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Plus d’accidents de circulation mortels l’été

Edité par : Bouarissa Chabane | Journaliste
7 juillet 2024

Oubliez la neige, le verglas et le mauvais temps. La majorité des accidents mortels sur la route se poursuivent et même augmentent en été, lorsqu’il fait beau, préviennent les spécialistes.

Pas moins de 21 personnes ont trouvé la mort et 675 autres ont été blessées dans des accidents de circulation survenus à travers plusieurs wilayas du pays durant la période allant du 04 au 06 juillet 2024. C’est ce qu’a indiqué, ce samedi, un bilan de la protection civile.

La semaine avant, 63  morts et 263 blessés dans 165 accidents de route, ont été recensés par les services de la Gendarmerie nationale dans leur territoire de compétence.

En 2023, Selon le bilan annuel de la Direction générale de la Protection civile, les routes algériennes ont enregistré 63 697 accidents en 2023. Le nombre de décès s’élève à 1 893 et celui des blessés à 79 771.

Si ces chiffres sont anormalement élevés, les spécialistes, expliquent que la majorité des accidents graves se produisent dans la période où les vacanciers et routiers prennent d’assaut les routes : la nuit et tôt dans la matinée.

«Les automobilistes ont tendance à baisser la garde lorsqu’il fait beau et chaud, disent-ils. Ils roulent plus vite que l’hiver et, avec l’arrivée des scooters, des motocyclettes, des cyclistes et trottinettes, ils ont davantage de distractions.

Chaque été, davantage d’Algériens perdent la vie sur les routes lors des mois de juin, juillet et août, même si le nombre total d’accidents est plus élevé l’hiver. L’an dernier, d’ailleurs, L’un des accidents les plus meurtriers de l’année est survenu en juillet dans la commune de Tamanrasset, située au sud du pays. Une collision entre un véhicule utilitaire et un bus a entraîné la mort de 34 personnes.

Une grande partie des véhicules utilisés pour des activités professionnelles sont des véhicules utilitaires légers ou lourds ainsi que pour le transport public. Ces véhicules parcourent en un an quatre fois plus de kilomètres que les véhicules personnels. Du fait de leur chargement, ce type de véhicules peuventt être accidentogènes pour le conducteur comme pour les autres usagers de la route.

Pour certaines professions spécifiques (coursiers notamment), les deux-roues sont utilisés de façon majoritaire : ils exposent leurs conducteurs à des risques de dommages corporels plus importants en cas d’accident.

Lors d’une collision frontale, les blessures mettant en danger la vie des occupants sont principalement localisées au niveau du thorax et de la tête. Les handicaps les plus fréquents résultent souvent de traumatismes crâniens et de lésions des membres inférieurs.

En cas de choc violent, malgré l’utilisation d’équipements de sécurité tels que les airbags et les ceintures, la décélération rapide peut causer des blessures graves aux organes internes, entraînant des hémorragies internes et des traumatismes aux vertèbres cervicales dus à la flexion du cou.

De plus, la présence d’objets non sécurisés à l’intérieur du véhicule peut devenir des projectiles dangereux lors de l’impact, augmentant ainsi le risque de blessures graves pour les occupants.

Ainsi, ce qui pourrait être un accident relativement mineur pour les passagers d’une voiture de tourisme peut avoir des conséquences beaucoup plus graves, voire fatales, dans un véhicule utilitaire si la charge à bord n’a pas été correctement arrimée : lors du choc, la charge non sécurisée peut être propulsée vers l’avant, mettant en danger la vie des occupants.

Les spécialistes constatent que les dommages corporels résultant d’un accident de la route peuvent être variés et souvent graves, affectant non seulement la santé physique mais aussi la vie quotidienne, la santé mentale et émotionnelle, ainsi que la stabilité financière des victimes et parfois un handicap permanent.

Après un accident, une personne peut subir un traumatisme grave entraînant plusieurs blessures potentiellement mortelles ou handicapantes. Dans de tels cas, le patient est admis dans un centre spécialisé dans le traitement des traumatismes : ‘’un trauma center’’.

C’est l’élément central du Trauma Center, une salle d’accueil où la première intervention hospitalière a lieu après un traumatisme grave (comme un accident de la route, un accident de travail, ou une tentative de suicide). Les patients y sont transportés par le SAMU et/ou les pompiers après une stabilisation initiale sur place, permettant leur transfert.

