L’organisation mondiale d la santé (OMS) a annoncé, surveiller de près un nouveau variant du virus de la Covid-19, même si pour l’heure l’impact potentiel des nombres de mutation de BA.2.86 sont inconnues.
Ce nouveau sous-variant du coronavirus, baptisé Éris, le nom de la déesse grecque de la discorde, semble vouloir semer la pagaille dans le monde. L’OMS a décidé de classer le nouveau variant dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations du gène Spike qu’il porte, écrit l’organisation dans son bulletin épidémiologique consacré à la pandémie de Covid-19 et diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.
Actuellement, seules quatre séquences connues de ce variant ont été signalées, sans lien épidémiologique associé connu, explique l’OMS.
«L’impact potentiel des mutations BA.2.86 sont actuellement inconnues et font l’objet d’une évaluation minutieuse», précise l’organisation, qui souligne une nouvelle fois l’importance de continuer à surveiller, à séquencer et à notifier les autorités compétentes pour avoir une vision exacte et d’ensemble de la pandémie de Covid-19.
L’OMS traque actuellement trois variants d’intérêt (XBB.1.5, XBB.1.16 et EG.5) et sept variants sont classés sous surveillance (BA.2.75, BA.2.86, CH.1.1, XBB, XBB.1.9.1, XBB.1.9.2 et XBB.2.3).
L’OMS n’a de cesse de dénoncer ce “désarmement” et continue “d’appeler à une meilleure surveillance, séquençage et notification de la Covid-19 alors que ce virus continue de circuler et d’évoluer”.
Si, depuis début le 5 mai, l’OMS ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, “le virus continue de circuler dans tous les pays, continue de tuer et continue de changer”, a souligné la semaine dernière son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Sur la dernière période sous revue (du 17 juillet au 13 août 2023), plus de 1,4 million de nouveaux cas de Covid-19 et plus de 2.300 décès ont été notifiés, selon le bulletin épidémiologique de l’OMS. Cela représente respectivement une augmentation de 63% et une diminution de 56%, par rapport à la période des 28 jours précédents.
Au 13 août 2023, plus de 769 millions de cas confirmés de Covid-19 et plus de 6,9 millions de décès ont été signalés dans le monde. Le bilan réel des infections et des décès est considéré comme beaucoup plus lourd, nombre de cas ayant échappé au recensement.
Faut-il s’inquiéter de ce nouvel intrus ? ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ dresse le portrait de ce sous-variant en pleine ascension, mais qui ne pose qu’un faible risque pour la santé jusqu’à maintenant.
C’est la protéine Spike qui donne au virus son aspect hérissé et c’est elle qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules de l’hôte.
Qu’est-ce que le sous-variant EG.5 ?
Issu du variant Omicron, le sous-variant EG.5 a d’abord fait son apparition sur le radar de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 février dernier. Cinq mois plus tard, celle-ci le déclarait « sous surveillance », pour finalement le classer cette semaine comme un ‘’variant d’intérêt’’, en raison de sa grande prévalence et de sa capacité à déjouer les défenses immunitaires.
Pour l’instant, toutefois, rien n’indique que ce sous-variant, surnommé Éris, provoque des symptômes plus sévères que les autres sous-variants issus d’Omicron. « Les informations disponibles n’indiquent pas qu’EG.5 pose un risque de santé publique plus important que les autres sous-variants du SRAS-CoV-2 qui circulent présentement », précisait mercredi l’OMS dans un communiqué.
Tableau clinique
Concernant le tableau clinique que les symptômrd d’Eris ressemeblent maloraitairement à ceux du variant Omicron : fièvre, rhinite, maux de gorge, maux de tête, toux sèche et probablement forte fatigue. Mais même si la transmission est rapide, il n’existe pas de formes graves pour l’instant. Et à l’instar des autres sous-variants, il peut toucher tous les pays du monde. C’est pourquoi il faut rester vigilant mais sans paniquer.
Où se répand Éris le plus vite ?
