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1er congrès national de pneumologie : ‘’Cap sur la médecine personnalisée et lancement d’une enquête nationale sur les maladies rares’’

Edité par : Chabane Bouarissa | Journaliste
25 novembre 2023

Le premier congrès de la Société algérienne de pneumologie (SAP) qui s’est tenu les 24 et 25 novembre 2023 à  l’hôtel Sheraton, à Alger, sous le thème de : ‘’La pneumologie à l’ère de la médecine personnalisée’’, a été une occasion pour plus de 800 participants d’échanges scientifiques et de partage. Pas moins aussi de 20 associations scientifiques et des start-up activant dans le domaine, ont été présentes à cet événement scientifique.

Des participants de différentes spécialités telles que  la pneumologie, l’infectiologie, la cardiologie, l’anatomo-pathologie, la médecine interne, la réanimation, l’immunologie, la bactériologie, la chirurgie thoracique et la médecine générale, qui sont en première ligne pour accompagner et orienter les malades, d’étudier les nouvelles données dans la prise en charge de la tuberculose pulmonaire.

Pr Rachida Khelafi ‘‘De la notion de personne en médecine à celle de médecine personnalisée’’

Pr Rachida Khelafi, cheffe du  service de pneumologie «B» au centre hospitalo-universitaire de Béni Messous, à Alger, et secrétaire générale de la SAP, a souligné que l’objectif de cette rencontre scientifique est de discuter des avancées récentes dans le domaine de la pneumologie, de partager les connaissances des uns et des autres et de stimuler la collaboration entre experts algériens et entre experts algériens et étrangers.

« Ce congrès offre également l’occasion aux différentes équipes médicales de présenter leurs recherches et de partager leurs expériences », a-t-elle ajouté en expliquant le choix de la thématique.  « La pratique de la pneumologie en Algérie, comme partout dans le monde, a connu un grand progrès, illustré à travers la médecine personnalisée qui vise à adapter un traitement en fonction des caractéristiques génétiques, moléculaires et environnementales spécifiques de chaque patient atteint d’affection respiratoire, améliorant ainsi l’efficacité des traitements et le pronostic», dira-t-elle.

Et de préciser que grâce à la recherche médicale, aux avancées technologiques et la découverte de nouvelles molécules, les patients atteints d’affections respiratoires peuvent bénéficier d’un diagnostic plus précoce, d’une prise en charge plus efficace et d’un meilleur pronostic».

Un programme scientifique riche et varié..

Durant les deux journées, le programme scientifique s’est intéressé  aux données biologiques, environnementales et des thérapeutiques spécifiques. Ces données sont adaptées aux patients atteints de pathologies respiratoires tels que l’asthme, la BPCO, les PID, l’oncologie thoracique, maladies rares.

Des conférences et des ateliers autour de ce programme ont été animés par des experts algériens et étrangers en tuberculose. En parallèle des communications orales et des ateliers, des symposiums et des communications affichées sont au programme de ce rendez-vous.

Cette importante manifestation scientifique, a été l’occasion aussi pour traiter les sujets sur les prises en charge diagnostique et thérapeutique de diverses pathologies respiratoires basées sur des cas cliniques, des expériences des différentes équipes médicales et de nouvelles recommandations.

La première journée du congrès

Les ateliers de la première journée du congrès sont interéssé au rôle majeur des paramédicaux dans la vaccination anti grippal et maladies respiratoires, l’éducation thérapeutique aux appareillages respiratoires

Notons aussi  le profil moléculaire de sensibilisation aux acariens en Algérie, prise en charge d’une toux chronique : cas cliniques, HTAP : Vue par le pneumologue et le cardiologue et comment conduire une revue systémique /méta analyse.

Des ateliers pour les paramédicaux lors de la 2e journée..

Il s’agit d’ateliers sur l’Analyse technique et pièges diagnostiques, Place de la VNI dans l’IRC, Bilan des Pneumopathies interstitielles, EFR : cas clinique, Covid et séquelles et la prise en charge de l’angiœdeme héréditaire dans le cadre de l’urgence.

