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Cancer du sein en Algérie: Appel à la création d’un Laboratoire national d’étude des cas familiaux (génétiques)

Edité par : Chabane Bouarissa | Journaliste
2 octobre 2023

Le cancer du sein est le plus répandu en Algérie avec près de 14.000 cas par an. de mois de sensibilisation au dépistage précoce du cancer du sein,. Profitant de cette occasion,  des spécialistes ont appelé à la création d’un Laboratoire national d’étude des cas familiaux (génétiques) de cancer du sein.

Les cas familiaux représentant entre 10 et 20% du nombre global de cas enregistrés

La cheffe de service chirurgie générale à l’Etablissement public hospitalier (EPH) “Djilali Rahmouni” (ex- clinique des Orangers), professeur Hamida Guendouz, soulignant « la nécessité de créer un Laboratoire national d’étude des cas familiaux représentant entre 10 et 20% du nombre global de cas enregistrés ».Ce genre de laboratoire est donc primordial pour rester à l’affût des signes et symptômes inquiétants

L’importance des antécédents familiaux en matière de cancer du sein

Avoir dans sa famille proche une personne ayant été atteinte d’un cancer du sein augmente les risques de développer cette même maladie. Comme l’indique l’Institut National du Cancer, ce sont environ 20 % des cancers du sein qui sont diagnostiqués chez des femmes dans la famille. Or, plusieurs cancers dits féminins ont été recensés : en l’espèce, cancer du sein et cancer de l’ovaire.

Par ailleurs, il est important de ne pas être pessimiste. La présence d’antécédents familiaux augmente certe le risque de développer un cancer du sein mais cela ne signifie pas que cette maladie va obligatoirement se déclarer. Néanmoins, un suivi plus ciblé et adapté se révèle nécessaire. Sur ce point, la médecine prédictive   peut apporter des solutions pertinentes pour adapter la stratégie de dépistage au profil de chaque patiente.

Un risque différent en fonction des liens de parenté

Le degré de parenté est un élément à prendre en compte pour établir le profil de risques de la patiente. Selon des études, le risque de développer un cancer du sein est deux fois plus important si une parente au premier degré a été confrontée au même diagnostic, notamment avant l’âge de 50 ans. On considère comme parente au premier degré les mères, les sœurs et les filles.

La recherche a mis en évidence plusieurs gènes de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire, dont les formes mutées sont transmises dans certaines familles. La mutation de ces gènes confère un risque important de développer un cancer du sein aux femmes qui en sont porteuses. On estime ainsi que 5 % des cancers du sein seraient liés à une prédisposition génétique.

L’incidence des antécédents familiaux est moindre lorsque la ou les parentes atteintes sont plus éloignées (parentes au second degré telles que les grands-mères, les tantes ou les cousines).

Ainsi, les antécédents familiaux doivent être considérés dans une dimension plus globale qui prend en compte non seulement l’âge des parentes au moment où elles ont développé un cancer du sein et leur degré de parenté mais aussi d’autres éléments comme :

  • le type de cancer : le fait d’avoir une mère ou une sœur qui a eu un cancer au niveau des deux seins avant la ménopause est un facteur de risques accru. Il en est de même si une proche a été atteinte d’un cancer du sein et d’un cancer de l’ovaire ;
  •  le nombre de parents concernés : le fait que plus de deux membres de la famille proche aient développé soit un cancer du sein, soit un cancer de l’ovaire, soit un cancer du colon augmente aussi le risque de faire face à un diagnostic de cancer du sein.

‘’C’est pourquoi la médecine prédictive s’appuie sur différents éléments pour établir le profil de risques d’une patiente.’’

Maladie qui touche, chez nous, aussi de plus en plus les jeunes filles !

Professeur Hamida Guendouz a déploré, en outre, l’atteinte de jeunes filles de cette pathologie touchant les sujets âgés de 55 ans et plus dans les pays développés.

Pour la spécialiste, même si la majorité des cancers du sein se développent entre 50 et 69 ans, il est tout à fait possible d’en être atteinte bien avant cela. Le cancer du sein est en effet le cancer le plus diagnostiqué chez les femmes de 30 à 49 ans, et il est également la principale cause de décès par cancer dans cette tranche d’âge. Car, Chez les jeunes femmes, il a tendance à être plus agressif et nécessite parfois des traitements plus lourds, qui amènent des effets secondaires souvent difficiles.

  • Les traitements comme la chimiothérapie peuvent provoquer une ménopause précoce et diminuer la fertilité de la femme. Avoir des enfants après les traitements ne sera pas impossible, mais pourrait être plus difficile.
  •  Des dysfonctions sexuelles liées à la ménopause précoce peuvent subvenir, suite aux traitements.
  •  Dans le cas où les enfants sont en bas âge, il peut être difficile de concilier une vie de famille avec des traitements contre un cancer du sein,
  •  Les jeunes femmes touchées vivraient plus de symptômes de dépression et d’anxiété liés à leur image corporelle et à leur estime de soi.
L’importance du dépistage précoce

« Grâce au dépistage précoce, 60% des cas présentent une bonne réponse au traitement et sont pris en charge à temps », a rappelé la professeure et a ajouté que certains facteurs de risque avaient été scientifiquement prouvés, dont l’âge avancé, le mariage tardif, l’utilisation prolongée de contraceptifs et l’obésité avec une alimentation riche en graisses et en sucres. En plus du facteur génétique, qui représente entre 20 et 30 % des cas, l’exposition aux radiations et la prise de certains médicaments constituent également des facteurs de risque.

Patientes âgées et jeunes, pas le même traitement

Dr Amina Abd el Wahab a indiqué, de son coté,  que le traitement destiné aux patientes âgées atteintes de cancer du sein n’est pas le même que celui reçu par les jeunes porteuses de la maladie. Elle a également souligné que cette dernière catégorie ne consulte généralement un spécialiste que lorsque la maladie est à un stade avancé, en raison, selon elle, d’une mauvaise orientation et du fait que les spécialistes ne sont pas consultés.

Elle a ajouté que “80%” des cas de cancer du sein sont soumis à une intervention chirurgicale et poursuivent le reste du traitement, en Algérie, y compris la radiothérapie.

Mammographie chez le radiologue

La professeure Nadjia Chibane, spécialiste en imagerie médicale à L”EHP “Bachir Mentouri” à Kouba (Alger), a appelé à la réalisation de mammographies chez des spécialistes pour le dépistage de la maladie. Néanmoins et en cas d’impossibilité, elle a recommandé de soumettre les résultats à plusieurs experts pour confirmer la présence ou l’absence de la tumeur.

Le régime alimentaire est très important

Linda Amina, nutritionniste, a mis en garde contre la consommation excessive de certains aliments riches en matières grasses, en sucres et en colorants alimentaires, notamment les aliments industriels, tout en recommandant de manger du poisson, des légumes et des fruits, en particulier ceux riches en antioxydants.

B.C

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