Ce dimanche 26 novembre 2023, les aides-soignants(e) sont à l’honneur ! A cette occasion, ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ rend hommage à une profession sensible et à l’écoute qui exerce chaque jour au plus près des patients. Pour cette journée internationale restée discrète même si elle existe depuis 2010, nous vous proposons un dossier dédié à ce métier emblématique de la santé qui met en lumière leur travail, leur investissement au quotidien et leur savoir-faire.
Retrouvez toutes les informations concernant le métier, la formation, ou bien encore des témoignages, aussi inspirants que réalistes, de travailleurs et de travailleuses de ce corps de la santé.
(Nous osons le féminin et le masculin dans la mesure où l’aide-soignant et très souvent une aide-soignante !)
Une profession invisible…
Ou tout au moins manquant de reconnaissance car sa proximité avec les malades n’en fait pas pour autant une profession “écoutée”. Mais l’aide-soignante est avant tout une professionnelle de santé, bien intégrée dans une équipe de soins, exerçant par délégation et sous l’autorité des infirmières et médecins, des taches essentielles à la vie de l’hôpital et du malade.
Les aides-soignant(e)s sont un lien entre les médecins, les infirmières, les malades ou les personnes âgées et les familles.
Les missions des aides-soignants
Que ce soit dans les hôpitaux, dans les cliniques, dans les centres de santés, dans le secteur médico-social, dans le secteur social, à domicile ou encore lors de catastrophes sanitaires, son rôle est de veiller au bien-être, au confort et réconfort, des personnes fragiles en leur procurant chaque jour :
- Les soins de la vie quotidienne des personnes malades et/ou dépendantes (accueil, installation, transfert, …) ;
- Les soins médicaux, en collaboration avec l’infirmier (surveillance des fonctions vitales, alerte en cas d’urgence, …) ;
- La transmission des informations avec les autres membres de l’équipe médicale pour assurer la continuité des soins ;
- L’organisation d’animations par exemple pour les personnes âgées ;
A l’honneur depuis 2020
Il aura fallu la crise sanitaire de la Covid-19 pour qu’on les remette à l’honneur, qu’on les applaudisse, qu’on les salue. Il était temps, mais il reste encore une reconnaissance officielle, salariale celle-là, qui marquera vraiment le respect du à tous les aides-soignants.
Témoignages :
A l’initiative de la rédaction de ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ une ribambelle de professionnels ont tenu à mettre en lumière cette profession vitale à la vie de l’Hôpital.
« Je regrette beaucoup qu’elles-qu’ils ne soient pas plus mis en avant », confie Dr. Sameh qui ajoute être « peu de choses » sans l’équipe d’aides-soignants. Un point de vue partagé par Mohamed, qui, plus catégorique, confie n’être « rien sans eux. » « Elles sont mes yeux, mes oreilles, mes paires de bras supplémentaires… Et elles sont surtout celles qui en un clin d’œil savent voir que M. X ou Mme Y n’est pas comme d’habitude, qu’il y a un truc qui cloche… ».
« Plus qu’un soutien sans faille, elles sont indispensables », selon Fadila, infirmière et cheffe de service à la maternité. « J’ai commencé comme jeune diplômée de nuit, en tant que polyvalente. Les différentes AS avec qui j’ai formé des binômes m’ont tellement appris, puis de même pour mes différents postes jusqu’à aujourd’hui», ajoute l’infirmière.
Entretien avec Mme BENKHALFALLAH Chahrazed, fondatrice de l’Etablissement Privé de Formation Paramédicale « ERRAZI »-Bordj Bou Arréridj.
‘’Ma Santé, Ma vie’’ a choisi de s’entretenir avec cette femme inspirante qui motive à oser se lancer, à croire en soi et à sortir des cases. Une femme à qui il lui a fallu une bonne dose de courage, de pugnacité et de talent pour réussir ce pari fou : bâtir une écoleprivée en paramédical‘Errazi”. On va partager avec vous l’expérience d’une femme qui montre que tout est possible et vous permettra d’élargir vos champs d’horizons.
Ma Santé, Ma Vie : Décrivez nous cette formation ?
