Les opioïdes, tels que la prégabaline, le tramadol et le trihexyphenidyl, sont des médicaments antidouleur puissants, mais souvent associés à des risques de dépendance. Leur popularité en Algérie est grande, des millions d’Algériens ont reçu ces prescriptions. Mais avec des abus et des risques graves liés à leur usage inapproprié, un durcissement des règles avait été décidé. Depuis février 2024, ces médicaments sont soumis à des ordonnances sécurisées, tout comme leurs homologues plus puissants comme la morphine.
Le tramadol, la prégabaline et le trihexyphenidyl sont désormais classés comme psychotropes par le ministère de la santé et de la réforme hospitalière. Dans un arrêté daté du 14 février 2024, paru au journal officiel n°37 du 5 juin dernier, le ministère de la santé a inscrit, dans la liste des produits classés comme psychotropes, la prégabaline, utilisée pour traiter l’épilepsie ; le tramadol, un analgésique ; le trihexyphenidyl, utilisé pour traiter la maladie de Parkinson.
Mais faut-il pour autant s’inquiéter de leur prescription ? Non, tant qu’ils sont utilisés correctement. Les conseils pour une prise sécurisée sont essentiels pour éviter les risques tout en bénéficiant de leur efficacité.
Quand utiliser ces opioïdes ?
Les opioïdes comme le tramadol sont principalement utilisés pour traiter les douleurs aiguës dites “nociceptives”, dues à des lésions de tissus périphériques (brûlures, traumatismes, suites opératoires). Cependant, ils ne sont pas indiqués pour toutes les douleurs. Par exemple, les douleurs dentaires ou les lombalgies aiguës doivent d’abord être traitées par des médicaments comme le paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Pour les coliques néphrétiques, les anti-inflammatoires stéroïdiens se révèlent plus efficaces que les opioïdes.
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De plus, les opioïdes ne sont pas adaptés aux migraines. Il est également recommandé d’éviter les médicaments contenant de la poudre d’opium, tels que la Lamaline ou l’Izalgi, même s’ils ne sont pas encore soumis aux mêmes restrictions que le tramadol et la codéine.
Voici quelques opioïdes médicamenteux :
- l’oxycodone;
- la morphine;
- l’hydromorphone;
- le fentanyl;
- la codéine;
- la méthadone.
Les risques des opioïdes
Risques liés à l’utilisation des opioïdes prescrits
Bien que les opioïdes soient souvent prescrits pour traiter la douleur, leur utilisation peut comporter des risques pour la santé, notamment la dépendance (l’accoutumance) et le risque de surdose. Un usage inadéquat, même sous prescription médicale, peut entraîner des conséquences graves pour l’utilisateur.
Limiter les risques liés aux opioïdes prescrits
Pour réduire les risques associés à la prise d’opioïdes prescrits, voici quelques précautions à suivre :
- Évitez les mélanges avec d’autres dépresseurs comme l’alcool et les benzodiazépines.
- Respectez scrupuleusement la posologie et les recommandations de votre médecin. Si vous avez des difficultés à suivre ces recommandations, consultez votre médecin.
- Conservez les médicaments dans leur emballage d’origine pour bien connaître leur nature et leurs instructions de consommation.
- Rangez les opioïdes dans un endroit sécurisé, hors de portée des enfants et des adolescents.
- Retournez les médicaments périmés ou non utilisés à la pharmacie, afin d’éviter leur mauvais usage. Ne jetez pas les médicaments dans les toilettes ou les lavabos, afin de protéger l’environnement et la santé publique.
Risques liés aux opioïdes sur le marché illégal
Les opioïdes obtenus sur le marché illégal comportent des risques beaucoup plus élevés en raison de la contamination et de l’incertitude de leur composition. Une personne consommant ces substances, même occasionnellement, peut se retrouver en état de surdose accidentelle, même sans avoir consommé une grande quantité. La surdose survient lorsque l’organisme ne peut plus supporter la quantité de substances toxiques qu’il ingère.
Précautions pour limiter les risques de surdose
Il est possible de réduire les risques liés à la surdose lors de la consommation d’opioïdes ou d’autres substances psychoactives provenant du marché illégal, bien que ces risques demeurent importants. L’usage prudent et l’accès à des ressources de soutien, telles que des traitements de substitution ou des services d’accompagnement, peuvent aider à prévenir ces dangers.
L’usage non médical, prolongé, abusif ou sans supervision médicale de ces médicaments peut mener à la dépendance et à d’autres problèmes de santé.
Quand faut-il s’inquiéter de la dépendance ?
La dépendance ne se développe pas en quelques jours, mais il est essentiel de rester vigilant après une prise prolongée. Si le médicament est utilisé pour d’autres raisons que la gestion de la douleur, comme pour améliorer le sommeil ou procurer un sentiment de bien-être, il est temps de consulter. De même, lorsque la personne cherche à augmenter les doses pour ressentir un effet plus intense, il s’agit d’un signal d’alerte.
Si vous prenez ces médicaments depuis plusieurs semaines ou mois, n’arrêtez pas brusquement. Un sevrage soudain peut entraîner des symptômes violents, risquant de vous pousser à reprendre le médicament et d’entretenir la dépendance. Il est important de consulter votre médecin pour un sevrage progressif.
Conseils pour un usage en toute sécurité
- Respectez la prescription : Ne prenez les opioïdes que pour la douleur spécifique pour laquelle ils vous ont été prescrits.
- Ne partagez pas votre prescription : Ne donnez jamais vos médicaments à d’autres personnes.
- Consultez votre médecin : Si vous êtes sous opioïdes depuis un certain temps, consultez un professionnel avant d’arrêter ou de modifier votre traitement.
Les opioïdes comme la codéine et le tramadol sont des médicaments efficaces contre certaines douleurs, mais leur utilisation nécessite des précautions. Un suivi médical est crucial pour éviter les risques de dépendance.
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