Cette zone comprend plusieurs stations équipées de lits médicalisés, de respirateurs et de dispositifs pour surveiller les signes vitaux des patients. Une fois que les équipes de secours ont réalisé le déchocage initial, l’équipe médico-chirurgicale multidisciplinaire prend le relais.

Les équipes de secours consultent le Médecin urgentiste de garde au déchoquage pour décider s’il est nécessaire de diriger le patient vers ce service ou vers les urgences de l’hôpital. Elles reçoivent des conseils et discutent de la gestion du patient sur place.

Trois grades (A/B/C) sont définis en fonction de la gravité du cas, le grade A étant le plus critique :

Grade C : Le patient est stable mais nécessite une imagerie scanner rapide en raison d’une cinétique particulière (les enfants ≤ 3 ans sont systématiquement requalifiés en grade B).

Grade B : Le patient est instable lors de la prise en charge initiale à l’extérieur de l’hôpital mais a été stabilisé par les premiers secours, ou présente des lésions anatomiques graves (traumatisme pénétrant, lésion vasculaire, amputation, etc.).

Grade A : Le patient est en détresse vitale extrêmement instable malgré les premiers secours, ou est dans un état de choc traumatique.

Ces niveaux de gravité sont standardisés pour préparer l’accueil du patient à l’hôpital et anticiper ses besoins en vue d’une prise en charge optimale.

En Algérie, ce genre de Trauma Center manque beaucoup. Le Trauma Center du CHU Mustapha ou CHU Zmirli à Alger , par exemple, est un trauma center capable de prendre en charge 24h/24 l’ensemble des patients admis quel que soit leur grade d’urgence et leurs lésions. Cette structure est dotée d’e équipements d’urgence et dirigée par une équipe médicale expérimentée, assurant ainsi des soins rapides et spécialisés pour les traumatismes graves.

Tout est minutieusement organisé pour assurer une prise en charge rapide, visant à identifier et traiter immédiatement les lésions mettant en jeu le pronostic vital. Chaque membre de l’équipe dispose d’une fiche de poste détaillant ses responsabilités.

  • Stop relève : Il s’agit d’un bref moment de transmission entre l’équipe médicale sur le terrain et l’équipe hospitalière de déchoquage.
  • Accueil et installation rapide : Le patient est rapidement placé sur le brancard de déchocage. L’infirmière prend en charge l’accueil, réalise un test rapide d’hémoglobine et installe le matériel de surveillance pour une première évaluation de la gravité. L’aide-soignant assiste à l’installation, notamment en aidant au déshabillage du patient. Par mesure de précaution concernant les lésions potentiellement instables, tous les vêtements du patient sont découpés. Les effets personnels sont répertoriés, tracés et sécurisés, tandis que les objets de valeur sont placés dans un coffre-fort.
  • Bilan initial des lésions : L’équipe de déchoquage réalise les premiers examens, y compris des prises de sang et des échographies pour évaluer la situation. Des radiographies peuvent également être effectuées au lit du patient si nécessaire.
  • Gestes de stabilisation immédiate : Selon cette évaluation initiale, l’équipe administre rapidement des médicaments par perfusion pour corriger les anomalies de coagulation, stabiliser les fonctions vitales, prévenir les infections, etc. Elle procède également au drainage des épanchements et à la pose de cathéters si nécessaire.

Malgré la rapidité de la prise en charge au déchoquage, il est essentiel d’attendre les résultats des imageries et des bilans sanguins, ainsi que les avis spécialisés, pour déterminer précisément tous les besoins de prise en charge avant tout transfert éventuel vers un service hospitalier. Il est possible que le patient doive être opéré au bloc opératoire.

Une fois stabilisé, le patient sera ensuite transféré dans le service de soins critiques ou d’hospitalisation, avec ses effets personnels.

Dès leur arrivée à l’hôpital, les proches seront accompagnés vers une salle d’attente dédiée. L’équipe soignante sera immédiatement informée de leur présence et préviendra le médecin responsable. Celui-ci viendra les rencontrer pour leur fournir des informations sur l’état de santé du patient dès que les premiers soins auront été administrés.

Toutes les démarches nécessaires seront entreprises pour faciliter leur accès auprès de leur proche dès que cela sera possible.

C. B.