Le tourisme médical suscite véritablement un engouement chez les citoyens.  Le Salon internationale AMTEx qu’abrite toujours l’hôtel Le Méridien d’Oran se poursuit  avec les  multiples propositions des exposants. Ces derniers sont venus avec d’importantes nouveautés dans le domaine de la prise en charge des malades.

A la recherche des soins de qualité

Ainsi, au stand de Guven Hospital d’Izmir, en Turquie, Zineb Lamara, chargée des relations internationales au sein de cet établissement, nous a expliqué longuement les soins que fournit le personnel de cette structure de santé. Elle nous précise que beaucoup d’Algériens préfèrent aller se soigner à Guven Hospital  « C’est le premier hôpital privé à Ankara.  Il y a une forte demande d’Algériens même s’il n’y a pas de vol direct Alger-Ankara. Il est classé  5eme au monde dans la greffe rénale et hépatique avec une bonne prise en charge. D’ailleurs, nous assurons même le transport et la traduction des papiers gratuitement; nous avons un traducteur au niveau de l’hôpital. La greffe de rein et du foie est assurée par un imminent chirurgien, en l’occurrence  le professeur Sedat Karademir », nous souligne-t-elle.

Toujours, avec les participants turcs, nous rencontrons Meriem Hammouda, coordinatrice chargée du grand Maghreb et des pays  francophones d’Afrique au sein de l’hôpital d’Anadalu. Celui-ci  accueille, dit-elle, beaucoup de patients algériens.

Le patient satisfait fait circuler l’information

« Nous recevons souvent des malades d’Algérie qui préfèrent venir en Turquie  en raison peut-être des difficultés d’obtenir le visa pour le pays européens. D’ailleurs, nous accueillons  un grand nombre de patients pour des greffes et des problèmes d’oncologie. Chaque année, nous avons d’autres malades qui viennent car, un patient satisfait fait circuler l’information de manière positive », estime-t-elle. « Notre objectif est d’aider les personnes qui ne trouvent pas de solutions pour leurs maladies en Algérie.  Nous savons tous que dans le cancer du sein l’Algérie est bien avancée. Donc, nous recevons les gens dont leur pathologie n’est pas bien prise en charge au niveau local. En plus de l’Algérie, nous accueillons dans notre établissement des patients de 177 pays », ajoute-t-elle.

La Turquie et la Tunisie, premières destinations des Algériens

Si les Turcs sont connus pour leur grand investissement dans le tourisme médical, il n’en demeure pas moins que même les Tunisiens, eux aussi, excellent dans ce domaine. C’est ce qu’il nous précise, dans ce sillage, le docteur Mounir Fathallah, chirurgien orthopédiste qui a, dit-il, travaille dans ce secteur d’activité depuis 22 ans. Il est propriétaire d’une clinique pluridisciplinaire à Tunis.

 « J’ai une très bonne relation avec les Algériens qui viennent souvent chez nous, en Tunisie, pour des consultations et des soins », nous a confié le Dr  Fathallah qui nous fait part, par ailleurs, d’un phénomène qui risque de porter atteinte au tourisme médical. Notre interlocuteur parle des plateformes qui servent d’intermédiaires virtuels entre les hôpitaux et les malades.

« Ces intermédiaires virtuels freinent le processus de  prise en charge des malades. Ce n’est pas une plateforme numérique d’un pays du continent asiatique qui va ramener des Algériens pour se soigner en Tunisie. Parfois, on trouve des enfants derrière un ordinateur entrain de gérer les rendez-vous pour un établissement hospitalier qu’ils ne connaissent même pas. Ces pratiques doivent disparaitre car, elles ne font que nuire à la médecine qui est un métier noble »,  déplore ce praticien, propriétaire de la clinique Bardo qui  fournit différents services médicaux et chirurgicaux. Tout comme le la clinique du Dr Mounir Fathallah, d’autres structures de santé tunisiennes sont également représentées  à la deuxième édition du Salon AMTEX qui se déroule actuellement à Oran. On cite, entre autres, les cliniques Les oliviers de Sousse et Habib de Monastir.

Présence remarquable des cliniques privées locales

Outre les étrangers, on note aussi la présence remarquable des participants locaux. En sillonnant les dizaines  stands mis en place à l’hôtel Le Méridien, nous marquons une halte devant celui de la clinique médico-chirurgicale Boukerrou.

Le représentant de   cet établissement nous a déclaré  que ce dernier assure une activité multidisciplinaire. Il ajoute que cette clinique  est dotée d’un plateau technique de dernière génération et offrant des prestations de santé de haute qualité. Selon  notre interlocuteur,  la clinique Boukerrou se distingue beaucoup plus dans le domaine de la gynécologie puisqu’elle, souligne-t-il, réalise de 800 à 900  accouchements par mois.

 Il en est de même pour l’hôpital Naila de Djelfa qui assure tout le processus de prise en charge de l’admission du malade jusqu’à la fin  de l’hospitalisation.

Normes internationales

Amine Meliani, responsable marketing au sein de l’hôpital Naila, nous fait savoir que la spécificité de cet établissement hospitalier réside beaucoup dans son emplacement. « Djelfa est un carrefour pour les citoyens de toutes les régions d’Algérie. C’est pour cela que nous recevant dans notre hôpital des patients qui viennent des différentes localités du pays. Je veux aussi vous dire que pour la prise en charge sur le plan hébergement et restauration, nous avons aussi une particularité. Il s’agit d’un staff de professionnels en hôtellerie qui s’occupe de ce volet. Cela sans parler du matériel et la qualité des soins  », nous a confié Amine Méliani. Concernant le travail médical et chirurgical, notre interlocuteur nous informe que des professeurs  interviennent dans l’établissement précité. Le Pr Medjdoub s’occupe de la chirurgie oncologique tandis le Pr Satto se charge de la gynécologie alors que le Pr Stop s’occupe de l’imagerie médicale. «Nous travaillons tout en respectant les normes internationales  surtout avec l’évolution des nouvelles téchnologies»,  poursuit M. Meliani.

Ensuite, nous interrogeons Sami Hamzaoui de la clinique Elite  de Mostaganem, la première dans la même wilaya spécialisée dans le diagnostique médical. 

Nouvelles technologies

Par ailleurs, puisque le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication a envahi tous les secteurs. Celui de la santé n’a pas donc été en reste de cette évolution numérique. Dans le Salon, nous avons rencontré les initiateurs de la plateforme numérique eSiha. Celle-ci est spécialisée dans les rendez-vous, les ordonnances numériques, les dossiers électroniques, la télé consultation et le suivi des malades chroniques ainsi que la recherche et la géolocalisation.

Il ya lieu de noter enfin qu’il existe des distributeurs de matériel médical qui ont pris part au Salon, à l’image de la SARL EMED Système. Cette dernière basée à Oran, est spécialisée dans l’importation et la distribution des dispositifs médicaux utilisés notamment dans l’endoscopie.

En somme, la deuxième édition du Salon AMTEx  a permis à  des acteurs intervenant dans le secteur de la santé de se retrouver dans un espace d’échange et d’apprentissage. L’objectif est de discuter des opportunités susceptibles de développer le tourisme médical en Algérie.

H.Azzouzi