La chaleur a un impact significatif sur la santé physique et mentale. En effet, les températures élevées ont tendance à aggraver les troubles anxieux. De nombreuses personnes interrogées lors de journées de canicule expriment : « Je pourrais gifler tout le monde. Je suis constamment irritable. Mon corps ne parvient pas à se reposer, je suis épuisée et anxieuse. » Ce phénomène est ce que les spécialistes appellent la ‘’thermophobie’’.
Qu’est-ce que c’est ?
Du grec ancien thermós, « la chaleur », et de phobos, « l’effroi, la crainte », la thermophobie désigne la peur irraisonnée de la chaleur. La thermophobie est une phobie, avec une peur de la chaleur, d’une chose ou même la peur du temps chaud. Elle est liée à une température élevée.
La thermophobie est la peur ou l’aversion pour la chaleur et les endroits chauds.
Chaleur intense : impacts sur la santé mentale et physique
À mesure que le thermomètre grimpe jusqu’à atteindre des niveaux comme 35°C, 37°C, 40°C, voire 46°C, et que la chaleur étouffante persiste, la sécrétion continue de cortisol (l’hormone du stress) épuise le corps et le cerveau.
Cela se traduit par des troubles du sommeil, une augmentation de l’anxiété, des fringales, et d’autres symptômes.
Selon des psychologues, la chaleur ne fait qu’amplifier des fragilités déjà présentes, révélant ainsi un malaise physique et mental. Cette augmentation de la température peut déclencher des états d’angoisse, de panique, voire des comportements agressifs chez certaines personnes.
Quels sont les symptômes de la thermophobie ?
La thermophobie se manifeste d’abord par une tendance à éviter les situations. Les individus concernés par cette peur de la chaleur préfèrent rester à l’intérieur aux heures les plus chaudes et évitent les endroits où les températures sont élevées.
Elle peut également se traduire par une anxiété physique et psychique, une accélération du rythme cardiaque, une sensation de malaise avec essoufflement et hyperventilation. Ces symptômes sont associés à des sueurs profuses, une hyperventilation, des nausées et un sentiment intense d’une catastrophe imminente et l’impression d’être pris au piège.
Quelles sont les causes ?
La thermophobie se distingue des autres phobies par son lien possible avec des troubles thyroïdiens tels que l’hyperthyroïdie.
En dehors des causes médicales, cette phobie peut également être attribuée :
- au stress,
- à une prédisposition génétique,
- à des expériences traumatiques antérieures.
Il est ainsi conseillé de consulter un médecin en présence de cette peur persistante de la chaleur et de la sensation continue de chaleur corporelle.
Comment la diagnostiquer ?
La thermophobie peut être le symptôme d’une condition organique, nécessitant une consultation médicale si la chaleur est mal supportée. Le médecin prescrira un bilan sanguin pour exclure un dysfonctionnement thyroïdien, car la thermophobie est souvent associée à l’hyperthyroïdie, où les hormones thyroïdiennes augmentent la chaleur corporelle en stimulant la consommation d’oxygène.
Il est crucial de différencier la thermophobie des bouffées de chaleur ou d’une sensibilité accrue aux températures élevées. Contrairement aux bouffées de chaleur de la ménopause qui sont paroxystiques et accompagnées de rougeurs et de sueurs, la thermophobie est un état permanent, même en hiver.
Une fois exclue l’hyperthyroïdie, la personne est souvent orientée vers un thérapeute (psychiatre, psychologue) pour traiter son trouble anxieux associé à la peur de la chaleur.
Quels sont les facteurs de risque de la thermophobie ?
Certaines personnes sont plus susceptibles de développer une phobie de la chaleur, notamment celles ayant des antécédents de troubles anxieux. Cependant, personne n’est à l’abri de développer cette phobie à un moment donné de sa vie.
Les déclencheurs de la thermophobie incluent les brûlures, la sensation de sécheresse et la transpiration, rendant intolérable toute exposition à la chaleur.
Les individus affectés évitent souvent les appareils ou environnements qui génèrent de la chaleur, tels que les poêles, les feux, les cheminées, les grils, les fours et les radiateurs.
Quel traitement pour la thermophobie ?
Le traitement de la thermophobie dépend de sa cause sous-jacente.
En cas d’hyperthyroïdie, le patient sera orienté vers un endocrinologue pour un traitement spécifique.
Pour les cas où aucune cause organique n’est identifiée, plusieurs approches thérapeutiques sont disponibles. Les thérapies comportementales et cognitives, qui impliquent une exposition progressive et contrôlée à la chaleur, sont particulièrement efficaces dans la gestion de cette phobie.
BON A SAVOIR ! Aestophobie
L’aestophobie, dérivée du latin “aestos” signifiant chaleur, est une forme de thermophobie centrée sur la peur des fortes chaleurs estivales.
Les déclencheurs de cette phobie comprennent principalement :
- la sensation désagréable de chaleur extérieure
- la peur fréquente, souvent médiatisée, des effets néfastes de la chaleur sur la santé humaine et animale.
Les personnes à risque
Les individus atteints d’aestophobie évitent généralement de sortir par temps chaud et préfèrent rester à l’intérieur, souvent avec la climatisation en marche. Certains peuvent même éviter de travailler ou de jouer à l’extérieur pendant les périodes de chaleur intense, préférant ne sortir que le soir ou la nuit.
Les cas plus graves peuvent entraîner une crainte irrationnelle que la chaleur estivale puisse fondre des objets tels que les voitures, les bâtiments, voire le sol, bien que ce soit physiquement improbable dans la plupart des cas.
Cette appréhension exacerbée de l’été contraste avec la perception favorable que beaucoup ont de cette saison.
En outre, les aestophobes redoutent également le risque fréquemment rapporté de décès d’enfants et d’animaux domestiques laissés dans des voitures chaudes pendant les mois chauds de l’été.
Les symptômes..
Les symptômes de l’aestophobie incluent :
- des tremblements,
- des palpitations cardiaques,
- un essoufflement,
- une bouche sèche,
- une transpiration excessive,
- des pensées obsessionnelles
- des bouffées de chaleur ou de froid.
Traitement
Cette phobie peut être traitée efficacement par des approches comme la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie verbale. Durant la thérapie, il est souvent nécessaire de rassurer les personnes gravement affectées en leur expliquant que la chaleur estivale n’a pas le pouvoir de faire fondre la plupart des objets de la vie quotidienne.
C. B.