Mme BENKHALFALLAH : Avant tout, merci de m’avoir donné cette opportunité de m’exprimer tant il est rare que les médias s’intéressent à notre secteur. Pour vous répondre, je m’en tiendrai à la description contenue dans le programme de formation officiel du ministère de la santé, « l’Aide Soignant de santé publique, sous le contrôle du paramédical de Santé publique, assure principalement : Le nursing c’est –à- dire les soins d’hygiène, les soins préventifs et de confort de la personne dont il s’occupe et le nettoyage et la désinfection quotidienne du mobilier, des accessoires sanitaires et de la chambre après le départ de son occupant. Il participe activement à l’humanisation des conditions de vie de la personne soignée et assure le rôle d’intermédiaire entre le malade, son entourage et l’équipe soignante ». Cependant, dans la réalité du terrain, l’Aide Soignant est considéré comme la « cheville ouvrière » dans la hiérarchie des soins.
Comment devenir aide-soignant en Algérie ? Comment se déroulent les études et la formation ?
Les conditions pour accéder a la formation d’Aide Soignant de Santé publique telles que fixées par les services de la Direction de la Formation du ministère de la santé, c’est d’être titulaire du niveau de la 3° A.S accomplie et de jouir de l’aptitude médicale délivrée par les services de la médecine du travail.
La durée de la formation est de 02 années alternée quotidiennement entre des cours théoriques et des démonstrations pratiques en classe et des stages pratiques en milieux hospitaliers. A la fin du cursus de formation, pour prétendre a passer son examen final au sein d’un établissement public de formation paramédicale relevant du ministère de la santé, le candidat doit avoir obtenu une moyenne générale cumulée des 02 années égale ou supérieure à 10/20 et validé l’ensemble des stages pratiques en milieux hospitaliers. En cas de réussite, le candidat obtiendra un diplôme d’état délivré par les services du ministère de la santé.
Quand au déroulement des études, le dispositif de formation théorique est organisé en semestre et la progression est annuelle. Chaque semestre est constitué de quinze (15) à dix huit (18) semaines. Chaque cours est organisé en une (01) unité de 90 minutes. Le programme de formation est constitué de cycles de formation basés sur une organisation modulaire des études. Chaque semestre est formé de plusieurs modules comprenant chacun d’eux une ou plusieurs évaluations (contrôle) prévues au programme de formation. Ces cours sont dispensés soit par des Enseignants qualifiés (PEPM, Médecins infirmiers…). Tandis que le dispositif de formation pratique s’effectue, sous la responsabilité de paramédicaux désignés a cet effet et de formateurs affectés par l’EPFPM ERRAZI pour encadrer les étudiants, dans les structures hospitalières publics ou privées avec lesquelles l’établissement Errazi est lié par des conventions. Les étudiants auront à réaliser et a valider au moins un stage dans les différentes unités de soins de ces structures (médecine, chirurgie, pédiatrie, gynéco obstétrique, O.R.L, Ophtalmologie, Dermatologie, Urgences Médico-chirurgicales, orthopédie, …) d’une durée d’un mois chacun. Dans tout les cas, avant la fin de la formation, ils auront à effectuer un ensemble de 10 semaines au moins de stages pratiques bloqués en milieux hospitaliers.
Quelles sont les missions principales d’un aide-soignant ?
Les missions principales de l’Aide Soignant sont définies par le « référentiel emploi » contenues dans le programme officiel. De ce fait, il est habilité, sous la responsabilité du Paramédical de Santé publique, à accomplir sur prescription médicale les soins infirmiers suivants :
A- Fonction soins :
1- Confort et hygiène du malade ;
2- Observation du malade ;
3- Stérilisation ;
4- Soins et surveillance ;
B- Fonction d’organisation et d’information.
A ce titre, l’Aide Soignant est habilité à pratiquer et à réaliser 76 actes et activités de soins en milieux hospitaliers.
Quelles sont les qualités pour devenir aide-soignant ?
L’aide Soignant doit avoir le goût du contact, le sens de l’écoute, de l’empathie et être diplomate dont la mesure ou c’est à lui qu’échoit la mission de l’accueil du malade et de son ou ses accompagnateurs. De même, celui-ci doit également savoir travailler et s’organiser au sein d’une équipe. Il participe à la surveillance des fonctions vitales et sait discerner le caractère urgent d’une situation de soins pour alerter les personnels soignants. Il doit maîtriser les protocoles d’entretien des locaux et du matériel. L’aide-soignant doit avoir une bonne résistance physique dans la mesure où il est amené à effectuer fréquemment des transferts de patients.