Pour l’instant, 51 pays ont rapporté au total 7354 cas de Covid-19 associés au sous-variant Éris. En date du 7 août, la Chine comptait à elle seule près du tiers des cas associés à Éris dans le monde, soit 2273. Suivaient les États-Unis avec 1356 cas, la Corée du Sud avec 1040 cas, le Japon avec 814 cas et le Canada avec 392 cas, soit 5,3 % des séquences d’Éris compilées par l’OMS.
Bien que la gravité des infections provoquées par Éris ne semble pas pire que pour les autres sous-variants d’Omicron, l’OMS garde EG.5 à l’œil en raison de sa propagation rapide sur la planète. Seulement entre fin juin et fin juillet, la proportion de cas de COVID-19 dus au nouveau venu est passée de 7,6 % à 17,4 % dans le monde.
En Algérie, depuis le début août, aucun nouveau cas de contamination au Covid n’a été enregistré, selon le bulletin des contaminations au Covid-19 publié par le ministère de la santé.
Éris est sous « surveillance rehaussée » parce qu’« il pourrait bien remplacer la plupart des sous-variants circulant dans les prochaines semaines », précisent les spécialistes, qui ajoutent qu’« il n’y a pas de signal, pour l’instant, d’une virulence accrue de ce virus ».
Faut-il alors s’en inquiéter ?
Les chiffres cités précédemment paraissent minimes par rapport aux 770 millions de cas de COVID-19 répertoriés jusqu’à maintenant dans le monde. L’arrivée d’Éris ne devrait ainsi pas nous alarmer, soulignent les virologues.
« C’est un sous-variant qui démontre une capacité importante de se répandre et qui est en voie de devenir dominant aux États-Unis et au Royaume-Uni, rassurent-ils. Par contre, nous ne devrions pas nécessairement nous inquiéter plus de ce sous-variant que des autres qui continuent de circuler. »
Pourquoi le sous-variant Éris fait-il parler de lui ?
La rapidité de propagation du sous-variant EG.5 est en voie de le rendre dominant dans certains pays, notamment aux États-Unis, et fait grimper le nombre de contaminations.« Lorsque vous avez une flambée de cas, ce n’est jamais vraiment une bonne nouvelle, soulignent encore les spécialistes. Même si Omicron a encore l’avantage d’être un virus associé à des symptômes plus modérés que ceux de son prédécesseur, Delta, plus le nombre de personnes infectées est important, plus élevé est aussi le nombre d’hospitalisations. »
L’immunité fonctionne-t-elle encore ?
Si Éris parvient à mieux déjouer nos défenses immunitaires, « nous ne repartons pas à la case départ pour autant », assurent les professionnels. « Notre système a produit des anticorps pendant la pandémie et notre corps en a conservé la mémoire. Nous avons en quelque sorte déjà éduqué notre système immunitaire à faire face au virus. »
Toutefois, rappellent les experts, les gens plus vulnérables, même vaccinés, ne sont pas pour autant exempts de complications.
« Nos doses sont confrontées à un nouveau joueur qui a su s’adapter à ce que les gens possèdent comme défense, expliquent les professionnels de la santé. Étant donné que nos vaccins sont moins bien positionnés face à ce nouveau sous-variant, des gens sont à risque d’éprouver des complications graves, particulièrement les gens déjà vulnérables. »
Par précaution, les spécialistes recommandent le rappel vaccinal au moins pour les personnes à haut risque de formes graves, notamment les personnes immunodéprimées, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnels de santé, car les rappels de vaccin protègent ces catégories vulnérables des formes graves de la maladie qui peuvent mener à l’hospitalisation et au décès.
Les spécialistes tiennent également à rappeler que les gestes barrières tels que le lavage fréquent des mains, la distanciation physique en cas de symptômes suspects et l’aération des espaces clos doivent devenir des réflexes pour se protéger de toutes les formes de virus respiratoires, surtout pour les personnes les plus vulnérables.
C.B.