D’autres ateliers du 2e jour concernent les formes particulières du cancer du poumon, intérêt de l’échographie thoracique en pratique et Asthme aigue grave comment le prendre en charge en réanimation.

Plusieurs participants ont fait part de leur disposition à former les spécialistes algériens en matière d’implantation en pneumologie interventionnelle, une technique indisponible dans les hôpitaux en Algérie.

Notons aussi que durant ce Congrès des ateliers de formation ont été organisés au profit des paramédicaux des services de pneumologie pour une meilleure prise en charge des patients.

Lancement d’une enquête nationale sur les maladies rares

En marge de ce congrès, la société algérienne de Pneumologie (SAP) et l’Institut national de santé publique (INSP) ont signé, une convention portant sur le ‘’lancement d’une enquête nationale sur les maladies rares et l’établissement d’un registre national sur ces maladies notamment pulmonaires’’.

S’exprimant à cette occasion,  Pr. Merzak Gharnaout, président de la SAP, a rappelé que son association est présente à travers les 58 wilayas du pays, mettant en avant le rôle de l’INSP, en « facilitant cette opération et en lui conférant davantage d’efficacité ».

Pour M. Gharnaout, le lancement d’une enquête nationale et l’élaboration d’un registre national sur les maladies rares permettra de recenser ces maladies, d’alléger la souffrance des familles et de réduire leurs déplacements aux hôpitaux.

Il a également cité certaines maladies telles que l’hypertension pulmonaire, la fibrose et quelques types rares de tuberculose.

Deux prix annuels pour le travail distingué de 2 spécialistes algériens en phtisio-pneumologie.

La SAP a institué 2 prix, récompensant chaque année le travail distingué de 2 spécialistes algériens en phtisio-pneumologie. Le 1er perpétuant la mémoire et l’apport exceptionnel à cette discipline, du Pr Pierre Chaulet, décédé en 2012, et le second, en hommage au Pr Djilali Larbaoui, décédé en 2011.

Bienvenue dans l’ère de la médecine personnalisée

‘’Ma Santé, Ma Vie’’ profite de cette occasion pour vous rapporter juste une définition sur cette approche médicale.

  • Qu’est-ce que c’est la médecine personnalisée ?

L’expression ‘‘ médecine personnalisée’’ (MP) est aujourd’hui très répandue. On la retrouve tant dans les appels à projets scientifiques que dans les discours des pouvoirs publics, des représentants d’institutions, des professeurs d’université en médecine ou en sciences et des médecins généralistes. Les développements scientifiques autour des phénotypes cliniques et des mécanismes physiopathologiques sous-jacents sont le fondement de la prédiction de l’histoire naturelle et de la réponse au(x) traitement(s).

La personnalisation thérapeutique et, plus largement, de la médecine 4P (personnalisée, prédictive, préventive et participative) trouvent leurs origines dans ces progrès. De nombreuses maladies respiratoires chroniques sont dès maintenant concernées : cancer bronchique, asthme, BPCO, fibrose pulmonaire, apnées du sommeil, hypertension pulmonaire, mucoviscidose…

Tous les professionnels que nous avons rencontrés s’accordent à dire que la MP est avant tout une médecine au ‘’cas par cas’’. Une médecine visant à administrer aux patients un traitement exactement adapté à leurs antécédents médicaux, à leur état physiologique et aux caractéristiques moléculaires de leur tumeur,….

« Le principe de la médecine personnalisée consiste à sélectionner un traitement sur la base des résultats de tests biologiques et moléculaires pratiqués sur la tumeur en vue de proposer une option complémentaire au traitement standard », dira un des congressistes.

Donc, au lieu de demander aux patients d’adapter leurs habitudes de vie aux protocoles de traitements, il vaudrait peut-être mieux faire le chemin inverse en ajustant les prises en charge aux modes de vie des patients.

Ne pourrait-on pas, effectivement, limiter un certain nombre d’échecs thérapeutiques en réfléchissant à la manière dont des protocoles pourraient se décliner au regard des caractéristiques et des possibilités des patients ? Ne s’agirait-il pas, alors, d’un modèle de prise en charge équitable, personnalisé et ajusté ?

B.C.