Quel regard portez-vous sur votre secteur ?
La situation actuelle du secteur privé de formation paramédicale est, pour le moins qu’on puisse dire, problématique Elle à un caractère exceptionnel en comparaison aux autres secteurs privés de formation professionnelle, de l’éducation ou de l’enseignement supérieur qui connaissent une réelle stabilité sur le plan de la réglementation.
Alors, pourquoi le secteur privé de formation paramédicale s’est-il retrouvé dans une telle situation?
Pour répondre à cette question il faut rappeler que l’évolution du secteur privé de formation paramédicale s’est articulée, depuis sa naissance en Novembre 1998, beaucoup plus autour d’aspects liés a sa promotion et son encouragement que sur une stratégie réfléchie et bien définie sur le long terme. Au fil du temps, il s’est avéré, que ce secteur, bien que disposant d’un réel potentiel pour faire face aux enjeux d’une demande de formation diversifiée, pertinente et efficiente au regard des exigences et des besoins sanitaires qui ne cesse d’évoluer, souffre néanmoins de sérieux problèmes liés aux limites objectives atteintes par le cadre juridique et règlementaire qui a été promulgué en 1998 sans modifications a ce jour.
Toutefois, ce dispositif juridique et règlementaire, il faut le reconnaitre, à permit en 24 ans la création d’un nombre conséquent d’écoles privées (plus de 100 écoles agréées a ce jour). Mais malheureusement, ces dernières furent confrontées en 2011 à un bouleversement négatif suite à la décision des pouvoirs publics d’ « universitariser » (dispositif LMD) les sciences paramédicales. Cette décision a complètement lésée les écoles privées d’autant plus qu’elle a limité drastiquement leur offre de formation à une seule filière (soins) avec 03 spécialités : Aide Soignant de Santé publique, Auxiliaire de puériculture de Santé publique et Assistant en fauteuil dentaire de Santé publique. Cette limite a eu des conséquences néfastes sur les écoles privées puisque la demande nationale en formation depuis 2011 s’est exprimée exclusivement sur 01 seule spécialité, à savoir : Aide-Soignant de santé publique, ce qui a induit fatalement une profusion de ce produit de formation (environ 10.000 diplômés annuellement) que le marché national sanitaire de l’emploi, la crise économique aidant, n’arrive plus à absorber. Il y’a lieu de souligner, aussi, que les écoles privées ne peuvent dispenser des formations de niveau supérieur (Système LMD) dans le domaine des sciences paramédicales et ce pour la simple raison que le ministère de l’enseignement supérieur les assimile, paradoxalement, aux sciences médicales. Mais je reste toutefois optimiste sur l’avenir du secteur. Je suis certaine que la promulgation des textes d’application de la nouvelle loi sanitaire et de la nouvelle loi sur l’orientation de l’enseignement supérieur auront un impact très positif sur le secteur privé de formation paramédicale.
Les aides-soignants, eux-mêmes, s’expriment sur l’essence de leur métier.
‘’Ma Santé, Ma Vie’’ cède la parole aux aides-soignants pour s’exprimer sur leur profession. En retranscrivant quelques témoignages nous avons tenté de mettre en lumière ces visages d’anges.
Mlle Randa MIHOUBI, étudiante Aide Soignant de Santé publique au sein de l’Etablissement Privé de Formation Paramédicale ‘’ERRAZI’’: ‘’Un métier centré sur l’humain’’
Renda est en formation d’aide-soignante depuis un an à l’école paramédicale Errazi à Bordj Bou Arreridj, une école qui a formé depuis son ouverture des milliers d’aides soignants. Ce petit bout de jeune femme de 20 ans, flamboyante et viscéralement humaine, nous raconte sa formation, ses stages et ses contacts avec les patients. Elle évoque des sujets aussi importants que la maladie, la vieillesse, la mort, l’accompagnement des familles ou encore les normes d’encadrement.
Ma Santé, Ma Vie : Vous vous êtes lancée dans des études d’Aide-Soignat, pourquoi ce choix ?
