Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Ali Aoun, en présence du wali d’Oran et des autorités locales, a inauguré, le 17 octobre 2022, l’usine Orion lab de production de médicaments génériques anticancers et cytotoxiques. Située dans la zone industrielle de Hassi Ameur, à Oran, d’une superficie de plus de 5000 m2, répartis sur 5 niveaux, l’usine est divisée en deux zones distinctes, forme sèche et forme injectable stérile.

Avec un investissement qui s’élève à près de 5 milliards de dinars, Orion lab emploiera à terme plus de 150 collaborateurs de divers profils entre pharmaciens, biologistes, ingénieurs et techniciens. Interrogés par «ma Santé ma Vie», Dr Allel Amry et Dr Seddik Amry, gérants d’Orion lab, nous diront plus.

Allel Amry, directeur général des laboratoires Orion lab : «Vu l’extension des pathologies cancéreuses cette usine est salutaire»

«Ma Santé ma Vie» : Vous venez d’inaugurer Orion lab, usine de fabrication de molécules anticancers. C’est donc en continuité de votre entreprise Sophal…

Allel Amry : Effectivement, notre entreprise est familiale, puisque notre père a créé Sophal, il y a 25 ans, aujourd’hui, c’est la continuité. Nous, génération actuelle, avons lancé un projet de fabrication de molécules d’oncologie qui a nécessité une décennie de maturation. Comme nous n’avons pas trouvé de bureau d’études pour nous accompagner dans notre projet, puisqu’inexistant en Algérie à un moment donné, il a été décidé de créer notre propre structure, avec un personnel étranger aguerri ayant une expérience dans le domaine et constitué d’ingénieurs techniciens et architectes. Puis, dans une deuxième étape, nos spécialistes ont réussi, en un temps record, à créer les molécules et en ce jour du 17 octobre 2022 nous avons le plaisir de lancer la production. Au demeurant, n’eut été la pandémie du Covid, on aurait réussi une meilleure performance.

Ceci étant, notre labo Orion lab est spécialisé dans la fabrication de produits cytotoxiques et anticancers qui répondent aux normes et standards internationaux en vigueur. Il s’agit là du premier laboratoire en l’espèce dans notre pays. Nos produits sont conçus dans un environnement confiné et sécurisé.

Nous sommes d’autant plus fiers de notre production car on vise à couvrir tous les besoins locaux et réduire ainsi la facture d’importation des médicaments. En outre, nous assurerons l’égalité pour tous à l’accès aux soins. De plus, lorsque nous constatons que ces pathologies sont en extension dans le monde, en particulier dans notre pays, cette usine est salutaire.

Comme vous l’avez souligné, les besoins locaux seront couverts. Passeriez- vous éventuellement à l’exportation ?

Bien entendu, les capacités de production annuelles sont estimées à 20 millions de gélules et 115 millions de comprimés. Pour les formes injectables, elles sont évaluées à 4 millions de flacons par an, le tout sur la base d’un shift de 8 heures par jour. Nous élaborerons certains produits nous-mêmes et d’autres en partenariat avec des laboratoires étrangers. Notre usine, à 60% seulement de ses capacités, couvrira entièrement les besoins nationaux en injectables et gélules.

D’ici 2 à 3 ans, nous commencerons alors l’exportation, puisque les approbations européenne et américaine en la matière seront établies respectivement en 6 mois pour la première et 2 ans pour la deuxième.

Dr Seddik Amry, fondateur et gérant du laboratoire Orion lab «La levée de la bioéquivalence est un grand soulagement pour les producteurs algériens»

«ma Santé ma Vie» : Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Ali Aoun, vient d’annoncer que les contraintes dues à l’étude de la bioéquivalence sont levées, n’est-ce pas là une bonne nouvelle ?

Dr Seddik Amry : Pour une bonne nouvelle c’en est une car cette contrainte freinait quelque peu l’enregistrement des produits pharmaceutiques au niveau de l’Agence nationale du médicament, c’est donc pour nous un grand soulagement au niveau national. Grâce à de telles mesures, nous pourrons aller de l’avant.

Le labo Orion lab est-il prêt à lancer la production de médicaments ?

Tout à fait, la production de la gamme anticancers débute au mois de novembre 2022 avec Imatinib, Sorafenib, Abiraterone, puis Sunitinib qui seront disponibles vers le mois de mars 2023.

Pour quels types de cancers sont dédiés vos produits ?

Il s’agit, dans une première phase, de 70 molécules, toutes formes confondues, pour lutter contre les cancers du sein, de la prostate, du poumon, colorectal, du col de l’utérus.

S’agissant précisément de l’injectable, celui-ci sera prêt dans 6 mois. Pour cela, nous faisons le maximum vis-à-vis des fournisseurs et avec nos techniciens, déjà en place, comme vous avez pu le constater lors de la visite de l’usine. Nous serons au rendez-vous.

Est-ce que vos produits seront uniquement destinés à hôpital ?

Sur toute notre gamme, seuls 4 ou 5 produits seront destinés exclusivement à la Pharmacie centrale des hôpitaux.

Avez-vous des projets à court et long termes ?

En effet, le laboratoire Orion lab vise l’immunothérapie et les traitements de produits biologiques à l’horizon 2025.

A.A.O