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La grippe, un facteur de risque insoupçonné d’infarctus Cardiaque

Edité par : Dr Mohamed Tahar Aissani | Docteur en medecine
11 novembre 2024

Une récente étude néerlandaise publiée dans le ‘‘NEJM Evidence’’  révèle une forte association entre l’infection grippale confirmée par test PCR et l’augmentation du risque d’infarctus du myocarde (IDM) dans la semaine suivant l’infection.

Ce risque, multiplié par plus de six, est particulièrement prononcé chez les personnes sans antécédents de maladies coronaires. Cette recherche, qui s’appuie sur une large base de données néerlandaise, corrobore les résultats de travaux antérieurs, notamment une étude de 2018. La grippe serait donc un déclencheur d’infarctus du myocarde, potentiellement en raison d’effets inflammatoires et coagulants. Face à ces données, les chercheurs encouragent la vaccination antigrippale, notamment pour les personnes à risque cardiovasculaire.

Les liens entre infections virales et événements cardiovasculaires suscitent depuis quelques années l’intérêt de la communauté médicale. Dans cette lignée, l’étude néerlandaise vient confirmer les préoccupations.

L’infection grippale, confirmée par PCR, multiplierait par six le risque d’infarctus du myocarde au cours de la semaine suivant le diagnostic.

Ce phénomène est encore plus marqué chez les patients sans antécédents de maladies coronaires, un fait intrigant que les chercheurs cherchent à expliquer.

L’étude a analysé les données de plus de 158 000 tests PCR réalisés entre 2008 et 2019 sur des individus âgés de 35 ans et plus. Sur ces tests, 26 221 ont été confirmés positifs pour la grippe, dont 406 ont été associés à des cas d’infarctus du myocarde.

En comparant les données de la semaine suivant le test positif avec celles de l’année précédant ou suivant cet événement, les chercheurs ont observé un risque multiplié par 6,16 d’IDM durant cette période critique.

Les raisons derrière cette association ne sont pas entièrement élucidées. Cependant, l’hypothèse d’une activation des voies inflammatoires et de la coagulation, ou encore d’une déstabilisation des plaques athéromateuses, est avancée. Chez les patients sans antécédents coronaires, ces mécanismes pourraient se révéler particulièrement dangereux en l’absence de traitements antithrombotiques préventifs.

Ces résultats soulignent une dimension souvent négligée de la prévention cardiovasculaire : la vaccination antigrippale. En effet, elle pourrait non seulement protéger contre les complications respiratoires, mais aussi réduire le risque d’événements cardiovasculaires graves chez les patients infectés.

« Cette étude confirme l’importance de la vaccination pour les patients présentant un risque cardiovasculaire. C’est une mesure simple mais efficace qui pourrait sauver des vies. », commente le cardiologue et chercheur.

En conclusion, les résultats de cette étude néerlandaise, corroborés par des travaux antérieurs, renforcent l’appel des experts en faveur de la vaccination antigrippale. Les personnes âgées, particulièrement vulnérables, pourraient bénéficier d’une meilleure protection contre la grippe, et indirectement, contre les risques cardiovasculaires qu’elle induit.

Mots clés : antécédents coronaires; grippe; infarctus du myocarde; PCR; plaques athéromateuses; prévention; risque cardiovasculaire; vaccination antigrippale

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