Mlle MIHOUBI: Pour moi, cette spécialité est l’une des professions qui se caractérise par la noblesse et l’éthique. Elle consiste à servir et soigner les patients, à les rassurer et à les mettre en sécurité. C’est une des professions pleine de défis et intéressante. J’ai choisi ce métier parce que je l’aimais depuis mon enfance, et ce malgré mes études universitaires antérieures dans une autre spécialité, je ne l’ai pas abandonné. Etudiante à l’EPFPM ERRAZI depuis presque une année, je suis entrain de concrétiser mon rêve qui consiste à prodiguer des soins à des gens au quotidien sous la responsabilité de mes enseignants et des personnels soignants, médecins, infirmiers…, en milieux hospitaliers.
Quel souvenir gardez-vous de cette première immersion sur le terrain ?
J’avoue que lorsque, pour la première fois, j’ai été affecté en stage pratique dans le service des urgences de l’hôpital Bouzidi, j’ai été très bouleversée devant tant de souffrances et de douleurs des patients malgré la compétence et le professionnalisme du personnel soignant. Le terrain est très différent des études théoriques académiques apprises en classe. Accompagner un patient en fin de vie et face a la mort, il faut vraiment avoir les nerfs solides. Depuis, je me suis certes endurcie tout en souhaitant garder, autant que possible, mon humanisme.
Quant à ce que j’ai acquis dans le domaine paramédical, j’ai appris à mettre en pratique les actes et les activités de soins qui relèvent de mes compétences, plus particulièrement, l’hygiène et le confort du malade. Mais ce qui me remplie de joies, c’est écouter les patients raconter des tranches de leurs vies, et surtout, c’est leurs sourires et leurs remerciements après les avoir soulagés.
Enfin, je me suis rendue compte qu’un hôpital n’est pas univers clos. C’est des êtres humains qui y travaillent durement, qui se sacrifient parfois au détriment de leurs vies familiales. J’ai eu la possibilité de côtoyer des médecins et des paramédicaux et je vous assure que généralement ils sont sincères dans leur travail et servent le patient avec amour.
Quel conseil donnerais-tu aux personnes qui hésitent à devenir Aide-Soigant, ou qui sont aux études ?
Les soins infirmiers, comme toute profession découlant des sciences médicales, le métier d’Aide Soignant de Santé Publique n’en est pas moins important. L’aide soignant prend soin du patient directement après avoir suivi les instructions du médecin ou de l’infirmier. Il doit avoir l’aptitude à la patience et de tolérer les humeurs des patients et de sa famille. Avant tout, vous devez aimer votre futur métier car c’est un travail très noble. Beaucoup tenteront de vous décourager en disant que c’est un travail trivial parce qu’il se situe au bas de l’échelle des métiers des soins. Mais en vérité, étudier en sciences paramédicales est très agréable et valorisant. Vous allez adorer parce que ce n’est pas une science abstraite car dans la pratique, l’Aide Soignant sauve aussi des vies humaines. Essayez de tirer profit et de bénéficier de chaque connaissance acquise en classe ou en milieu hospitalier qui vous servira dans votre future carrière. Ne faites rien que vous n’avez pas étudié dans l’école ou que vous n’avez jamais appliqué à l’hôpital. La vie humaine n’est pas faite pour expérimenter ou jouer ! Une petite erreur pourrait coûter cher ! Alors révisez vos leçons chaque soir, soyez assidus, soyez curieux et surtout n’hésitez pas a être entreprenant en stage pratique.
À l’hôpital, essayez de parler aux patients plus que de les servir, surtout au cours de votre première année. De cette façon, vous en apprendrez davantage sur les problèmes des patients et votre vision de l’hôpital sera complète. De plus, interagir avec les patients vous donnera une sorte de confiance en soi.
Merouane : “Le métier d’aide-soignant peut être ingrat mais il procure tant d’émotions !”
Merouane, 57 ans, est aide-soignant en milieu hospitalier. Il revient sur ses études, sur son expérience, sur ses moments de doutes mais aussi sur toutes les petites victoires, sur toutes les rencontres l’emprunte d’humanité qui contrebalancent la dureté de son quotidien. Ce professionnel expérimenté porte son métier dans ses tripes. Dans son âme aussi.
Quelle définition donneriez-vous au métier d’aide-soignant ?
