Grandement perturbée par la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, les campagnes de vaccinations infantiles enregistrent une baisse remarquable dans le monde.
L’Unicef (le Fonds des Nations Unies pour l’enfance) a, d’ailleurs, même tiré la cote d’alarme sur une situation qualifiée d’inquiétante, tant plusieurs millions d’enfants sont privés de vaccins. Un chiffre qui suscite également les appréhensions de l’organisation onusienne en question quant à l’avenir de ces enfants.
Ainsi, dans un rapport publié le 20 avril en cours, l’Unicef a fait savoir, en outre, que durant la période allant de 2019 à 2021, pas moins de 67 millions d’enfants ont été privés partiellement de leurs vaccins vitaux à cause de l’épidémie de la Covid-19. 48 millions n’en ont reçu aucun en trois années, note le Fonds des nations unies pour l’enfance. Il s’agit d’un signal d’alerte préoccupant, avertit l’Unicef.
Le risque d’épidémies n’est pas écarté
Cette défaillance en matière de processus de vaccination a, selon le même document, fait perdre une décennie d’immunisation de routine pour les enfants. Et pour rattraper ce retard, il faut mettre les moyens pour relever le défi dans une conjoncture très difficile, ajoutent les rédacteurs du même texte, où le risque de d’épidémies de rougeole ou de polio n’est pas à écarter.
Il faut noter également que cette situation intervient dans un contexte marqué, notamment par une superposition de crises (malnutrition, impacts du changement climatique, pauvreté…), souligne l’Unicef. Le même rapport indique, d’autre part, que la couverture vaccinale est en baisse dans 112 pays particulièrement d’Afrique et d’Asie du Sud.
L’urgence est de rattraper les retards du programme vaccinal
«L’immunisation des enfants sauve ainsi 4,4 millions de vies chaque année », lit-on dans le même document qui met en relief les difficultés que rencontrent les systèmes de santé et les gouvernements pour faire face aux besoins de vaccinations. « Les enfants nés juste avant ou pendant la pandémie auront bientôt dépassé l’âge auquel les vaccins sont habituellement administrés », affirme le même texte qui souligne l’urgence de rattraper les retards accumulés afin de « prévenir des flambées épidémiques de maladies mortelles ».
Cette situation est qualifiée par l’Unicef de «crise de la survie de l’enfant». C’est pour cela donc que l’Unicef préconise ainsi de « renforcer les soins de santé primaires et fournir aux personnels en première ligne, majoritairement féminins, les ressources et le soutien dont ils ont besoin ». Et pour cause, selon l’Unicef, la pandémie de la Covid-19 a « interrompu la vaccination des enfants presque partout dans le monde».
H. Azzouzi