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Pourquoi certaines personnes ont-elles du mal à s’excuser ?

Edité par : Djenat Yakoubi | Psychologue clinicienne
12 janvier 2025

Nous avons tous, à un moment ou un autre, fait des erreurs qui nécessitent des excuses : une parole maladroite, une réaction disproportionnée ou un comportement inapproprié. Pourtant, s’excuser est loin d’être une simple formalité. C’est une compétence essentielle pour maintenir des relations harmonieuses. Cependant, certaines personnes éprouvent des difficultés à reconnaître leurs torts et à présenter des excuses sincères.

Le refus de s’excuser peut être perçu comme un manque de validation de l’autre. Cela revient à nier les émotions de la personne concernée, ce qui peut être vécu comme un manque de respect. Ce comportement fragilise les liens affectifs, mais certaines personnes ont encore du mal à admettre leurs erreurs.

S’excuser implique de reconnaître ses erreurs, mais cet exercice de remise en question est difficile pour certains. Les personnes égocentrées, notamment les profils narcissiques, ont souvent du mal à analyser l’impact de leurs actions. Elles sont moins sensibles aux émotions des autres et trouvent difficile de se remettre en cause. Les narcissiques ont particulièrement de la difficulté à faire preuve d’empathie.

Pour les personnes ayant un caractère orgueilleux ou perfectionniste, s’excuser peut être perçu comme un aveu de faiblesse. Ces individus sont exigeants avec eux-mêmes et ont du mal à accepter l’idée de commettre des erreurs. Ce type de personnalité ressent l’excuse comme une menace à l’égo. Pour eux, admettre une faute devient un affront à leur perfection et une remise en question de leur valeur.

À l’inverse, une faible estime de soi peut également expliquer les difficultés à s’excuser. Pour certaines personnes, s’excuser signifie s’exposer au jugement de l’autre. La peur de décevoir ou de se diminuer aux yeux des autres peut rendre l’excuse particulièrement difficile. Ce phénomène est lié à un schéma de honte et d’imperfection, selon lequel ces individus se sentent constamment inadéquats et ont une sensibilité accrue aux critiques.

Au-delà du profil psychologique, l’éducation et l’environnement familial jouent un rôle déterminant dans la capacité à s’excuser. Comme toute compétence relationnelle, savoir présenter des excuses s’apprend au fil du temps. Les modèles parentaux influencent beaucoup cette capacité. Certains parents, par peur de perdre leur autorité, ne s’excusent jamais auprès de leurs enfants. Cette attitude crée un mauvais exemple et des attentes irréalistes. Cette absence d’exemple enseigne à l’enfant que l’adulte doit être irréprochable.

Une éducation trop stricte peut également rendre difficile l’admission des erreurs. Les enfants punis sévèrement peuvent développer une phobie de l’échec, rendant l’excuse encore plus compliquée à faire. De telles personnes ont du mal à accepter leurs fautes par peur des conséquences émotionnelles. À l’inverse, survaloriser systématiquement un enfant et minimiser ses erreurs peut également nuire à son développement, en l’empêchant de prendre conscience de ses responsabilités.

Il est essentiel d’adopter une approche d’autocompassion pour réussir à s’excuser. L’erreur, même commise avec de bonnes intentions, doit être perçue comme une opportunité d’apprentissage. Apprendre à se pardonner soi-même et à faire preuve de tolérance envers ses erreurs permet de mieux accepter ses fautes et de s’excuser plus facilement.

Les difficultés à s’excuser sont liées à une combinaison de facteurs psychologiques, familiaux et sociaux. Pour certains, il s’agit d’une question de manque d’empathie, d’orgueil, ou d’estime de soi faible. Pour d’autres, c’est l’éducation ou les modèles parentaux qui influencent leur difficulté à admettre leurs erreurs. Cultiver l’autocompassion et comprendre que l’erreur fait partie de l’humanité sont des étapes importantes pour apprendre à s’excuser de manière sincère et restaurer des relations harmonieuses.

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