Merouane : Pour moi, les missions principales sont de maintenir les soins, l’hygiène et le confort du patient mais aussi l’écouter et l’observer afin de rapporter des situations permettant de continuer et d’améliorer les soins. Pour les patients, les séjours à l’hôpital sont souvent un moment compliqué. Le rôle de l’aide-soignant est donc crucial à la fois pour le patient, mais dans la réussite aussi des soins. Mon métier il est dans les tripes et dans l’âme, c’est ce qui nous fait choisir, du moins pour mon cas.
Pourquoi avez-vous choisi de vous former à ce métier ? Ce fut un choix assumé ou bien un accident ?
À la base je voulais être médecin. Finalement, je me suis tourné vers le métier d’aide-soignant. Ce n’est pas un métier évident au début, il peut même être assez hideux. En fait, il est un peu ingrat, on va dire, au début. Mais, il apporte tellement !
Et justement, comment avez-vous vécu votre première confrontation au terrain, à l’occasion de vos stages ?
Mes premiers stages, effectués à l’hôpital où j’ai suivi mes études, n’étaient pas terribles, je dois bien l’avouer. Mon rôle consistait, pour l’essentiel à nettoyer les thermomètres, les urinoirs ou encore les pannes où les patients y faisaient leurs besoins. Ces expériences ont été réellement compliquées mais j’ai l’impression que c’est un lieu commun pour beaucoup de professions de santé de passer par des stages ingrats et difficiles. Après de toute façon on se forme tout le temps dans notre métier. C’est une formation continue à vie.
Quel est votre quotidien, maintenant ?
Il y a pas mal de stress, d’abord. Il faut aussi affronter la douleur des patients ainsi que la mort de certains, ce qui apporte sa dose de peine. En revanche, il y a tout un tas d’aspects qui viennent contrebalancer ces difficultés. Je pense notamment aux aspects sociaux et humains de notre métier. Le partage, l’humanité, l’humilité, les rires, les souvenirs… Avec le temps, on apprend à préserver sa santé physique mais aussi mentale. C’est la condition sine qua non pour continuer ce métier, pour durer dans le temps.
Et puis il y a aussi vos collègues…
Le travail en équipe, c’est l’essence de mon métier. Combiner le savoir-faire de chacun pour arriver à notre but ! Tous les membres apportent leur pierre à l’édifice dans les soins aux patients. Dans mon service, nous sommes une équipe très soudée. Il y a beaucoup d’humour et d’autodérision ! On fait régulièrement des choses entre nous et avec les médecins. C’est crucial, cela aide à tenir face à certaines situations. Cela permet aussi de redonner le sourire à un collègue ou de déceler quelques signes de fatigue mentale. Il est impossible de ne pas être impactée moralement par nos différentes missions. On apprend simplement à faire avec. Pour y faire face, mis à part l’exprimer à mes collègues, je n’ai pas de rituel particulier, mais les larmes parfois peuvent aider.
Qu’est-ce qui vous donne envie de vous lever le matin pour aller travailler ?
On revient toujours à la base de mon métier : le côté humain, le partage. Un exemple : moi, j’aime faire rire et parler avec les patients.
Avez-vous déjà eu envie d’arrêter ou avez-vous eu des moments de doute dans votre carrière ?
Des doutes, oui mais je n’ai jamais voulu arrêter. J’ai vécu une situation particulièrement difficile qui m’a amenée à être à la fois à ma place d’aide-soignante mais aussi à la place des familles.
Vous vous sentez vraiment utile…
Totalement ! Les aides-soignant(e)s ont un réel impact sur la vie des gens. Nous pouvons améliorer leur séjour à l’hôpital, faire mieux passer la maladie et offrir du réconfort. C’est quand même exceptionnel un métier qui procure autant d’émotions. Et ce qui me séduit toujours, c’est le fait de donner aux patients et de recevoir en retour. Il faut s’attendre à évoluer en tant que personne avec ce genre de métier. On y apprend l’humilité, l’humanité, le respect, le calme et la déontologie. On y apprend aussi la mort et le deuil, c’est le retour du bâton.
Qu’est‐ce que vous aimeriez dire aux jeunes qui souhaitent suivre la même carrière que vous ?
Il faut avoir le métier dans la peau, dans les tripes et aimer cette profession pour ce qu’elle est. Ce n’est forcément pas le métier le mieux payé ni même le plus glamour. En revanche, à la fin d’une journée, savoir qu’on va en sortir plus grand et satisfait de qui on est, ça n’a pas de prix !
B.C.