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Gaza : Urgence d’une aide psychologique pour la population

Edité par : la rédaction |
17 juillet 2024

Un récent rapport du Programme de santé mentale de la communauté de Gaza (GCMHP) recommande que le soutien psychologique soit une priorité cruciale et un composant essentiel de l’aide humanitaire à la population de Gaza, en réponse à l’impact de la guerre sur la santé mentale.

Intitulé “Impact sur la santé mentale après neuf mois de guerre contre Gaza et réponse du GCMHP”, le rapport appelle également à un cessez-le-feu immédiat et durable. Ainsi qu’à garantir un accès adéquat et la distribution de carburant, d’eau et de nourriture. Ce document constitue un appel pressant à la communauté internationale pour mettre fin à l’inhumanité de cette agression militaire dévastatrice. Elle, qui compromet l’avenir existentiel des générations palestiniennes.

Le rapport, réalisé par le personnel du GCMHP expose les efforts en cours et les initiatives futures pour soulager les souffrances mentales des 2,2 millions d’habitants de Gaza. Il examine également l’impact traumatique sur les futures générations d’une société profondément affectée par les conflits. Le GCMHP a subi la destruction de deux de ses trois centres depuis octobre 2023 et perdu trois collègues femmes psychologues,

Dans le rapport, des survivants du génocide expriment leurs souffrances depuis des tentes, des maisons en ruine et des abris temporaires. Alors que les professionnels de la santé mentale eux-mêmes déplacés et endeuillés comme leurs patients.

Les témoignages sont empreints de désespoir, de douleur mentale insoutenable, de deuil, de peur, de panique. Plus encore, de colère, de violence, de cris incontrôlables, d’impuissance, de sentiment d’étouffement, de pensées suicidaires et de déni. Ces expériences constituent le cœur de l’étude.

Les membres du GCMHP ont recueilli des récits où les individus décrivent cette guerre comme étant “différente quantitativement et qualitativement dans tous les aspects de la vie”.

Chacun est témoin de véritables affrontements militaires, de scènes violentes répétées de meurtres et de blessures d’une ampleur inédite. Ainsi que de la faim, du froid, de la maladie et de déplacements forcés à plusieurs reprises.

Les symptômes physiques psychosomatiques sont fréquents, tels que l’essoufflement et les douleurs articulaires et gastriques, ajoute le rapport.

Les enfants présentent une gamme de symptômes psychologiques documentés dans ce rapport. Il inclut les terreurs nocturnes, les cauchemars, l’énurésie, une nervosité excessive, un attachement intense à la mère. En plus, des tremblements constants, des hallucinations, de la colère et un comportement agressif.

Les professionnels du GCMHP expriment leur préoccupation quant aux nouvelles responsabilités accablantes assumées par les enfants. A l’exemple de pourvoir aux besoins quotidiens en nourriture et en eau des familles, en remplacement des adultes arrêtés ou décédés, comme indiqué dans ce rapport.

Par ailleurs, le rapport souligne que la sécurité et l’espoir sont des éléments essentiels pour l’avenir. Et ce, en mettant en avant l’impératif d’un cessez-le-feu durable, la cessation de toutes les violations des droits de l’homme. Aussi bien, la suppression des éléments déclencheurs de traumatismes visibles, notamment par le nettoyage des débris dans les rues.

L’impact de la guerre sur la santé mentale est profond et complexe, affectant les individus, les familles et les communautés de manière variée et souvent durable. Voici quelques aspects clés de cet impact :

  • Traumatismes et stress post-traumatique : Les conflits armés exposent les populations à des événements traumatisants: bombardements, pertes humaines, blessures graves, destruction des infrastructures et des foyers…. Ces expériences peuvent conduire à des réactions de stress post-traumatique (PTSD) caractérisées par des flashbacks, des cauchemars, une hyper-vigilance, et une détresse émotionnelle intense.
  • Dépression et anxiété : La guerre entraîne souvent un sentiment d’insécurité constant, la perte de proches, et la détérioration des conditions de vie de base comme l’accès à l’eau potable, à l’alimentation et aux soins de santé. Ces facteurs contribuent à l’émergence de la dépression, de l’anxiété généralisée et d’autres troubles anxieux parmi la population affectée.
  • Impact sur les enfants et les jeunes : Les enfants exposés à la violence et à la destruction pendant la guerre sont particulièrement vulnérables. Ils peuvent présenter des symptômes tels que des troubles du sommeil, une peur intense, un repli sur soi, des difficultés de concentration, et une agressivité accrue. L’instabilité et la perte de routine normale peuvent perturber leur développement émotionnel et social à long terme.
  • Répercussions sociales et économiques : La guerre génère des perturbations majeures dans les systèmes de soutien familial et communautaire. La perte d’emplois, la perte de biens personnels, ainsi que la rupture des réseaux sociaux et familiaux augmentent le stress et peuvent aggraver les problèmes de santé mentale.
  • Accès aux soins de santé mentale : Pendant et après les conflits, l’accès aux services de santé mentale peut être limité. Et ce, en raison de la destruction des infrastructures de santé, du manque de professionnels formés et de la stigmatisation associée aux maladies mentales. Cela crée des barrières importantes à la prise en charge efficace des troubles mentaux post-conflit.

L’impact de la guerre sur la santé mentale est multi-facette et nécessite des réponses humanitaires et de santé publique adaptées. L’attention sur la reconstruction des infrastructures physiques doit être complétée par des programmes de soutien psychosocial et de traitement des traumatismes. Et ce, pour aider les individus et les communautés à se remettre des effets dévastateurs des conflits armés.

Mots clés : Gaza ; santé ; mentale ; traumatismes ;  stress ;  post-traumatique ; guerre ;

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