Les travaux du 3ème Congrès de la Société algérienne de chirurgie du genou, de la hanche et de l’arthroscopie (SAGHA), qui a porté sur le thème :’’ La reprise des prothèses totales de la hanche et du genou’’, ont été ce vendredi 03 novembre, à Oran, et ce pour Trois jours. Des spécialistes Algériens, et étrangers ont animé, des conférences, des symposiums et des ateliers sur divers dossiers autour de la chirurgie orthopédique, notamment les prothèses totales, ainsi que l’arthroscopie.
Un riche programme
Plusieurs thématiques autour de la reprise des prothèses, comme : “la planification dans la reprise de la PTH”, “les nouveaux matériaux dans la reprise de la PTH”, “l’équilibre lombo-pelvien et échec de la prothèse totale de la hanche”, “reprise totale du genou : aspects techniques en dix étapes”, “profil clinique et fonctionnel des gonarthrosiques opérés par prothèse totale du genou”, ont été à l’ordre du jour de ce Congés.
L’arthroscopie a été également le sujet de plusieurs interventions, comme “Intérêt de l’arthroscopie dans les ostéotomies tibiales hautes”, “Intérêt de l’enseignement de la chirurgie arthroscopique”, “Qu’est-ce qu’une arthroscopie blanche : Analyse de 407 cas d’arthroscopies pour lésions méniscales”.
‘’Les prothèses ont une durée de vie limitée‘’
Le président du Congrès, Pr Mohamed Medjahed, a expliqué l’importance de ce genre de rencontre et de rappeler que les prothèses ont toutes une durée de vie, qui peut être longue ou courte, selon plusieurs paramètres, ce qui fait qu’elles sont appelées, tôt ou tard, à être reprises et changées.
« La durée de vie d’une prothèse totale de la hanche (PTH) ou du genou dépend de la qualité de la prothèse elle-même, de la qualité de l’intervention chirurgicale et d’autres paramètres en rapport avec le respect d’un ensemble de mesures que le patient doit observer suite à la chirurgie », a indiqué Pr Medjahed.
« Une prothèse totale de la hanche ou du genou peut durer une trentaine d’années comme elle peut durer à peine dix, sans parler des prothèses ratées qui doivent être reprises peu de temps après l’intervention », a-t-il ajouté.
Les dangers de la consommation des corticoïdes, sans avis médical
Des experts ont rappelé, en marge de cet évènement, les dangers de la consommation des corticoïdes, sans avis médical, pour augmenter le poids, notamment sur les os.
En effet, des dizaines de cas de jeunes filles, présentant de graves problèmes osseux, ont été observés suite à la consommation de corticoïdes pour des raisons non-médicales et sans l’avis d’un spécialiste.
Sur ce point, le Pr Lyes Aït El Hadj, président de la SAGHA et chef de l’unité des urgences à l’hôpital Boukheroufa Abdelkader de Ben Aknoun à Alger, a indiqué que sur 600 opérations chirurgicales bilatérales et simultanées de pose de prothèses totales de la hanche qu’il a effectué, depuis 2013, une centaine concernait de jeunes filles âgées entre 18 et 22 ans. Ces patientes ont consommé des corticoïdes de manière excessives et sans avis médical dans le but augmenter leurs poids.
« Cette consommation a conduit à la nécrose de la tête fémorale des deux hanches, ce qui a nécessité la pose de prothèses totales bilatérales », a-t-il déploré.
Toujours sur le même sujet, le chef de service de chirurgie orthopédique à la clinique Fellaoucen, relevant du CHU d’Oran, le Pr Mohamed Medjahed, a confirmé qu’il a été également confronté à ce genre de cas, avec une dizaine de patientes qu’il a opéré pour la pose de prothèse totale da la hanche.
Les spécialistes ont appelé à faire preuve de plus de vigilance quant à la consommation de corticoïdes pour des raisons non-médicales et sans avis d’un spécialiste.
Projet pour la formation de chirurgiens orthopédistes algériens sur la simulation en arthroscopie
L’autre point qui a marqué ce 3e Congrès est vers le lancement de la formation de chirurgiens orthopédistes algériens en arthroscopie sur simulateur.
« Nous avons tout un programme pour la formation de nos chirurgiens orthopédistes en arthroscopie sur simulateur en Tunisie, en partenariat avec l’ATSA », a indiqué le président de la SAGHA, Lyes Ait El Hadj en expliquant l’importance de maitriser les techniques de l’arthroscopie virtuellement, sur un simulateur, avant de passer à la chirurgie réelle sur les patients.
De son coté, le président de l’ATSA, Pr Mustapha Koubaa a fait savoir que l’ATSA est la première association africaine qui s’intéresse à la simulation en arthroscopie, ajoutant que son objectif c’est de former les chirurgiens tunisiens, maghrébins et africains en arthroscopie. « Nous avons acquis un matériel de pointe qui permet de simuler les opérations orthopédiques les plus complexes », a-t-il encore affirmé.
B.C.