“Telle mère, telle fille”, “si tu veux épouser la fille, regarde la mère”… Ces dictons sur la ressemblance entre une mère et sa fille sont nombreux, mais souvent réducteurs. Pourtant, la question “Tu trouves que je ressemble à ma mère ?” est fréquemment posée par de nombreuses femmes, parfois avec une certaine appréhension, car, en vieillissant, la ressemblance devient inévitable, tant sur le plan physique que comportemental.
Le processus d’imitation dès le plus jeune âge
Ce phénomène n’est pas seulement lié à l’apparence, mais aussi à la manière de se comporter. Le processus psychologique d’imitation commence très tôt dans la vie. Il se manifeste par un phénomène appelé “genre du même”, où l’enfant s’identifie plus facilement au parent du même sexe, tout en ressentant le besoin de se différencier de l’autre parent.
L’impact de l’attachement
La psychologue clinicienne Djenat Yakoubi, souligne que “le type d’attachement développé avec la mère joue un rôle clé dans cette identification”. Un attachement insécurisé peut compliquer ce processus, car si la mère n’est pas perçue comme un modèle sécurisant, l’identification devient plus difficile.
La ressemblance physique et psychologique
Sur le plan physique, la ressemblance avec la mère peut se produire, car elle dépend en grande partie de la génétique. Cette ressemblance favorise l’identification et l’imitation. Toutefois, en ce qui concerne la personnalité, plusieurs possibilités existent :
- Se construire en opposition à sa mère.
- Reproduire les comportements de sa mère.
- Adopter une forme de résilience, en prenant ce qu’il y a de positif dans le modèle maternel et en laissant de côté les aspects négatifs, créant ainsi son propre modèle.
La ressemblance atteint son apogée à 33 ans
Une étude menée par la compagnie d’assurance américaine Progressive, auprès de 2 000 personnes, a révélé que l’âge moyen auquel on commence à ressembler à ses parents est de 30 ans, certains participants observant même des similitudes dès leurs 20 ans.
Une étude du Dr Julian De Silva sur la ressemblance mère-fille
Pour approfondir ce phénomène, le Dr Julian De Silva, chirurgien esthétique londonien, a interrogé plus de 2 000 personnes. Il a découvert que, chez les femmes, la ressemblance avec la mère commence généralement autour de la trentaine, vers 33 ans, souvent après la naissance du premier enfant. Cette période coïncide fréquemment avec la maternité, puisque c’est à cet âge que beaucoup deviennent mères, notamment au Royaume-Uni.
Un phénomène commun dès la trentaine
Plus de la moitié des participants ont déclaré avoir commencé à adopter des comportements similaires à ceux de leurs parents dès la trentaine. En détail, 52 % des femmes ont observé cela entre 30 et 35 ans, 26 % entre 35 et 40 ans, et 10 % seulement après 40 ou 50 ans.
Les hommes suivent le même chemin à 33 ans

Les hommes, quant à eux, commencent également à ressembler à leur père vers 33,4 ans, tant sur le plan physique que comportemental.
Un processus inévitable
“Nous finissons tous par ressembler à nos parents à un moment donné de notre vie, et c’est quelque chose qu’il faut célébrer”, souligne le Dr Julian De Silva. Selon lui, devenir parent est un déclencheur majeur, mais les facteurs liés au mode de vie jouent également un rôle important.
Ce processus est inévitable, mais de plus en plus de personnes cherchent à le retarder. C’est pourquoi l’âge moyen de la première chirurgie esthétique a baissé : il est désormais de 37 ans pour les femmes et 43 ans pour les hommes.
Beaucoup tentent ainsi de retarder l’apparition de certaines similitudes avec leurs parents, dans le but d’améliorer leur apparence et leur confiance en eux.
Pour autant, ce n’est pas une règle absolue. Certaines femmes peuvent choisir de se différencier et de trouver leur propre identité, indépendamment de leur mère.
Trouver son propre chemin
Si l’on ne souhaite pas ressembler à sa mère, il est possible de se créer une identité propre de manière épanouie. La psychologue clinicienne Djenat Yakoubi. souligne que “prendre conscience de ses schémas de répétition et de ses insécurités” est essentiel. Un suivi psychologique peut être utile pour se distancier et entamer un processus de différenciation. Cela passe par des changements dans ses habitudes de vie, la fixation de limites vis-à-vis de sa mère, notamment si elle est perçue comme trop envahissante.
L’objectif est de créer un “espace psychique” propre, permettant de se différencier tout en conservant les valeurs positives de sa mère. Il est également nécessaire de “faire le deuil de la mère idéalisée”, d’accepter ses imperfections et de lui pardonner pour avancer sans rester prisonnier de blessures passées.
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