément grâce aux saignements révélateurs durant la fin de la grossesse. Dans d’autres situations, il n’est décelé qu’à l’accouchement.
Ils rappellent aussi que le placenta va abîmer le myomètre utérin. Il peut, au moment de l’accouchement, entraîner une hémorragie très importante. Parfois, une ablation de l’utérus s’impose pour éviter des complications trop dangereuses. Cependant, dans certains cas, la grossesse et l’accouchement se déroulent sans trop d’encombres.
Une suspicion anténatale d’accreta permet d’orienter la patiente vers une équipe entraînée et disposant d’un plateau technique performant.
Prolapsus ou descente d’organes : ‘’ Une femme sur deux est atteinte du prolapsus génital’’.
Les prolapsus génitaux sont des pathologies féminines, bénignes mais fréquentes. Il s’agit de la descente dans le vagin des différents organes qui reposent sur le plancher pelvien : l’utérus, la vessie ou le rectum.
On estime qu’environ 40 à 50 % des femmes, au-delà de 45 ans, présenteront un prolapsus plus ou moins évolué et constaté lors d’un examen gynécologique.
« 17% des femmes atteintes de cette pathologie manifestent des symptômes comme la rétention urinaire, l’apparition d’une masse dans la partie inférieure de l’appareil génital, les troubles digestifs et la constipation, outre des problèmes d’ordre sexuel, selon le spécialiste.
En effet, la plupart seront peu symptomatiques et un peu plus de 10% d’entre eux conduiront à un geste chirurgical.
Le Pr Medjtoh a rappelé que les chirurgiens algériens ne recourent plus, depuis 2019, à la technique de prothèse, en raison de son inefficacité et des complications qu’elle cause aux femmes au fil du temps. « Une femme sur deux est atteinte du prolapsus génital après la cinquantaine et la ménopause », a-t-il précisé.
Le même intervenant a rappelé les facteurs de risque notamment l’âge, les accouchements répétés, certains antécédents chirurgicaux. De plus, il faut noter aussi toutes les situations responsables d’hyper pression prolongée ou répétée sur le périnée, telles que :
- Une constipation ;
- Une toux chronique ;
- Une obésité ;
- Un travail physique dur ou la pratique intensive de certains sports.
Deux journées riches d’échanges d’expériences..
Notons que les organisateurs, ont voulu que durant ces 2 jours, les professionnels présents venus de l’Algérie entière échangent au plus près de la pratique quotidienne avec le plus grand nombre d’experts. Le programme du congrès est également construit autour de plusieurs conférences plénières, espaces de communication et de partages d’expériences fondamentaux pour les gynécologues-obstétriciens, urologues et chirurgiens digestifs présents.
De nombreuses opérations chirurgicales ont été effectuées au niveau du service Gynécologie-obstétrique au centre hospitalo-universitaire (EHU) Nafissa Hamoud (ex-Parnet), diffusées en direct au profit des conférenciers au Palais de la culture “Moufdi-Zakaria”, en sus de plusieurs conférences.
B. C.